Après la brutale disparition du président Idriss Déby Itno, Emmanuel Macron a affirmé que la France soutiendrait « une transition pacifique, démocratique et inclusive » et non « un plan de succession ». Son homologue congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, président en exercice de l’Union africaine (UA), s’est joint à ses propos en espérant « un très vite retour à l’ordre démocratique ».
Dans un communiqué commun, la France et la République Démocratique du Congo ont ainsi réitéré « leur attachement à la stabilité et à l’intégrité du Tchad ».
Mais, par une charte de transition publiée le 21 avril dernier, le fils du président défunt Mahamat Idriss Déby Itno s’est autoproclamé président en violation de la Constitution de son pays. Celle-ci prévoit, en cas de vacance du pouvoir présidentiel, un intérim exercé par le président de l’Assemblée Nationale.
L’ABACO affirme avec force et vigueur son opposition au système de transition familiale et demande fermement au Conseil militaire de transition de restituer le pouvoir au président de l’Assemblée Nationale afin qu’il assure cet intérim constitutionnel et qu’il organise l’élection présidentielle dans les meilleurs délais.
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Vice-Président de l’ABACO chargé des Affaires extérieures
Fait à Paris, le 28 avril 2021
Pourquoi le Congo-Kinshasa en toutes lettres ?
J’ai surtout voulu livrer aux lecteurs, notamment aux Congolais et aux amis de la République Démocratique du Congo, mes impressions sur un pays qui nous est très cher. J’ai estimé que le voyage, à travers les lettres, pourrait être pédagogiquement l’approche la mieux adaptée à la compréhension de différentes problématiques auxquelles sont confrontées les forces vives nationales, qu’ils s’agissent de simples citoyens, d’acteurs politiques ou économiques.
Existe-t-il un lien entre la sortie de votre et livre et les échéances électorales ?
Plus précisément, vous voulez savoir s’il est question d’un programme électoral en vue d’une éventuelle élection présidentielle ? Vous vous demandez, sauf incompréhension de ma part, si je suis en train de préparer subtilement ma candidature à la magistrature suprême en République Démocratique du Congo ?
Tout à fait…
Au-delà du fait d’être essayiste et romancier, donc auteur, je suis un militant politique. Ce n’est un secret pour personne. La notion que j’ai d’une élection, locale ou nationale, réside avant tout dans le projet de société que l’on compte défendre en vue du plus grand bienfait d’une entité communale, territoriale ou étatique, et non dans la désignation d’un individu. La personnalisation du pouvoir n’ayant jamais été ma tasse de thé, j’ai toujours respecté la logique selon laquelle la charrue ne doit pas être mise avant les bœufs. Le projet d’abord, l’individu qui le portera ensuite. Je n’ai nullement l’intention de m’adonner au culte de la personnalité qui est la conception naturelle de toute personne aux fibres dictatoriales.
Votre livre est-il, oui ou non, un projet politique en vue de l’élection présidentielle ?
Je suis le Premier Vice-Président de l’Alliance de Base pour l’Action Commune, ABACO en sigle. À ce titre, je suis le principal rapporteur du programme politique pour un Congo économiquement viable et politiquement démocratique, lequel est intitulé Les 10 propositions pour la République Démocratique du Congo. Il reviendra donc à l’ABACO le moment venu de désigner, encore faut-il que les élections puissent être programmées, ses candidats aux différents scrutins.
Dans mon dernier ouvrage, à savoir Le Congo-Kinshasa en quelques lettres, je me contente de décliner la vision politique que tout citoyen peut éprouver, à une étape de son parcours terrestre, pour la terre de ses ancêtres. J’ai voulu seulement réfléchir sur la vraie dimension politique, ainsi que le souffle nouveau qu’un individu peut insuffler dans les rouges administratifs et territoriaux d’un pays que d’aucuns souhaitent vivement le morcellement. Mon dernier ouvrage suscite l’espoir en vue de la résolution d’une situation catastrophique qui, amplifiée par la complicité des acteurs nationaux et régionaux, tire en réalité sa source de l’extérieur du continent africain. Le salut de la République Démocratique du Congo passera forcément, j’en suis conscient, par une alternative politique en vue d’une IVe République.
Propos recueillis par Charlotte de Courchevel
La Direction Europe de l’ABACO avait d’ailleurs préconisé le 18 avril dernier, dans un texte intitulé Les propositions de l’ABACO pour la facilitation d’Edem Kodjo en RDC , « la neutralité et la dépolitisation du comité préparatoire que compte mettre en place M. Edem Kodjo, lequel ne devrait être composé que d’experts des commissions africaines et onusiennes en matière de gestion et de résolution des conflits – l’objet étant d’aboutir, lors des assises du dialogue proprement dit, à une représentativité équitable des forces vives de la nation congolaise ». « C’est la condition sine qua non d’une véritable réconciliation nationale autour des valeurs républicaines, d’un élan patriotique collectif et de la défense de la nation très affaiblie », avait précisé la Direction Europe de l’ABACO.
Néanmoins, si la Direction Europe de l’ABACO ne trouve aucun inconvénient à ce que M. Edem Kodjo soit assisté par un groupe de soutien composé de membres de l’UE, l’UA, l’ONU et l’OIF, mais auxquels s’ajouteront des représentants des organisations sous-régionales, la SADC, elle conteste la participation des pays de la CIRGL – le Rwanda et l’Ouganda, de par leur mauvaise volonté, refusant systématiquement de se conformer aux résolutions de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba.
Fait à Paris, le 7 juin 2016
Pour la Direction Europe de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO),
Gaspard-Hubert Lonsi Koko