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TCHAD

Tchad : face aux conflits, faut-il interdire l'élevage pour certains ? Oui selon Alhabo


Alwihda Info | Par Malick Mahamat Tidjani - 11 Septembre 2019



Un troupeau de mouton au Tchad. Illustration. © Alwihda Info
Un troupeau de mouton au Tchad. Illustration. © Alwihda Info
Interrogé vendredi dernier par des journalistes sur la situation sécuritaire et les conflits entre agriculteurs et éleveurs qui ont embrasé le Tchad ces derniers semaines, le secrétaire général du PLD, Mahamat Ahmad-Alhabo a indiqué que "depuis que le MPS a pris le pouvoir, tous les administrateurs civils et militaires sont devenus des grands éleveurs. Ils ont des milliers de bêtes, ils recrutent des bouviers à qui ils confient leur bétail, ils leurs donnent des armes, ils leurs donnent des munitions. Ces bouviers qui gardent les troupeaux se sentent plus forts que leur chef qui leur a donné les armes. Ils violent allègrement les champs des agriculteurs. Quand quelqu’un parle, on le tue."

D'après le leader d'opposition, "avant l'arrivée du MPS", on n'entendait pas parler de conflits intercommunautaires, bien qu'il y avait des éleveurs et des agriculteurs. "Les gens ne s'entretuaient pas".

Pour Alhabo, il existe une solution qui est également partagée par le chef de l'Etat. "Le président Déby, si vous l’avez suivi pendant toutes les campagnes électorales, quand il va au Sud, il met le doigt sur la plaie. Lui-même a mille fois dit qu’il faut que les administrateurs civils et militaires cessent d’être des éleveurs. Il l’a dit, moi je l’ai entendu. Dès que l’élection est terminée, c’est fini. Il ne fait absolument rien", a-t-il souligné.

"Vous savez, malheureusement, cet élevage c’est un élevage de prestige. Il n’apporte rien pour l’économie nationale. Je suis très fier d’avoir 1.000 têtes. Toi tu a 1.000 têtes, je veux avoir plus que toi, 2.000 têtes. Le troisième dit que les deux sont nuls et faibles, moi je vais faire plus qu’eux, 4.000 têtes. C’est pour le prestige et en faisant cela, on crée des problèmes pour l’écosystème. Dans le Chari Baguirmi, il n’y a plus de pâturage suffisant pour le bétail parceque les responsables, généraux et autres, chacun à 10.000, 20.000 têtes de bétail. C’est ça la cause fondamentale et principale des conflits qu’on appelle conflits intercommunautaires agriculteurs-éleveurs.", a-t-il expliqué.

Le n°1 du PLD a appelé le gouvernement à "interdire formellement à tout administrateur civil ou militaire d’être un éleveur. Il faut réglementer cela. Le jour où l’on va interdire et que tous ces éleveurs de prestige vont disparaitre, il n’y aura plus de conflits."

S'agissant de l'instauration de l'état d'urgence, il a estimé que ce n'est pas une solution, "absolument pas du tout".

"Vous avez vu par exemple les premières batailles cette année, au mois de mai, qu’il y a eu dans la région du Ouaddaï ; au mois de mai, il n’y a même pas de pluies. Il n’y a pas eu de pousses, c’était encore sec, mais les gens se sont entretués. Ce n’est pas un conflit entre éleveurs et agriculteurs. Comment est-ce qu’on peut parler de conflits agriculteurs-éleveurs ? Ce qui s’est passé à l’Est là, c’est le prolongement de la situation au Darfour. C’est l’affaire du génocide qui a été exécuté par les Djandjawids dans le Darfour, qu’on a voulu transférer dans la région de l’Est. Les gens ne veulent pas mettre la main sur le vrai problème. Ils identifient comme tel", a affirmé Mahamat Ahmad-Alhabo.

"On a entretenu, on a continué à massacrer certaines populations. On a vu des gens qui sont venus armés du Soudan avec des armes de guerre. Ils sont venus renforcer des communautés pour massacrer d’autres. Ca c’est pas un conflit intercommunautaires agriculteurs-éleveurs", a déploré le secrétaire général du PLD.
 



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