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Tchad : la salle d’audience évacuée au procès du député Azzaï


Alwihda Info | Par - 16 Décembre 2018


La salle d’audience a été évacuée après l’interruption de l’intervention du substitut du procureur de la République.


Le procès engagé contre le député Azzai Mahamat Hassan par le ministère public pour la célébration d’un mariage avec une mineure, s’est ouvert ce vendredi 13 novembre dans la salle d’audience du Palais de Justice. Les jurés au complet ont fait leur irruption à 14h30. La foule présente dans la salle d’audience s’est aussitôt levée.

Le président du tribunal, Hamit Moustapha Nour a demandé à la salle de s’asseoir, ce qui fut fait sur le champ. Il a informé les conseils des prévenus que le tribunal est en possession de l’expertise médicale réalisée sur Zouhoura Mahamat Tahir Kelley pour déterminer l’âge apparent de l’épouse du député. Quelques minutes après, le président du tribunal a constaté dans le box des accusés que l’un des prévenus, le secrétaire général de la commune de Nokou, Ali Mahamat n’a pas été extrait de la maison d’arrêt d’Amsseniné.

Il a demandé des explications au premier substitut du procureur de la République. Pour la transparence du procès, l'ordre a été donné d'extraire le prévenu de la maison d’arrêt. Le tribunal a suspendu l'audience pour 20 minutes le temps de ramener le prévenu qui croupit en prison pour faux et usage de faux d'un document administratif. Le procès a repris après que le secrétaire général de la commune de Nokou, Ali Mahamat ait été ramené dans le box des accusés.

Le président du tribunal, Hamit Moustapha Nour a demandé au secrétaire général de la commune de Nokou de décliner son identité. Aussitôt fait, il lui a ensuite demandé s’il reconnait les faits qui lui sont reprochés à savoir faux et usage de faux sur un document administratif, faisant allusion à la délivrance d’un acte de naissance à Mahamat Tahir Kelley, père de la jeune fille mariée, Zouhoura. Le secrétaire général de la commune de Nokou, Ali Mahamat reconnait avoir délivré l’acte de naissance au père de Zouhoura afin qu'il fasse usage du document pour l’inscription de sa fille dans un établissement scolaire, mais non pour faire valoir la cause d’un mariage. « Mahamat Tahir Kelley est venu me trouver en novembre pour la délivrance d’un acte de naissance pour sa fille qui veut aller à l’école. Comme je n’ai pas des actes de naissance de 2018, je lui ai délivré un extrait de l’acte en novembre 2018 qui n’avait pas de souche », a affirmé le secrétaire général de la commune de Nokou.

Le père de Zouhoura, Mahamat Tahir Kelley a rejeté en bloc la version du secrétaire général de la commune de Nokou. Il a toutefois reconnu avoir établi l’acte de naissance pour sa fille auprès de cette personne en mars 2015. Le secrétaire général de la commune de Nokou, Ali Mahamat n'a pas tardé pas à démentir immédiatement ces propos en disant ceci : « Je ne reconnais pas t’avoir délivré l’acte de naissance en mars 2015 parce que j’ai pris fonction au secrétariat général de la commune de Nokou en avril 2015. J’ai mon attestation de prise de service pour attester ce que j’ai dit ».

Le premier substitut du procureur de la République est ensuite intervenu pour brandir le procès-verbal d’admission au brevet d’étude fondamentale (BEF) dans lequel il est indiqué que Zouhoura Mahamat Tahir Kellei est née en avril 2001. Le père de la jeune fille mariée fait parti des membres du jury qui ont apposé leur signature au bas du document.

Par ailleurs, il a estimé que l’expertise médicale établit l’âge apparent de la jeune mariée à 17 ans. Le premier substitut du procureur de la République s’est mis à lire intégralement le contenu de l’expertise médicale en disant ceci : « Zouhoura Mahamat Tahir Kelley a, selon lui, 18 ans au plus... ». Il a été interrompu dans sa lecture par une salve d’applaudissements des parents des prévenus présents dans la salle d’audience. Ceux-ci ont cru pendant un instant que la majorité de la fille avait été établie et que le député et ses compagnons d’infortune allaient être libérés.

Le président du tribunal, Hamit Moustapha Nour, très remonté contre l’attitude de la salle, a ordonné aux gendarmes d’évacuer manu militari la salle d’audience et de laisser les prévenus et leurs avocats. La salle d’audience a complètement été vidée. Une heure de temps après, l’audience a pris fin et les journalistes ont appris les réquisitions du procureur auprès de l’un des avocats des prévenus.
Djimet Wiche Wahili
Journaliste, directeur de publication. Tél : +(235) 95415519 / 66304389 E-mail :... En savoir plus sur cet auteur



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