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TCHAD

Tchad : "le gouvernement a tué l’économie, il a détruit l’activité économique"


Alwihda Info | Par Malick Mahamat Tidjani - 10 Septembre 2019



Le secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD), Mahamat Ahmad-Alhabo. © Alwihda Info
Le secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD), Mahamat Ahmad-Alhabo. © Alwihda Info
La tenue des élections législatives et communales en 2019 est "impossible à moins qu’on ne fasse un forcing", a déclaré vendredi dernier le secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD), Mahamat Ahmad-Alhabo, au cours d'un entretien accordé à plusieurs médias.

"Il est impossible à moins qu’on ne fasse un forcing, et comme d’habitude le MPS viole la loi et le droit (…) Tout le pouvoir élu est dans l’illégalité et l’illégitimité. Le président n’a pas été élu. Dans nos calculs, il arrivait en 4ème position (…) Avec ce pouvoir tout est possible mais en respectant la loi qui vient d’être promulguée, il est matériellement impossible d’organiser les élections en 2019", a indiqué le leader du parti d'opposition qui a enregistré la semaine dernière un ralliement de plusieurs centaines de militants au cours d'une cérémonie à N'Djamena.

Le n°1 du PLD a assuré que son parti va "contester l’illégalité et la non-conformité de ces élections avec le code électoral". D'après lui, "si le MPS veut absolument aller, comme d’habitude tromper tout le monde et prendre à la vitesse, on va lui barrer la route", et ce, "de toutes les manières possibles".

Recrutements à la fonction publique

Interrogé sur l'annonce de Déby du recrutement à la fonction publique de 20.000 jeunes dès 2020, Alhabo fait part de son pessimisme. "Je vais dire une chose que tout le monde ne veut pas dire. Le gouvernement ne peut pas recruter tous les lauréats de toutes les universités du Tchad ou de l’extérieur. Le gouvernement est le plus grand employeur. Le gouvernement tchadien a tué l’économie nationale, il a détruit l’activité économique du pays. Si les choses marchaient correctement, ces jeunes qui sortaient de toutes les écoles allaient trouver travail, allaient être embauchés par les entreprises qui sont toutes en faillite aujourd’hui. Voyez-vous ?", a-t-il souligné.

Selon lui, "si vous prenez par exemple quelques indicateurs tels que les transports en bus du nord au sud, quand les affaires tournaient, il était très difficile de trouver une place si vous ne réserver pas votre place dans le bus. Aujourd’hui (les bus) voyagent vide parceque l’économie est morte. L’économie a été tuée par le gouvernement". Il a appelé à "refaire vivre l'économie" et à la "redémarrer", notamment à travers les "investissements privés" sui sont 'importants pour absorber la plupart des lauréats".

"Vous allez voir, on ne recrutera presque personne. On va procéder à des remplacements numériques. On va tout simplement recruter des gens au quartier en catimini et vous allez entendre que les 20.000 places sont déjà remplies et qu’il n’y a plus de place. La situation va continuer à perdurer comme par le passé. On ne saura jamais qui a été recruté", a assuré Alhabo.

Il a notamment mis en cause le "phénomène de remplacement numérique", une "catastrophe", selon lui. "On prend un lauréat qui vient d’être recruté à la fonction publique aujourd’hui, dans la catégorie professionnelle de quelqu’un qui a fait 10/20 ans de fonction publique. Celui qui vient d’être recruté gagne plus que celui qui a 20 ans d’expérience. Vous trouvez ça normal ? C’est un marché de dupes qu’on fait aux vrais cadres qui sortent avec de grands diplômes de grandes écoles. Mais vous allez apprendre que des parents, des amis, des épouses (...) on m’a dit quelque part que même les "boys" (Travailleurs domestiques, Ndlr) ont été recrutés parce qu’on leur donne un salaire pour ne pas payer le salaire de sa poche. On les mets à la fonction publique et ils émargent sur le budget de l’Etat, même les boys et les cuisiniers", a expliqué le secrétaire général du PLD.

A ses yeux, il s'agit uniquement d'un "effet d'annonce". "Vous savez, ventre affamé n’a pas d’oreilles. Ceux qui attendent depuis des années avec l’espoir, ils ont fait des études, leurs parents ont déboursé de l’argent, ils ont souffert sur les bancs de l’école. Mais ce sont des analphabètes qui vont occuper les 20.000 places, vous allez voir, je vous le garanti", a révélé Mahamat Ahmad-Alhabo.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)