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TCHAD

Inondations : "on ne ne sent plus comme des tchadiens car nous sommes abandonnés"


Alwihda Info | Par Ben Kadabio - 12 Août 2022


Les inondations ont fait plus de 17.000 sinistrés dans 23 quartiers de la capitale, selon les premières données de l'OIM. Au quartier Ambatta dans le 7ème arrondissement de N'Djamena, c'est un ouf de soulagement pour les sinistrés ce 6 août, à l'occasion d'une remise de kits alimentaires par une délégation du parti "Les Patriotes".


Des sinistrés des inondations au quartier Ambatta à N'Djamena, le 6 août 2022. © Ben Kadabio/Alwihda Info
Des sinistrés des inondations au quartier Ambatta à N'Djamena, le 6 août 2022. © Ben Kadabio/Alwihda Info
"Votre arrivée est une bénédiction, nous étions désespérés. On ne ne sent plus comme des tchadiens car nous sommes abandonnés à la merci des aléas de la nature", lâche Nantoï-Allah Nestor, quinquagénaire, le visage marqué par la souffrance et l'émotion.

"Nous sommes envahis par les eaux, nous n'avons pas à manger ni à boire", renchérit aussitôt une femme. "Ce qui fait le plus mal, c'est que le gouvernement nous abandonne. Nous comptons sur Dieu pour nous sauver de ce double calvaire car la famine nous attaque en pleine saison pluvieuse", complète un jeune sinistré.

La représentante du parti Les Patriotes, Carole Diguimbaye, juge inacceptable qu'en 30 ans de gouvernance, les tchadiens soient plongés dans la misère et vivent un véritable calvaire. "Il n'y a pas de routes. Regardez ce que vous vivez. Le Tchad est entre les mains de ceux qui l'ont arraché", s'offusque-t-elle.

Des sinistrés "vivent toujours dans leurs maisons bien qu’inondées"

D'après un rapport de situation de l'OIM, la plupart des ménages dont les maisons n’ont pas été détruites ou dont les maisons n’ont été que partiellement détruites, vivent toujours dans leurs maisons bien qu’inondées.

Les ménages dont les abris ont été complètement détruits ont été en majorité accueillis par des voisins dont les abris n’ont pas été endommagés. Les populations affectées sont exposées aux maladies zoonotiques, comme le paludisme et le choléra, prévient l'OIM.

Les autorités ont indiqué qu’en cas d’autres fortes pluies, la situation pourrait encore s’aggraver. Ainsi, une relocalisation temporaire des personnes les plus vulnérables, vers des zones sans risque d’inondations serait primordial. Cette relocalisation, avec les vivres, la restauration des abris ainsi que la provision des articles non alimentaires, constituent les besoins prioritaires.

Chaque année au Tchad, durant la saison pluvieuse (juin-septembre), plusieurs localités sont souvent atteintes par des inondations, touchant des milliers de personnes.

Les autorités se réorganisent 

Une réunion de concertation sur les inondations et catastrophes s'est déroulée ce 10 août, au ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale, en présence de plusieurs membres du gouvernement, du maire de la ville de N’Djamena et des partenaires techniques.

Le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale, Dr Abdelmadjid Abderahim juge « opportun, sinon indispensable de réactiver et réactualiser chaque année, le plan de contingence inondations ».

Selon lui, il faut se préparer le plutôt possible, vers mars au plus tard, à répondre de façon coordonnée, en entreposant le nécessaire à temps dans les zones inondables qui devront être mappées dès à présent. « Le comité interministériel sur les inondations devrait être réactivé et travailler régulièrement tout au long de l'année sur les inondations, un véritable problème social, une vraie catastrophe dans notre pays le Tchad », affirme Dr Abdelmadjid Abderahim.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)