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Tchad : à l'Est, les chefs traditionnels peinent à récupérer les armes, "votre résultat est nul, zéro"


Alwihda Info | Par Mahamat Issa Gadaya - 12 Septembre 2019



Le gouverneur de la province de Sila, Kedallah Younous Hamidi. © Alwihda Info
Le gouverneur de la province de Sila, Kedallah Younous Hamidi. © Alwihda Info
Le gouverneur de la province de Sila, Kedallah Younous Hamidi a tenu mercredi une réunion avec tous les chefs de canton et de tribu, en présence du coordinateur de la commission mixte de désarmement de la province. Le sultan du Dar Sila, le maire de la ville de Goz Beida et une importante délégation d'officiers militaires ont également pris part à la rencontre.

L'objectif de la rencontre est de faire le point sur l'état d'urgence et d'adapter la mission de désarmement dans la province.

Le gouverneur a adressé ses remerciements aux autorités traditionnelles pour leur accompagnement. "Vous même vous avez constaté que la province a connu des évènements sanglants, meurtriers et douloureux. (...) Du sang a coulé pour rien. Le bilan est très lourd", a-t-il indiqué.

Il a ensuite rappelé les principales mesures qui résultent de l'état d'urgence, notamment le désarmement, le ramassage des motos qui sont "devenues des moyens de guerre dans la zone", la fermeture des frontières avec le seul point d'accès à Andjiremé pour permettre les approvisionnements et la révocation des chefs de canton défaillants qui seront "remplacés par des personnes qui aiment travailler et instaurer la paix dans la province".

Tchad : à l'Est, les chefs traditionnels peinent à récupérer les armes, "votre résultat est nul, zéro". © Alwihda Info
Tchad : à l'Est, les chefs traditionnels peinent à récupérer les armes, "votre résultat est nul, zéro". © Alwihda Info
"Le président a dit que vous êtes tous impliqués donc aidez-nous s'il vous plait, votre implication est importante. Ne pensez-pas qu'on n'a pas de capacités, ce n'est pas une faiblesse, ni le manque de moyens. Le président vous demande juste de prendre les armes détenues par les civils et de nous les amener", a indiqué le gouverneur.

"Depuis la visite du président à Goz Beida, nous, nous sommes retrouvés le même jour pour voir la situation mais rien n'a été fait. Votre résultat est nul, zéro. Aucune arme n'a été présentée. Nous voulions juste que vous nous présentiez les armes détenues par les civils. Nous ne voulions pas que les militaires descendent vers vous. Donc voilà, ils sont déjà là, je vous demande de suivre le coordinateur de la commission de désarmement", a expliqué le gouverneur.

Kedallah Younous Hamidi a affirmé que les leaders traditionnels vont devoir travailler avec le coordinateur de la commission de désarmement. "Je vous donne deux semaines pour ramasser les armes. Ne nous trompez pas, nous voulons votre aide. La situation est très grave, l'heure n'est pas au discours. Trop c'es trop", a-t-il dit.

Tchad : à l'Est, les chefs traditionnels peinent à récupérer les armes, "votre résultat est nul, zéro". © Alwihda Info
Tchad : à l'Est, les chefs traditionnels peinent à récupérer les armes, "votre résultat est nul, zéro". © Alwihda Info
Le coordinateur de la commission de désarmement s'est également exprimé au cours de la rencontre. "Merci à toutes les autorités de la province de Sila. Je vous explique ma mission. Je suis un militaire, je suis en mission. Voila ce qui m'amène ici. Au nom de Dieu, arrêtez. Ecoutez-bien, chaque canton je m'en occupe, celui qui n'a pas déclaré (son arme, Ndlr), il sait ce que je vais faire. Trop c'est trop. Je ne suis pas venu en visite. Tous ce que vous avez, je prends. On ne veut pas deux Etats dans un pays. Ma mission est tracée et orientée. Je ne suis pas venu pour deux communautés, je suis venu pour la population et pour la paix. Je ne suis pas un militaire, je suis un général, donc si vous voulez, aidez moi. Sinon, je sais ce que je vais faire. Les militaires sont en route. Le gouvernement a envoyé des avions et des véhicules. Celui qui a une arme, il m'amène toute de suite", a-t-il indiqué.

L'officier militaire a mis en garde ceux qui ne dénoncent pas un voisin en possession d'une arme. "Celui qui a une arme, il doit la remettre. Ecoutez-bien. Les services de l'ANS, levez-vous, prenez ça toute suite, ils sont à votre disposition. (...) Merci Monsieur le gouverneur, notre travail c'est un travail militaire. Notre mission est orientée vers la réussite. Le désarmement va se poursuivre pour que la paix règne dans la province de Sila", a-t-il affirmé.

Les leaders traditionnels se sont engagés à coordonner avec les autorités pour faciliter le désarmement.



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