TCHAD

Transhumance et tensions intercommunautaires au Tchad : un bilan humain "lourd" en 2021 (OCHA)


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 16 Aout 2021


Depuis le début de l'année 2021 jusqu'en juillet, le bilan humain dû à la transhumance et aux tensions intercommunautaires au Tchad a déjà été particulièrement lourd, avec 24 incidents signalés à travers le pays (neuf à l'Est, sept au Sud, huit au Lac), selon une infographie du bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU publiée le 8 août.


Ces affrontements auraient fait 309 morts, 182 blessés, plus de 6 500 déplacés, entraîné la destruction de biens et de moyens de subsistance, et provoqué de très fortes tensions entre les communautés.

Une étude entreprise par le cluster Protection dans la province du Lac en juillet 2021 a révélé que les principales raisons des tensions intercommunautaires sont l'accès aux ressources économiques (49%), l'accès à la terre (21%) et l'accès aux services (11%). L'accès à l'aide humanitaire a également été identifié comme une source de conflit (4%), en raison du manque de transparence ou d'une communication suffisante ciblant la population affectée.

L'épuisement des ressources naturelles au Tchad en raison des catastrophes naturelles, notamment les pâturages et l'accès à l'eau, a également exacerbé les tensions entre les éleveurs et les agriculteurs.

Le changement climatique a modifié les itinéraires et les périodes de transhumance du bétail. D'autres zones auparavant sèches sont désormais fertiles ou accessibles à la pêche, suscitant une concurrence et des conflits ouverts entre les communautés pour le contrôle de ces ressources.

Les conflits intercommunautaires ne sont pas rares au Tchad, cependant l'ampleur sans précédent des violences enregistrées ces dernières années, combinée à la prolifération des armes parmi les civils, a poussé le gouvernement à déclarer l'état d'urgence dans les provinces orientales du Ouaddaï et de Sila en janvier 2021, et déjà plus tôt en 2019.

"Afin de mettre un terme à ces conflits, il est impératif d'identifier des solutions à long terme pour répondre aux besoins des éleveurs, des agriculteurs et de la population en général en termes de disponibilité et d'accès aux ressources naturelles et aux services", explique le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU.

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