ANALYSE

Tchad : le Dialogue national jettera-t-il les jalons d’un Tchad nouveau ?


Alwihda Info | Par Anass Ali Moussa - 28 Septembre 2022


À l’allure où évoluent les travaux, certains observateurs estiment que le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) ne pourrait jeter les bases d'un nouveau contrat social.


Sous cinq grandes thématiques, les travaux du Dialogue national inclusif et souverain sont orientés afin de permettre aux participants des différentes couches sociales de pouvoir examiner, diagnostiquer et traiter tous les maux qui enfreignent l’émergence des Tchadiens dans le concert des Nations.

Malheureusement, l’on constate que la souveraineté des assises n’y est pas ; des mains invisibles tirent les ficelles. Le Tchad a connu des pages sombres de son histoire, dans tous les secteurs, consacrées aux affres de guerres entre les Tchadiennes et Tchadiens, durant plusieurs décennies.

62 ans après son indépendance, le pays de Toumaï a plusieurs défis à relever, entre autres, dans le domaine de la santé publique, de l’éducation nationale, de la justice, (équité et égalité), de l’employabilité, de la sécurité, des infrastructures, de l’agriculture, de l’élevage, et bien d’autres. L’on se demande s'il n'est pas temps de pouvoir prioriser le bien-être des Tchadiens, à travers des actes concrets, au lieu des intérêts mesquins des acteurs politiques.

Du début des travaux d’échanges, en passant par les commissions, les sous-commissions, aux amendements et adoptions des rapports des commissions, plusieurs acteurs estiment que tout est taillé à l’approbation des participants, ficelé par le soit disant « consensus ».

Il faut noter que la méthode de gestion de la plénière est déplorée par plus d’un participant. Tantôt dans la discrimination pour la prise de parole, comme dans la prise en compte de certaines contributions, observations, mais aussi de la légèreté dans l'examen des rapports, leurs réaménagements et leur adoption. C’est le lieu de préciser que ce Dialogue national, dit inclusif et souverain, est une occasion pour les acteurs de réparer le tort commis au peuple tchadien qui a duré plus de 60 années.

Cependant, censés échanger sur les maux du sous-développement du Tchad, certains participants passent à longueur de journées dans des futilités et enfantillages, au Palais des arts et de la culture. Loin de jeter les bases d’un Tchad nouveau, uni et réconcilié avec lui-même, ces aventuriers risquent de plonger le Tchad dans une fumée noire à nouveau, pour lequel le peuple payerait le prix en conséquence.

Comment peut-on fonder l’espoir d’un changement meilleur de ce forum alors que toutes les résolutions semblent être définies d’avance ? En poursuivant le déroulement des travaux en plénière de bout en bout, l’on peut se permettre de penser que le Tchad est en train d’être refondé, restructuré, tandis que son avenir se dessine avec les mêmes têtes, soupçonnées d’être les complices du chaos et du désarroi des Tchadiens, au cours des six dernières décennies.

Ainsi, peut-on retirer le bénéfice de doute de ces acteurs, quant à la refondation du nouveau Tchad tel que souhaité par tous ? Certes, la représentativité de toutes les corporations dans ces assises est affirmée. Mais celle-ci n’a aucun effet sur l’agenda prévu, au sortir du Dialogue. Il faut ainsi évoquer par-là, le nouveau projet de la charte de la transition, et l’éligibilité ou non des membres du Conseil militaire de transition aux élections présidentielle et législatives post-transition.

Dans ce projet, bon nombre de participants sont mis sur le banc de touche. Systématiquement, ils sont considérés comme des figurants. Il y a des têtes bien définies qui s’y mettent, afin de tromper la vigilance des uns et des autres. Dans cet esprit, il y a lieu de souligner que lorsqu’on parle d’un dialogue, c'est quand il y a deux camps opposés, qui s’assoient, se parlent ou échangent, afin de s’accorder sur leurs points de divergences.

Vraisemblablement, cela n’est pas le cas avec le Dialogue national inclusif et souverain au Tchad. Il faut rappeler que cette messe nationale a pour but de refonder un Tchad nouveau où la paix, la justice et l’égalité seront son credo. Vivement que les attentes du peuple tchadien ne soient pas vaines.

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