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Centrafrique : faut-il amnistier pour guérir?


Rédigé le Dimanche 20 Juillet 2014 à 10:18 | Lu 795 fois | 0 commentaire(s)


Derrière le discours officiel, les autorités centrafricaines n’ont d’autre choix que de se rapprocher des leaders des milices pour trouver une solution à la crise.

L’argument est connu : on ne négocie pas avec "ceux qui ont du sang sur les mains". La paix, pourtant, se conclut toujours avec ses ennemis, fussent-ils épouvantables. C’est bien sur ce scénario que travaillent les dirigeants de l’Union africaine. La présidente centrafricaine, Catherine Samba­-Panza, a beau dire qu’il n’est pas question de frayer avec des criminels, la plupart de ses interlocuteurs, parrains et créanciers lui conseillent un peu plus de réalisme. Afin que, dès le 21 juillet à Brazzaville, capitale du maître congolais Denis Sassou Nguesso­, les chefs des terribles milices qui endeuillent la Centrafrique se retrouvent.


combattants de la SELEKA
combattants de la SELEKA
On évoque même dans les coulisses des chancelleries concernées des noms qui donnent des sueurs froides : Levy Yakété, coordinateur des milices chrétiennes anti-Balaka, Noureddine Adam, sinistre patron des services de sécurité du temps où les Séléka régnaient sur Bangui. Tous deux sanctionnés par le Conseil de sécurité des Nations unies et sous enquête de la Cour pénale internationale. Il est probable que les organisateurs de cette nouvelle étape du conflit débauchent des négociateurs de moindre calibre. Mais ils n’auront sans doute pas le poids qui engage leurs commanditaires respectifs, les deux ex-présidents déchus Michel Djotodia et François Bozizé, responsables autant l’un que l’autre d’avoir emmené leur pays jusqu’au bord d’un génocide. À Paris, le ministère de la Défense, qui pilote l’opération Sangaris des forces françaises, a longtemps souhaité que le Quai d’Orsay s’active davantage pour favoriser un début de normalisation. En face, le camp des diplomates estimait que seul un retour à la sécurité permettait d’envisager un processus politique maîtrisé. Aujourd’hui, Laurent Fabius n’est pas mécontent de voir que les choses avancent. Son directeur Afrique, Jean-Christophe ­Belliard, était à Addis-Abeba, siège de l’Union africaine, en début de semaine. Il a pu constater les efforts des protagonistes, des voisins et même de la communauté internationale. 100 millions pour acheter la paix La Banque africaine de développement, le FMI et l’Union européenne viennent de débloquer près de 100 millions d’euros pour que l’État centrafricain et ses fonctionnaires retrouvent un semblant de normalité. À condition que la réconciliation promise par Mme Samba-Panza s’amorce. À Brazzaville, les musulmans exigeront sans doute que leurs droits soient reconnus et qu’ils aient accès au pouvoir et au partage des richesses. Les chrétiens, de leur côté, pourraient réclamer des garanties d’impunité en cas de reddition des armes ainsi qu’une possible intégration dans la nouvelle armée centrafricaine. "Si on ne met pas tous ces gens-là autour de la table, on n’obtiendra rien", commente un diplomate au cœur du dossier. Dans un monde idéal, des élections pourraient se tenir dès février 2015 pour une nouvelle donne politique. Un an après la période de transition protégée par l’opération Sangaris et ses partenaires africains, censés passer sous le mandat des Nations unies le 15 septembre. Ce n’est pas gagné.
François Clemenceau




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