Revue de Presse

Tchad : la revue de la presse du 21 au 27 mars 2022


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - Yana Abdoulaye - 28 Mars 2022


La grève des magistrats tchadiens, le pré-dialogue avec les politico-militaires de Doha au Qatar, les incendies, la tournée du président du Conseil militaire de transition à l’intérieur du pays et le sport sont les sujets traités par les journaux de la semaine.


« Les juges déposent leurs cartes, jettent les toges », annonce à sa Une le quotidien Le Progrès du mardi 22 mars 2022. « Nous sommes fatigués. Étant entendu que le port d'arme est concédé aux magistrats par un texte de loi, nous n’avons pas à nous soumettre à la volonté d’un individu, fut-il militaire pour contrecarrer un texte qui nous donne droit », s’emporte dans les colonnes du quotidien Le Progrès, Djona Arafi, secrétaire général du Syndicat des magistrats du Tchad (SMT).

« Le ras-le-bol des magistrats », ajoute Le Phare info. Pour ce journal, deux faits ont constitué la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le premier est l’agression par mépris du juge Moussa Hissein du tribunal de Mao, le 14 mars 2022 à son domicile par un groupe des femmes apparenté à un agent de la police municipale qui a été lui aussi copieusement molesté par les forces de l’ordre lors de son arrestation.

Le second est l’agression du juge Abakar Ibrahim Jay, le 20 mars 2022, lors d’une fouille des passagers en provenance du Sud du pays, à l’entrée de N’Djamena . « Je suis juge et ceci est ma carte. Je suis porteur d’un permis du ministère de l’Intérieur pour porter les armes », a signifié le magistrat aux agents. Mais ceux-ci ont refusé d’entendre raison et ont fait usage de la force pour le déposséder, mettant ses vêtements en lambeaux. « Nous sommes livrés à la vindicte populaire », relate Le Pays. « Lassés par une insécurité et des conditions de travail mortifères, les juges ont déposé les toges et leurs cartes professionnelles pour une durée illimitée parce que ces attributs ne les protègent plus. Ce débrayage du troisième pouvoir montre que le CMT nous ment. Même sur le seul pilier dont il prétend tirer sa légitimité », constate Le Pays.

« Doha : un dialogue de sourds », s’exclame l’éditorialiste de N’Djamena Hebdo. « Doha en arabe local '’Ad-dawha '’, signifie littéralement '’rond’’, désigne un golfe et une baie. Et le sens littéral du nom de la capitale de Qatar, sied bien à ce qui se passe depuis près de deux semaines entre la délégation du gouvernement tchadien et les groupes rebelles. Et pour cause, à peine ouverte le 13 mars dernier, le pré-dialogue entre le gouvernement et les 52 groupes rebelles a été suspendu à deux reprises. Une première pour 72 heures, lorsque le Front uni pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) et d’autres groupes ont exigé que le Qatar soit médiateur. Une deuxième fois lorsque la délégation gouvernementale a demandé 48 heures pour s’accorder ».

« Doha, la terre de nos divisions », affirme La Voix. « À peine démarré, le pré-dialogue de Doha au Qatar, vu par beaucoup comme des retrouvailles sans lendemain, et une source de division et des gué-guerres qui se sont étalées jusqu’à la presse privée, malheureusement, ruse, hypocrisie et calcul d’intérêt, le pré-dialogue de Doha semble loin de porter les fruits promis des fleurs », analyse La Voix. Pour l’éditorialiste de Potentiel, cela est une guerre. « Qui veut la paix, prépare la guerre, cette maxime semble être bien comprise par les parties prenantes du pré-dialogue de Doha au Qatar. Le conseil militaire de transition (CMT), en limogeant Goukouni Weddeye et Nassour Guelendougousia à la veille de cette messe, donne l’impression de ne pas bien maîtriser ce chapitre », constate Le Potentiel.

« Au secours, ça brûle au Tchad », s’exclame La Voix. Curieusement, les marchés et boutiques de grands centres urbains prennent de plus en plus feu, en réduisant ainsi à néant des années de durs labeurs des commerçants. Les autorités peine à trouver des solutions appropriées à ce phénomène », observe La Voix. « Que nous inspirent ces incendies », s’interroge l’éditorialiste de Le Visionnaire. Depuis la fin de l’année 2021, il ne se passe pas un seul jour sans qu'on entende parler d’incendie dans une localité. Un phénomène nouveau que d’aucuns qualifieraient de nouvel ésotérisme dans notre pays », analyse ce journal.

« Mahamat Idriss Déby Itno est en pèlerinage de la paix », clame La Voix. « Afin de compatir avec les victimes des conflits d’Abeché et Sandana, le chef de l’État a pris son bâton de pèlerin et est allé à la rencontre de ses compatriotes affectés par ces événements malheureux qui ont endeuillé les familles dans les deux provinces », annonce La Voix. Lors de ce déplacement à l’intérieur du pays, le président du CMT, le général Mahamat Idriss Déby Itno, a fait des promesses à ses compatriotes. Pour Abba Garde, Mahamat Kaka, est en campagne. « Avec la même idéologie que l'illustre géniteur, le PCMT s’est déplacé avec toute sa soldatesque et une forte délégation pour aller jouer au médecin après la mort, d’abord dans le Ouaddai, puis le Borkou et le Moyen Chari. Dans l'euphorie de ces visites qui avaient pour but premier de rendre condoléances aux communautés endeuillées par les tristes événements qui ont eu lieu dans les trois provinces et prôner la paix, le président de la transition a oublié qu'il n’est là que pour un laps de temps », analyse Abba Garde.

Préliminaire de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) : « Le Tchad s’incline 1 but à 0 devant la Gambie », annonce le quotidien Le Progrès. En match aller comptant pour la double confrontation de la CAN 2023 en Côte d’Ivoire, l’équipe nationale, les Sao du Tchad, a été battue hier 23 mars 2022 au stade Ahmadou Ahidjo au Cameroun par les Scorpions de la Gambie sur un score de 1 but à 0, malgré la ferveur populaire. Toutefois, rien n’est encore perdu pour la sélection nationale. Les poulains de Mahamat Allamine Abakar alias Boli peuvent se rattraper au match retour prévu mardi 29 mars 2022, à Agadir au Maroc », précise Le Progrès.

Dans la même rubrique :