ANALYSE

Tchad : le moment n'est-il pas opportun de confier le destin à la jeunesse ?


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 31 Aout 2022



Au Tchad, la politique en faveur des jeunes est en panne, quand bien même ces derniers représentent la moitié de la population. Confier la gestion des choses publiques à la jeunesse semble être chimérique.

L'on se souvient de 2018, après plusieurs années de pouvoir, le défunt Maréchal du Tchad, Idriss Deby Itno a nommé deux ministres âgés de 29 et 30 : Amina Priscille Longoh au ministère de la Femme, de la Protection de l'enfance et de la Solidarité nationale et Routouang Mahomed Christian au ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de l'entrepreneuriat.

Malheureusement, ils sont du cercle du parti au pouvoir. Tout porte à croire que la place des jeunes, c'est dans les discours. « Je veux une jeunesse qui ose », dixit le Maréchal du Tchad. De plus en plus, les jeunes ont soif de servir leur pays, mais leurs idéaux se heurtent à un mur construit par les aînés.

Aujourd'hui, l'accès à la Fonction publique est un parcours du combattant où l'emploi se négocie à la sueur du front. C'est un véritable chemin de croix pour ceux qui sont en manque de vision entrepreneuriale. Espère-t-on bâtir un Tchad nouveau sans impliquer cette nouvelle génération ?

Voilà ce qui se passe au rendez-vous de la réconciliation et de la paix : les mêmes vieux aux cheveux blancs, dans le même lieu, même salle, qui ont géré la conférence nationale souveraine de 1993, le forum national inclusif de 2018 et de 2020, sans un résultat escompté. Ils reviennent encore en 2022 pour utiliser la jeunesse comme couverture, mais l'excluent de la gestion du pays. Il faut reconnaître que la guerre contre les jeunes a commencé lors du 2ème Forum national inclusif : au minimum 45 ans pour se présenter à l'élection présidentielle du pays.

Ce Dialogue national inclusif et souverain est une occasion de faire confiance à la jeunesse ou jamais. Le présidium de ces assises devrait être dirigé par un jeune, pour permettre à cette jeunesse de comprendre le chemin à suivre quand ces vieillards ne seront pas là. Sauf que ce n'est pas le cas, ces hommes aux cheveux blancs se battent encore pour ce poste. Même si la colère des jeunes gronde, ça ne change rien.

Cette nouvelle génération aura-t-elle la chance de diriger un jour ce pays ? Le président du Comité militaire de transition, Mahamat Idriss Deby est jeune, malheureusement, c'est un destin inattendu car il a piétiné la Constitution de la République. Toutefois, l'avenir nous dira ; tant que le coq continue à chanter, la jeunesse chantera, dit un adage.

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