Le comité a expliqué que les sections 1 et 2 de Goudji Hamralgoz sont actuellement occupées par leurs populations. Ils soulignent que les autorités locales, notamment la Mairie du 2ème arrondissement, le délégué de l'aménagement du ministère de l'urbanisme et le délégué général du gouvernement de la province de N'Djaména, avaient entrepris des démarches auprès de l'ASECNA (Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar) concernant cette zone, qui compte aujourd'hui environ 50 000 habitants et 3 000 concessions construites en matériaux durables. Suite à ces démarches, la zone avait été viabilisée.
Dans son discours, le secrétaire général du comité de crise de la population, Monsieur Oumar Abdel-moumene Ben Salefou, a affirmé qu'en l'état actuel des choses, ils interpellent le premier magistrat de la république, le Maréchal, garant de l'ordre national, afin qu'il s'investisse personnellement pour faire respecter les dispositions des textes en vigueur. Il a précisé qu'aucun texte n'a annulé le décret initial autorisant leur installation.
Il a déclaré avec fermeté que la population de Goudji Hamralgoz s'oppose catégoriquement à toute action visant à les expulser de leurs maisons sans une indemnisation préalable et un transfert vers une zone sécurisée. Il a insisté sur le fait que personne ne quittera les lieux avant d'être indemnisé, et que toute tentative de déguerpissement sans indemnisation se fera au détriment de leurs vies. Ils maintiennent leur position tant qu'une indemnisation préalable n'aura pas été garantie. Monsieur Ben Salefou a souligné que leurs constructions ont été érigées sous les directives des autorités compétentes de l'État et que leurs investissements se chiffrent en milliards de francs tchadiens.
Le secrétaire général a clairement indiqué que la population de Goudji Hamralgoz n'est pas opposée à la décision de l'État, mais exige en tant que citoyens : le respect du décret en vigueur qui reconnaît leur présence sur les deux sites mentionnés ; un recensement exhaustif de toutes les habitations afin de définir précisément leur situation ; le paiement intégral des indemnités avant tout déguerpissement ; un transfert organisé vers un site adéquat où ils pourront se réinstaller en toute sécurité ; un délai d'au moins six mois après l'indemnisation pour permettre à chacun de se réinstaller ; et l'implication du comité de crise dans le processus de recensement.
Il a conclu en soulignant que pour l'instant, la population ignore où elle ira si l'État décide de procéder à leur évacuation. Il est donc impératif que l'État s'engage d'abord à les recenser, à évaluer leurs besoins et à les indemniser correctement et sans exception.