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TCHAD: Le Soudan prépare l’après Deby. (Tchadactuel)


Rédigé le Mardi 16 Décembre 2014 à 11:25 | Lu 3553 fois | 0 commentaire(s)



Depuis les manifestations du 11/11, la presse en ligne proche de l’opposition soudanaise se délecte des tractations du régime soudanais pour préparer l’après Deby. Selon les mêmes sources, les effets secondaires du soulèvement populaire du 11/11/14 au Tchad ont franchi les frontières nationales et provoqué un cataclysme chez le voisin-frère de l’est. Par chance ou par pure hasard des choses, les soudanais avaient vécu en direct et de bout en bout lesdits évènements à partir de Ndjamena.
En effet pendant cette période des troubles, une délégation conduite par le Ministre soudanais de la santé, Mr Bahr ABOKORDA (ex membre de JEM), comprenant plusieurs responsables de différents services de sécurité, séjournait dans la Capitale tchadienne. Cette délégation de sécurocrates était présente afin de préparer avec les autorités militaires tchadiennes la mise en place d’une force conjointe pour le grand nettoyage de Darfour.
Les soudanais ont donc eu opportunément le temps et le grand loisir de suivre, en tant qu’observateurs avertis, intéressés et concernés, la grogne populaire du début jusqu’à la fin. Ils avaient ensuite procédé à un échange de point de vue avec les autorités officielles, sans oublier de prendre la version inverse des opposants de diverses sensibilités, et enfin recueillir l’opinion de diverses couches de la société tchadienne.
En possession de ces données, les soudanais avaient procédé à une analyse fine de la situation politique du pays en se projetant dans l’avenir immédiat. Ils avaient donc produit un rapport circonstancié adressé aux instances supérieures avec des conclusions au couperet suivies des suggestions pertinentes.
En conclusion les soudanais sont convaincus que :
· le régime de Deby est à un tournant radical de son histoire, son écroulement n’est qu’une question des mois. · Conséquemment les Zaghawas qui seront déclarés paria de la société par les autres communautés résisteront par tous les moyens dont ils disposent (matériels militaires et finances) et créeront une instabilité pareille à celle de la Libye.
· Il n’est pas exclu qu’une coordination entre les Zaghawa de deux rives se forment au détriment de deux pays et surtout du Soudan avec l’occupation quasi certaine du Darfour. Cette coordination pourrait s’étendre au groupe Gorane (BET-Kanem) et les Zaghawa par l’intermédiaire du groupe Bideyat (proche des Goranes) créant ainsi une grande coalition contre les Arabes et les « Noires » du Centre et du Sud. Ce scénario, s’il se concrétise, serait le plus nocif et le plus fatal à la longue pour la survie du régime soudanais.
· Mr Deby étant le seul paravent qui a su circonscrire le soutien actif des Zaghawa en faveur de JEM et MLS et ce, malgré la dissidence d’une partie de sa famille, son départ du trône serait une perte irremplaçable pour le Soudan;
En conséquence, tout en déplorant une éventuelle chute de Deby qui reste leur principal allié pour contrer les agissements de JEM et de MLS, les soudanais suggèrent : Aux trous tordus il faut des bâtons tordus, pour ce faire le régime de Khartoum a décidé de ne pas faire dans la dentelle ;
il faut aider immédiatement les Arabes à prendre le pouvoir au Tchad. Sinon qu’ils soient parmi les acteurs de poids dans l’éventuelle anarchie qui s’instaurerait après le départ de Mr Deby. En ce sens que si jamais le Tchad tombe dans l’anarchie il faudrait qu’il y ait des éléments pro soudanais qui puissent faire face aux Gorano-Zaghawas les empêchant ainsi de se déverser au Darfour. Pour concrétiser cette option, le 2è Vice-Président soudanais Mr Hassabou Mhd a été désigné pour piloter le dossier dans la plus grande discrétion ( !!).
Les humanitaires opérant au Soudan se rappellent de ce type radical et tribaliste qui a été avec Moussa Hilal le concepteur et l’organisateur des fameux djandjawids, qui sèment la terreur et la désolation dans le Darfour et le Kordofan depuis 2003. Le radicalisme étant le socle des personnes d’origine douteuse, Mr Hassabou est en fait un Mararit de mère Rézégat de Diène. Il a été propulsé lors de derniers changements au niveau de l’exécutif soudanais pour prévenir les désidératas de Moussa Hilal qui risquerait de démobiliser un grand nombre des djandjawids.
Dans le dossier Tchadien il est secondé par le Gl Safi Nour, un Arabe Irégat de Nord Darfour, (proche cousin de Mr Yaya Batit Ali). C’est une personnalité connue dans le sérail du pouvoir soudanais où il avait occupé plusieurs postes importants : Chef d’État-major de l’Armée de l’air, Secrétaire d’Etat et enfin Gouverneur. Il dirige actuellement une association de Solidarité et de Convention des Arabes nomades du Soudan. A ces deux éminentes personnalités, se sont joints trois autres anciens dirigeants des djandjawids qui se sont recyclés dans les affaires :
Mhd Ibrahim Abdallah dit Guinesto (Arabe Rachid), DG de l’entreprise des travaux « Al-azdjab Contractors » qui a son siège au Darfour Ouest ; Mohamed Saleh Al-Amine Barka, homme d’affaires et membre du Congrès National (parti au pouvoir) et enfin Adam Hussein dit Aldoma, propriétaire des boutiques « Paris Galerie ».
Cette commission est donc chargée de prendre contact avec tous les anciens responsables des milices Arabes qui ont plus ou moins des affinités familiales ou parentales avec les Arabes du Tchad. La stratégie est très simple : recopier la leçon du MPS d’Idriss DEBY, en d’autres termes comme avait fait le Mps avec le groupe Zaghawa, càd effectuer un retour massif des Zaghawas soudanais d’origine tchadienne à travers le Mps pour qu’ils s’incrustent davantage dans les rouages de l’Etat et puissent vivre et réfléchir qu’en terme « devenir et survie de zaghawas ».
Ainsi il faudrait procéder de la même manière pour les Arabes d’origine tchadienne mais qui s’étaient déversés au Soudan pendant les périodes de sécheresse ou à cause de leur persécution par le régime de Habré et qui avaient acquis la nationalité soudanaise. Cette communauté, très importante en nombre a pris une importance dans l’échiquier politique et économique surtout après la révolte darforienne, ce qui a permis au régime de Khartoum de l’utiliser comme bouclier et bras armé contre les insurgés avec tous les dérapages qu’on connaît. cette commission qui a pour siège la capitale soudanaise procède aux auditions de différents groupes socio-ethniques convoquée spécialement des régions du Darfour, principalement de Nyala et d’Amdoukhoun, et les sensibilise pour acquérir leur consentement et leurs avis.
C’est ainsi que plusieurs délégations ont séjourné à l’hôtel Sanaober (connu pour être le gîte favori des services de sécurité soudanais). La liste des individus consultés est ci-dessous (document ci-joint). Ce sont des grands inconnus pour le commun des tchadiens mais selon les différentes sources ce sont tous des anciens responsables djandjawids, qui étaient très actifs au début des évènements et qui étaient ensuite remerciés grassement et orientés dans le business, tout en demeurant à la disposition des services de sécurité en cas de besoin.
Que retenir de ces tractations soudanaises ? N’eut été la véracité des faits corroborés par plusieurs sources concordantes, ces agissements ressemblent à un canular de mauvais goût joué par des amateurs.
En effet on remarque que les soudanais ont derechef écarté la coalition Zaghawa-Gorane, mais en même temps ils écartent tout recours à des cadres tchadiens Arabes qui ont quand même fait l’histoire de la rébellion depuis presqu’un demi-siècle ; si beaucoup ont malheureusement disparus, d’autres sont encore en vie et continuent à lutter avec des moyens qui leur sont propres. Faire fi de toute cette génération et procéder à un recrutement des soudano-tchadiens amalgamés pour gérer le pays est un leurre indescriptible.
Certes les soudanais, surtout les nordistes appelés communément « Djallabas » considèrent les tchadiens comme des bœufs sans cornes. Justement l’opposition tchadienne au Darfour a justifié cette perception par son comportement néfaste, anti national, ce qui a conforté les soudanais dans leurs convictions de voir des tchadiens comme de gros bébés à qui on donne juste quelques miettes des bonbons pour les faire taire.
En réalité, les soudanais ne sont ni sérieux ni sincères dans leur nouvelle entreprise de conquête du Tchad par le truchement des Arabes, nouvelle version djandjawid. S’ils évitent soigneusement de prendre langue avec les cadres de la communauté Arabe du Tchad, ils savent très bien que ceux-ci ne vont pas s’aventurer dans un bourbier sans lendemain. En fait toute cette agitation n’a d’autres fins que de vouloir procéder à un transfert des djandjawids à l’intérieur du territoire tchadien aux fins de contrer à proximité les éventuelles actions de JEM-MLS soutenues par leurs parents Zaghawa.
Pour arriver à ces fins, il faudrait faire miroiter aux aventuriers djandjawids qu’il leur est possible de devenir les maitres du Tchad d’une manière ou autre. C’était la même stratégie utilisée par le régime de Khartoum pour détourner un conflit politique en conflit entre éleveurs(Arabes) et sédentaires (Négro-Africains et Autochtones).




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Dimanche 2 Août 2015 - 20:52 Honorables députés

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