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Tchad : Miski, au coeur de la bataille politique


Alwihda Info | Par Yaya Abdoulaye - 12 Février 2023


La zone aurifère de Miski, dans la province de Borkou, est au centre d'un débat politique. Alors que le gouvernement de transition et le comité d'autodéfense s'accordent pour une exploitation potentielle, cette manœuvre est considérée comme une mafia économique.


Le 8 janvier 2023, le gouvernement de transition et le comité d'autodéfense de Miski ont signé un accord de paix. Cet accord ordonne sans condition le départ des troupes stationnées dans la zone. Cependant, l'accord est décrit comme une trêve de dupes. Pour Yaya Diallo Betchi, cette milice armée faisait régner la terreur en brûlant les biens privés et les commerces et en obligeant les mineurs à travailler dans des conditions d'esclavage.

"Il est totalement inacceptable qu'en 2023 des citoyens tchadiens soient traités comme des esclaves dans leur propre pays, sous les yeux du monde entier", déclare Diallo. Il s'interroge sur la crédibilité de l'accord de paix signé entre le gouvernement et le comité d'autodéfense, compte tenu de la situation de la population.

Aux yeux de M. Dillo, le Comité d'Autodéfense de Miski est considéré comme une milice appartenant à la junte, qui poursuit un homme politique. "Nous considérons la junte comme le seul responsable de ces actes criminels organisés dans le but de dresser la population locale contre leurs frères tchadiens. Nous demandons à la population du Grand Tibesti et à celle de Miski de rejeter cette offre empoisonnée de la junte, qui veut les utiliser comme boucliers humains pour exploiter l'or de Miski", déclare Diallo.

D'après lui, dans un état normal, l'exploitation des ressources naturelles se fait de manière transparente, avec la participation active de la population locale et des avantages pour la région. Il est important de noter que les ressources naturelles appartiennent d'abord à l'État et que tous les citoyens tchadiens ont le droit d'y accéder conformément au code minier. "Miski ne doit pas être un autre pays dans notre Tchad. Il est totalement inacceptable que les autorités signent des accords avec des individus armés se proclamant autodéfense civile, car cela pourrait se propager dans d'autres régions", déclare Diallo.

Les partis politiques opposés à la transition se sont questionnés sur la crédibilité de cet accord. Comment un pays peut-il être géré à un coût de compromis, transactions et achats de paix et de silence coûteux, qui ne tiennent que le temps de leur signature au lieu d'une solution politique globale et durable ? Pour eux, il est possible de déduire de ces compromis, notamment l'Accord de Miski, qui a été suivi d'images amalgamées et bassement institutionnelles. Les images terrifiantes d'exactions et de graves violations des droits de l'homme viennent confirmer l'absence d'autorité de l'État et l'incapacité des autorités de transition à sécuriser, surveiller et contrôler le territoire dans la partie nord du pays, devenue une zone de terreur.

Le Tibesti face aux défis sécuritaires: une intervention urgente requise

Le gouverneur de la province du Tibesti, Mahamat Kochi Chidi, a pris la parole lors de la 5ème conférence des gouverneurs pour aborder les défis auxquels la province est confrontée. D'après M. Chidi, certains chefs de services administratifs ne montrent pas suffisamment de volonté pour collaborer avec leurs homologues, ce qui rend difficile la mise en œuvre de la rigueur nécessaire pour accomplir les missions confiées.

Le gouverneur a également abordé le problème de l'insécurité dans la province. L'augmentation des braquages de citoyens par des coupeurs de route a été attribuée à ce phénomène. M. Chidi a appelé les chefs hiérarchiques à trouver des moyens pour éradiquer cette menace. Il a également préconisé la mise en place d'une force conjointe pour poursuivre les criminels traversant les frontières, ainsi qu'un renforcement des capacités de la police et de la gendarmerie dans la province.

En outre, M. Chidi a rappelé la situation démographique du Tibesti, qui compte aujourd'hui environ 130 000 habitants, en baisse par rapport à une estimation de 150 000 habitants avant les troubles de la province. Cependant, avec la découverte de l'or, la population a augmenté en raison de la ruée vers ce métal précieux. Le gouverneur a indiqué que l'exploitation artisanale et anarchique de l'or pose des défis sécuritaires importants et qu'il est important de la réglementer pour éviter les tensions et les conflits intercommunautaires et ethniques.

M. Chidi a exhorté les autorités à accorder une attention particulière à ces défis et à fournir les moyens adéquats pour faire face à toute éventualité dans la province.



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