REPORTAGE

Tchad : hausse des prix de moutons à l'approche de l'Aïd el-Kebir


Alwihda Info | Par Mahamat Abdramane Ali Kitire - 27 Juillet 2020



Tchad : hausse des prix de moutons à l'approche de l'Aïd el-Kebir. © Mahamat Abdramane Ali Kitire/Alwihda Info
À quelques jours de la fête de Tabaski (l'Aïd el-Kebir), le prix des moutons grimpe de jour en jour dans les différents marchés de bétails de la Capitale N’Djamena.

Au marché de bétail de Diguel, à N'Djari, au marché de bœufs de Diguel Angabo et dans quelques points de vente de moutons à N’Djamena où nous, nous sommes rendus, le prix d'achat de mouton varie entre 30.000 à 100.000 Fcfa.

Tchad : hausse des prix de moutons à l'approche de l'Aïd el-Kebir. © Mahamat Abdramane Ali Kitire/Alwihda Info
Cette flambée des prix surprend sachant que le Tchad occupe la troisième place africaine et la 11ème place mondiale en termes d'élevage avec 114 millions de têtes de bétail et 36 millions de volailles, selon le rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et celui du ministère de l'élevage en 2018. Le Tchad occupe aussi la première place mondiale en termes d'élevage des camelins avec sept millions de têtes. Toutefois, le prix des moutons reste toujours élevé sur le marché national.
 
« Si le prix d'achat du mouton reste élevé au marché, c'est parce que nous les commerçants nous rencontrons des difficultés pendant nos déplacements jusqu'à N'Djamena. Nos dépenses sur les moutons coûtent cher. Mais aussi les moyens de transport coûtent extrêmement cher », se résigne Ahmat Idriss Yaya un commerçant vendeur de mouton.

Tchad : hausse des prix de moutons à l'approche de l'Aïd el-Kebir. © Mahamat Abdramane Ali Kitire/Alwihda Info
«Vous savez, les animaux comme les moutons que nous transportons depuis le Nord et l'Est du pays ne peuvent pas se déplacer jusqu'à N’Djamena. Donc il nous faut de l'argent pour leur transport. A cela s’ajoute le problème de pâturage et le paiement des taxes pour les tracasseries routières. Tout cela est suffisant pour que le prix soit élevé sur le marché », explique Ahmat Idriss Yaya.

Du côté des acheteurs, ce n’est pas la joie. Souleymane Ousmane venu se procurer un mouton, se confie à nous : « il est très difficile d'acheter un mouton cette année pendant la fête de mouton pour quelqu'un qui est pauvre comme moi, à cause des prix élevés. Sinon l'année dernière avec 20.000 Fcfa, on pouvait avoir un gros mouton pour fêter avec les enfants à la maison ». 
 
«Mais cette année c’est vraiment compliqué avec ce prix d'achat. Aujourd'hui, même la viande est chère sur le marché. Chez certains bouchers, on peut même avoir honte de demander s'il peut vendre une quantité de viande à 500 FCFA. Dans certains lieux, ils vont te dire qu'il n’y a pas de la viande pour 500 FCFA ici », ajoute Souleymane Ousmane.
 
Malgré que le pays ait enregistré une forte croissance des ressources pastorales en 2018 à savoir : plus de 25 millions des bovins, sept millions des camelins, 31 millions des caprins, 27 millions d'ovins, un million d'équins et deux millions des porcins, le prix du mouton reste toujours à la hausse sur le marché national surtout à l’approche de la fête musulmane dite Aïd el-Kebir.


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