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TCHAD

Tchad : l'ASET-DT en conférence-débat sur les conflits intercommunautaires


Alwihda Info | Par Anass Ali Moussa - 11 Mars 2022


Il s’agit de trouver les dispositions nécessaires pour analyser, et faire des recommandations aux autorités politiques afin prendre les mesures qui s'imposent pour que le sang des Tchadiens arrête de couler.


 
L’Association des Enfants de Toumaï pour le Développement du Tchad (ASET-DT) a organisé, une conférence-débat, ce jeudi 10 mars 2022 au centre Almouna sur le thème : « les conflits intercommunautaires au Tchad : quelle analyse pour aboutir à des outils de prévention ?»

La conférence a permis à quatre panélistes, à savoir : Me Hussein Ngaro, Ibrahim G. Dadi, Brahim Béchir et Amine Idriss, de présenter leurs points de vue, avant d'entrer en confrontation avec l'assistance. Abakar Mahamat Djoufoune, président de l’ASET-DT, rappelle dans son mot de circonstance que, le Tchad traverse une période très dangereuse. Il ne se passe pas une journée sans enregistrer un conflit intercommunautaire dans une partie du territoire national.

Le président de l'ASET-DT souligne que cette conférence-débat est organisée dans le but de trouver les dispositions nécessaires pour analyser, et faire des recommandations aux autorités politiques afin prendre les mesures qui s'imposent pour que désormais, le sang des Tchadiens arrête de couler.

Le premier conférencier, Me Hussein Ngaro a axé son intervention sur les sources des conflits intercommunautaires au Tchad. Pour lui, l'inadéquation institutionnelle est la première source des conflits intercommunautaires au Tchad. Me Ngaro évoque la loi organique n°10 de l'ordonnance 013 du 25 août 2010, portant statut et attribution des chefferie traditionnelle et coutumière au Tchad inadéquate à l'histoire coutumière du pays.

Il constate que le législateur n'a pas fait une différence entre les autorités traditionnelles qui existaient depuis des siècles, comme les royaumes devenus des sultanats aujourd'hui, et les nouvelles entités traditionnelles créés par exemple les cantons. Dans le même ordre des idées, Hissein Ngaro accuse l'État de ne plus faire recours aux lois pour régler les différends communautaires. Il ajoute que, les aléas climatiques, et surtout la rareté des ressources naturelles, sont aussi l'une des sources de conflits intercommunautaires au Tchad.

Quant au second intervenant, Ibrahim Dadi, il a axé son exposé sur les outils de préventions. Pour prévenir ce fléau de conflits intercommunautaires, il faut définir le statut de la terre au Tchad. Tant que la terre n'appartient pas à l'État, il y aura toujours conflits intercommunautaires au Tchad, a-t-il précisé. « Il faut aussi régler la question de la justice sociale, sinon tant qu'il y a l’inégalité sociale entre les citoyens, il y aura toujours frustration », martèle Ibrahim Dadi. Et de poursuivre que « les Tchadiens doivent s'accepter de vivre ensemble, les gens doivent cesser de s'agresser mutuellement ». Il conclut en recommandant à l'État de limiter les nombres de cheptel par personnes et par zone, sinon, le taux élevé de bétails est aussi source de conflits.

Le troisième panéliste, Brahim Béchir explique que, « les conflits intercommunautaires au Tchad ne sont pas des conflits intercommunautaires, mais ils sont des simples conflits communautarisés ». Il souligne qu’au Tchad, « à chaque fois que quelqu'un fait quelque chose, tout le monde cherche de quelle communauté il est, et c'est ça la communautarisation ». « Nous sommes obligés de vivre ensemble, il nous faut juste décommunautariser la société tchadienne et nous allons arriver à bâtir une nation sans conflit intercommunautaire », a conclu le troisième conférencier.

Amine Idriss, le dernier intervenant, trouve que ces conflits intercommunautaires sont juste dus à la pauvreté. A ce sujet, il suggère à l'État de créer des emplois et d’appliquer les lois de la République, avant tout autre principe.




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