AFRIQUE

Centrafrique : Hostilité grandissante contre l'armée française


Alwihda Info | Par Alwihda Info - 16 Mai 2014


La position stratégique et militaire de la France dans la sous-région est mise à mal. Il a ainsi fallu orchestrer la tuerie des musulmans.


Une pancarte hostile à la force française Sangaris à Bangui.
La scène parait banale mais illustre pourtant une hostilité grandissante contre les militaires français de l'opération Sangaris. A Bangui, des soldats français de l'opération Sangaris se sont arrêtés au niveau de Lakounga, un groupe de jeunes chrétiens se met à crier "voleurs de diamants". Les soldats français répondent aussitôt : "Voleurs de tôles des musulmans".

En Centrafrique comme dans la diaspora, des voix s'élèvent pour dénoncer un double discours entretenu par la France. Alors que la mission Sangaris est un échec, le pays tend vers la partition tandis que le génocide contre les musulmans se poursuit grâce à l'important soutien qu'a reçu la milice Anti-Balles AK, à majorité chrétienne.

Si certains parlent d'une convoitise des richesses centrafricaines, une source militaire en RCA affirme que la position stratégique et militaire de la France dans la sous-région est mise à mal. Il a ainsi fallu orchestrer la tuerie des musulmans pour le mettre sur le dos du Tchad.

« Les africains dans leur ensemble ont compris avec une sureté remarquable qu’en Afrique, là où l’armée française passe, le chaos s’en suit. La crise centrafricaine est un exemple vécu. Les antis-balaka, qui au début de la crise, combattaient à coup de machette, se retrouvent avec des armes Famas, après le déploiement de l’armée française en RCA. Cette leçon, le Tchad l’a retenue et aurait fait part à son voisin anglophone en crise. Probable raison pour le manque d’engouement des autorités nigérianes à la proposition française d’organiser le sommet consacré à la sécurité dominé par la question de Boko Haram », souligne le journaliste Mahamat Ramadane.

Le diamant centrafricain

« Certains soldats français de la Sangaris achètent eux aussi, au su de certaines autorités centrafricaines, des pierreries et métaux précieux centrafricains dans les régions du Sud-ouest de Centrafrique », explique Johnny Yannick Nalimo, en violation du processus de Kimberly.  Ces accusations viennent se greffer à celles de viols de deux fillettes par des soldats de la force Sangaris à l'Est du pays.

« Une hostilité grandissante, avec les conséquences dommageables prévisibles »
 
« Pour la première fois depuis le début de l’opération Sangaris, le 5 décembre 2013, les commandos français, les 20 et 24 avril, ont été l’objet de réactions hostiles de type militaire, les obligeant à réagir en conséquence. Que ce soit à Grimari, contre d’ex-Séléka, ou au PK5 de Bangui, contre des anti-balaka, ces opérations armées se sont traduites par des une vingtaine de victimes centrafricaines. Déjà catalogués par certains Centrafricains de n’être qu’un détachement Boali Bis, les militaires de Sangaris risquent maintenant de devoir faire face à une hostilité grandissante, avec les conséquences dommageables prévisibles. En France, des voix s’élèvent contre les mauvaises conditions de vie de nos militaires et s’inquiètent de la vétusté des moyens militaires. Le bourbier n’est-il pas désormais en vue ? », souligne Didier Niewiadowski, ex-diplomate à Bangui, dans une tribune sur Rue89.com

« Le Général Soriano doit être démis de son poste »

Pour Aroarii Moroati, maire adjoint de Papeete, en Polynésie française, les soldats français « avaient fraternisé dès le début avec les Anti-Balaka, et c'est cela qui a occasionné les massacres causés par ces anti balaka vivant dans l’impunité. Les français les ont laissé faire. Le changement de cap du Général Soriano arrive trop tard. Et je vous suis bien en estimant que cet homme doit être démis de son poste. »

« Une enquête doit déterminer la responsabilité de la France »

Une enquête doit être lancée pour déterminer la responsabilité de la France puisqu'il ne faut pas seulement poursuivre les tiers mondialistes et fermer les yeux sur la responsabilité de l'Occident. Agir ainsi c'est renforcer les doutes du Tiers monde qui planent sur la crédibilité de la Cour pénale internationale (CPI), ajoute Adil Abou (Cf : Le rôle et la responsabilité de la France dans un génocide en RCA).


Dans la même rubrique :