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Tchad : les étudiants de plus en plus accros à la « bili-bili »


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 25 Mai 2022



Crédits photo : Dénémadji Divine Ngarndolegom
Un fort taux d'alcoolisme a été remarqué ces derniers temps, venant des étudiants de l’université de Ndjamena. C’est ainsi que des étudiants se sont rendus accros à une boisson locale appelée « bibi-bili », les poussant à transformer les bibliothèques en discothèques.

Certains étudiants, encore lucides et consciencieux, se plaignent des odeurs dégagées par leurs camarades consommateurs, ainsi que de leurs comportements souvent violents. L'alcoolisme est donc devenu un véritable fléau dans les deux sites universitaires de Ndjamena, Toukra et Ardep-Djoumal.

Qu'est ce qui peut expliquer ce phénomène ? Comment un étudiant peut-il se retrouver en salle de cours dans un état d’ébriété ? Autant d’interrogations qui nécessitent des réponses. « C'est une manière de dégager nos soucis », explique certains étudiants consommateurs.

« Ces étudiants dégagent des odeurs nauséabondes dans les bus et amphithéâtres, indisposant ainsi leurs camarades », en témoigne Djimet, étudiant au département de lettres modernes. « Les étudiants cotisent pour répondre à leur soif d'alcool », explique Yves, étudiant en deuxième année de la géographie. Sabine, une vendeuse de « bibi-bili » et Chochette, se disent mécontentes de servir les étudiants car certains consomment à crédit.

« La consommation d'alcool est source de maladies infectieuses, comme la tuberculose et le VIH », explique Clémentine, agent au centre de santé d'Ardep-Djoumal. Souvent, les étudiants consommateurs ont des comportements pervers. Et c'est une grande honte pour des personnes qui devraient devenir des futurs cadres du pays. Mais beaucoup finissent leur année au cimetière.

Malheureusement, personne ne réagit, ni les autorités universitaires, encore moins les associations estudiantines. En attendant, l’on espère que ces étudiants vont finalement prendre conscience du mal qui les guette.

De ce fait, il faut constater que l'inaction des autorités décanales et celle des associations estudiantines, face à cette situation, ne peut que contribuer à l'expansion de ce fléau.

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