ANALYSE

​Au Tchad, les premiers pas vers le respect des droits de l’homme


Alwihda Info | Par Koffi Dieng - 10 Janvier 2024


Au Tchad, où la déclaration universelle des droits de l’homme est souvent compromise, des initiatives ont été prises pour tenter d’apporter « Dignité, liberté et justice pour tous ».


Le 10 décembre commémore l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH). Adoptée en 1948, la DUDH est une feuille de route en matière de liberté et d’égalité. Au Tchad, les valeurs garanties par cette déclaration sont répétitivement violées.

Dans le pays, où la traite des être humains est encore d’actualité, la réouverture du débat sur les droits de l’homme est essentielle. Par le passé, le Tchad s’est fait remarquer comme étant le bastion historique d’actes de torture et de répression. Dans la région du Mandoul, l’esclavage et l’excision sont encore des pratiques en cours, au même titre que la traite des enfants.

Octobre 2020, le cas d’école

Au Tchad, la liberté d’association et le droit de manifester ont souvent été ignorés, voire violemment contrevenus. En octobre 2022, des manifestations au sujet de la période de transition ont été brutalement réprimées. En tout, 50 personnes ont été tuées et 300 autres ont été blessées en marge des évènements. S’il s’agit d’un lourd bilan, le recours à la force excessive n’est pas un fait isolé. Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW), un total de 621 personnes, dont des mineurs, auraient été acheminées jusqu’au centre de détention de Koro Toro, à 500 km de N’Djamena. Véritable cas d’école, ces arrestations auraient fait l’objet d’un procès jugé « non équitable », faute d’avocats. Le traitement de ces manifestations souligne les profondes lacunes du Tchad quant à la mise en application de la DUDH.

Dans son discours à l’occasion du 75e anniversaire de la célébration de la journée des droits de l’homme, Mahamat Nour Ahmad Ibedou, Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, a déploré les violations de libertés fondamentales au Tchad. « La pauvreté de l’immense majorité de la population ne permet pas de satisfaire les droits économiques et sociaux les plus élémentaires, sans lesquels les autres libertés n’ont guère de sens. (…) L’insécurité chronique est le corollaire de l’impunité dans le pays. » a-t-il déclaré.

Le dernier thème retenu pour la célébration de la journée commémorative de la déclaration universelle des droits de l’homme est « Dignité, liberté et justice pour tous ». Son but est de recouvrer un État de droits et travailler à la prise de mesures en faveur du rétablissement de la justice. Des remaniements, insufflés par une ambition de développement et de protection de la population Tchadienne représentent un défi majeur à relever. Intervenant dans un contexte de transition « sans précédent » le Tchad tend à se doter de résolutions déterminantes pour la condition des droits de l’homme dans le pays.

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