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Tchad : gestion des parkings, une activité rentable pour les jeunes au chômage à N'gueli


Alwihda Info | Par Tchonchimbo Ouapi Raphaël - 10 Février 2022



Face au chômage grandissant, le gardiennage des engins est devenu le refuge des jeunes diplômés ou non diplômés ces derniers temps. L'interdiction de traversée des motocycles vers Kousseri (Cameroun) profite grandement aux jeunes de N'gueli dans le 9ème arrondissement de N'djamena. L’on recense au moins cinq parkings à motos et un pour véhicules. La tranche d'âge des jeunes qui s’adonnent à cette activité est de 20 à 30 ans.

Armés de courage, de patience et d'humilité, ces jeunes accueillent chaleureusement les propriétaires d'engins. Ce sont des tentes bâchées, montables et d'autres en tôle d'acier, qui servent d'abris aux engins. L'un des leaders de ce business, Djido Abakar, raconte son parcours : « Je suis orphelin depuis le bas âge. C'est ici que j'ai grandi, ma situation a été très difficile, je n'ai pas pu aller loin à l'école par manque de soutien. Je lavais les motos et voitures pour avoir à manger ».

« Aujourd'hui, parmi ces jeunes que vous voyez, il y a des licenciés et des non diplômés, nous travaillons ensemble main dans la main chaque jour et on se partage ce qu'on trouve chaque jour. Le droit de dépôt au garage est de 500 Fcfa. Il y a tellement de risques dans ce travail, car en cas de perte de motos, nous sommes contraints de racheter. Nous prenons une moto à crédit que nous payons sur plusieurs mois et la donnons à la victime », souligne Djido Abakar.

Dans l'un des parkings de N'gueli, des jeunes travaillent de lundi à dimanche, 24h/24. Ils se relaient par équipes. « Les jours ordinaires, nous recevons autour de 150 à 200 motos, et pendant les week-ends, c'est le double, voire au-delà, car il y a ceux qui partent à N'djamena pour les visites et passer les week-ends.

De même, il y a ceux qui viennent en week-end à Kousseri, ville frontalière », explique un jeune travailleur, entouré de ses collègues. Si ce groupe travaille sans relâche, ce n'est pas le cas pour tous les parkings. Djibrine et ses deux employés travaillant devant la direction générale de la Douane de N'gueli, du lundi au vendredi. Ils profitent de la fin de semaine pour se reposer. « Bien que cette activité occupe actuellement les jeunes diplômés et non diplômés, c'est une bombe à retardement », analyse un fonctionnaire qui confie sa moto au parking.

Ainsi, « l'État tchadien doit impérativement se pencher sur la question de l'emploi, pas seulement à N'Djamena mais également en province, afin d'occuper les jeunes, au risque d'avoir des conséquences fâcheuses telles que la rébellion ou le terrorisme ». Le Conseil militaire de transition (CMT) et le gouvernement doivent faire feu de tout bois pour panser cette hémorragie.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)