TCHAD

Tchad : la revue de presse du 16 au 22 mai 2022


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - Yana Abdoulaye - 23 Mai 2022


La marche contre la politique française au Tchad et les arrestations des leaders de Wakit Tamma, la tuerie de Kelo et de Danamadji, le conflit entre la justice et la sécurité sont les faits traités par les journaux de la semaine.


La marche contre la politique française au Tchad : « Les Tchadiens vomissent la France », écrit N’Djamena Hebdo. Lors d’une marche pacifique organisé par Wakit Tama le 14 mai 2022 pour dénoncer l’ingérence de la France au Tchad, les symboles de l’hexagone ont été saccagés par les manifestants qui ont exigé le départ de la France du pays de Toumaï. « Ils sont des milliers a répondre à l’appel de la plateforme Wakit Tamma, le samedi 14 mai 2022. Même les organisateurs sont surpris de l’ampleur de la mobilisation. Hommes, femmes, adolescents, adultes, vieux, citoyens lambda ou figures politique et publique, tel a été la configuration des manifestants de ce jour.

« L’extrême colère des marcheurs », rapporte Le Libérateur. Pour ce journal, « ce qui s’est passé est l’extrême colère de peuple tchadien contre la France. Qui par ses manœuvres installe et soutient les dictateurs en Afrique en général et en particulier au Tchad. Au Tchad, du premier président de la République jusqu’à nos jours, c’est la France qui dicte sa loi, c’est toujours elle qui décide du sort des Tchadiens. C’est ainsi que la plateforme des organisations des actions citoyennes Wakit Tamma a décidé de marcher en guise de protestation contre la politique française au Tchad. « A N'Djamena, le drapeau français a été brûlé par les marcheurs puis remplacé par celui de la Russie. Dans les écriteaux, on peut lire : ‘’France hors du Tchad '’, '’France voleuse de nos ressources", etc. Les manifestants n’ont pas caché leur colère : « depuis des décennies, c’est la France qui est à l’origine de tous nos problèmes. Nous ne voulons pas de sa politique, qu’elle dégage ! ».

« La marche des mécontents de la République », ajoute l’Observateur . À l’appel de la coordination des actions citoyennes Wakit Tamma, à N’Djamena, plus de 2000 personnes sont sorties pour exprimer leur colère contre la politique française au Tchad. Les manifestants ont marché sur l’avenue Ngarta Tombalbaye, à partir du rond-point (dit deuxième station) jusqu’au rond-point de la Sonasut. Pour Le Visionnaire, la marche pacifique contre la politique française au Tchad est une patate chaude entre les mains du président du Conseil militaire de transition (PCMT). « Le sentiment anti-français s’accentue ces derniers mois au Tchad avec l’arrivée de la junte militaire au pouvoir. Ce groupe de militaires, constitué des hauts gradés de l’armée tchadienne, dirige le pays depuis plus d’un an avec la bénédiction de la France. Il faut reconnaître que la France avec ses implications répétitives dans le changement de régime au Tchad, a fait naître dans le cœur des Tchadiens ce sentiment anti-français ».

Après la marche de protestation contre la politique française, des arrestations s'en sont suivi. Le Progrès du lundi 16 mai 2022 annonce une vague arrestations après marche de Wakit Tamma. « 5 leaders de la société civile arrêtés », nous informe-t-il. Pour le Libérateur, ces arrestations font de ces leaders des victimes de l’arbitraire. « Les leaders de la coalition des actions citoyennes et leurs alliés qui ont marché le 14 mai 2022 croupissent depuis quelques jours à la maison d’arrêt de Klessoum. Et c’est sur instruction de plus hautes autorités de la transition. Leur arrestation traduit le sentiment antirépublicain du président du Conseil militaire de transition Mahamat Idriss Déby Itno et prouve à suffisance que le Tchad est loin de se débarrasser du colon, la France qui pille les ressources du pays en arrêtant les avocats qui prouvent que le Tchad est un pays de non droit où les libertés fondamentales sont bafouées allègrement sans que l’on pipe mot », analyse Le Libérateur.

Réagissant aux arrestations, Le Visionnaire trouve que cette acte annonce le retour du bâton. Pour Le Pays, il y a un devoir de résister. « Chassez le naturel, il revient au galop. Contraint par la force des évènements à autoriser les marches, le Conseil militaire de transition a sauté sur la première occasion pour tenter de revenir à ses vieilles pratiques. L’arrestation des leaders de la société civile après la fin de la marche du 14 mai est un recul devant lequel les forces vives ne doivent céder sous aucun prétexte. La suite de la transition et le devenir du Tchad en dépend », analyse Le Pays. Cette arrestation n’est pas sans conséquence, surtout la cessation des activités dans les tribunaux sur l’ensemble du territoire national.

L’autre sujet est l’insécurité à l’intérieur du pays, surtout la tuerie de Kelo et celle de Danamadji. Le Progrès annonce six morts et plusieurs blessés. « Une bagarre entre deux individus s’est transformée en une bagarre rangée dans la sous-préfecture de Danamadji, département de la Grande Sido, province du Moyen-Chari. On dénombre six morts et plusieurs blessés ».

Conflit entre la justice et la sécurité : « le ministre de la sécurité accuse la justice », annonce N’Djamena Hebdo. « Entre le ministre de la sécurité et celui de justice, les tchadiens ne savent à qui faire confiance. Lors de sa sortie médiatique du mardi 10 mai, le ministre de la Sécurité publique et l’Immigration Idriss Dokony Adiker a accusé la justice de libérer les malfaiteurs qui sont mis au arrêts par les forces de défense et de sécurité et remis à la justice. Ces accusations n’ont pas seulement écœuré les acteurs judiciaires mais aussi les citoyens lambda qui se trouvent dans un piège ».

D'après Le Visionnaire, « Gal Idriss Dokony Adiker, s’inscrit en faux ». Par agitation où excès de zèle, les membres du gouvernement de transition ne parlent pas souvent le même langage. Cet état des choses a conduit dans un passé récent le premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert a prendre une note circulaire pour encadrer la communication gouvernementale. Mais dans la pratique, chaque ministre, au nom de son autorité ministérielle, tient à défendre son département, foulant cette décision au pied ».

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