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Tchad : le dialogue national vidé de sa substance ?


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 29 Août 2022


Le président du Centre d'études pour le développement et la prévention de l'extrémisme (CEDPE), Dr. Ahmat Yacoub Dabio, a réagi ce 28 août avec préoccupation à l'annonce de la composition du Présidium du dialogue national inclusif.


Dr. Ahmat Yacoub Dabio évoque une "annonce brutale du Présidium" :
"Dès que le présidium a été mis en place, il y a eu une manifestation animée. Ayant perdu le contrôle, le président du CODNI n’avait d’autres choix que de suspendre les travaux et d'annoncer une reprise pour mardi prochain, le temps d’engager des tractations pour ramener à la salle ceux qui ont décidé de claquer la porte parmi lesquels la plus grande coalition de l’ancien ministre Siddikh Abdelkérim Haggar, président de l’URT.

Aucun système au monde ne peut se permettre d’organiser une rencontre dans le but de remettre le pouvoir, mais avec l’annonce brutale du Présidium, il semble que le CODNI n’a pas réussi à faire les choses dans l’art, et il a ainsi perdu la confiance de la salle."

Dr. Ahmat Yacoub Dabio s'interroge sur les conséquences des retraits en cascade qui sont annoncés :
"Après le départ des ordres professionnels (les avocats, les magistrats, les architectes), le boycott de certains partis politiques. Le retrait d’un nombre important des 253 partis politiques, d’aucuns se demandent si le DNIs ne s’est-il pas vidé de son quorum ?"

En attendant la reprise, les prochaines nuits seront les plus longues pour la tendance gouvernementale qui cherchera à faire revenir à tout prix l’ancien ministre Siddikh Abdelkerim Haggar qui dirige une coalition de plus de 70 partis politiques et une centaine d'organisations de la société civile. La reprise des travaux dépendra désormais des prochaines tractations avec cette coalition qui fera perdre à la salle son quorum, selon un responsable ayant requis l’anonymat.

Le dialogue qui a difficilement commencé le 20 août après plusieurs reports, a été boycotté par plusieurs poids lourds comme Wakit Tamma, Les Transformateurs et une partie importante de la société civile notamment les structures d’études et de recherches dont le CEDPE. Ce centre n’a cessé, depuis novembre, d’attirer l'attention sur l'aspect méthodologique du processus.

"Finalement, seul le président du Conseil militaire de transition doit, soit laisser faire, soit reprendre les choses en main et remettre la pendule à l’heure pour évier que le dialogue ne tourne à la mascarade", analyse Dr. Ahmat Yacoub Dabio. 



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)