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Soudan du Sud: discussions à quelques heures de l'ultimatum pour un accord de paix


Alwihda Info | Par AFP - 17 Août 2015



Crédits photo: AA
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Addis Abeba - Le président du Soudan du Sud Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, qui s'affrontent depuis 19 mois dans une guerre civile, poursuivaient lundi des pourparlers à Addis Abeba lundi, date-limite imposée par la communauté internationale pour conclure un accord de paix, sous peine de sanctions.

Sous fortes pressions diplomatiques, MM. Kiir et Machar, accompagnés des dirigeants éthiopien Halemariam Desalegn, kényan Uhuru Kenyatta, ougandais Yoweri Museveni et soudanais Omar el-Béchir ont rejoint lundi une salle pour poursuivre des discussions entamés dimanche soir jusque tard dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP.

M. Museveni, qui a envoyé des troupes combattre au côté des forces loyales à M. Kiir, est depuis ressorti de la salle.

Le président sud-soudanais, qui avait initialement indiqué qu'il n'irait pas à Addis, est arrivé dimanche soir dans la capitale éthiopienne, contraint par les menaces de sanctions. Même si je ne suis pas content, je dois me montrer, parce que si je ne vais pas (à Addis Abeba), les +forces négatives+ vont dire que je suis contre la paix, a-t-il expliqué avant son départ.

Mais on ne peut pas conclure une paix qui ne pourra être permanente, a prévenu M. Kiir. Si on signe aujourd'hui et que demain on repart à la guerre, qu'aura-t-on obtenu', a-t-il ajouté, soulignant qu'il ne pourrait signer un accord de paix avant que toutes les factions de l'opposition armée n'acceptent de le parapher.

La rébellion menée par M. Machar, composée d'une mosaïque de troupes fidèles à divers chefs de guerre et de milices tribales, a connu plusieurs défections. Deux importants chefs rebelles ont annoncé ces derniers jours faire dissidence, sans se rallier à M. Kiir, et rejeter à l'avance tout accord de paix signé par les deux dirigeants.

Le président Kenyatta s'est voulu plus optimiste, indiquant dimanche soir que les discussions étaient en cours pour parvenir à un accord.

Les pourparlers entre belligérants sud-soudanais, ouverts dès janvier 2014 sous l'égide de l'organisation sous-régionale Igad à Addis Abeba, n'ont pour l'heure débouché que sur une série de cessez-le-feu jamais respectés. Cette dernière session en date s'est ouverte le 6 août, la médiation de l'Igad étant renforcée par l'Union africaine, une troïka (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Norvège), l'Union européenne, l'ONU et la Chine.

Le Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde, a proclamé son indépendance en juillet 2011 après 30 ans de conflit contre Khartoum.

Il a replongé dans la guerre en décembre 2013, quand des combats ont éclaté à Juba, avant de se propager à l'intérieur du pays, au sein de l'armée sud-soudanaise, minée par les dissensions politico-ethniques, sur fond de rivalité entre MM. Kiir et Machar, à la tête du SPLM, le parti au pouvoir, issu de la principale rébellion sudiste ayant combattu Khartoum.

Aucun bilan officiel n'a été publié, mais les observateurs estiment que le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, dont de très nombreux civils. Quelque 2,2 millions de Sud-Soudanais ont été chassés de chez eux par les combats qui s'accompagnant de massacres à caractère ethnique et de multiples atrocités.



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