Tchad : les lauréats de l'éducation s'activent pour le forum des jeunes sans emploi

C'est comme d'habitude sous les arbres que les lauréats se sont regroupés pour discuter de leur grande assise. Elle réunira un grand nombre de participants à N'Djamena.

La question de la mobilisation, trouver le local à un coût abordable et la rédaction des textes avant le dialogue national inclusif que les tchadiens attendent impatiemment ont été abordés. Une réunion faut-il le rappeler, tenue en l'absence du porte-parole qui est malade. Après l'évocation des points essentiels à débattre, le modérateur de la séance a accordé la parole à la base.

Lors des différentes interventions, un membre, le nommé Abaye, s'est enflammé contre le bureau en ces termes : "Le bureau est hors du cadre, la lutte c'est d'obtenir l'arrêté d'intégration et non d'aller au forum pour produire un document à l'issue de cette assise".

"Le bureau est en train d'utiliser les lauréats pour un but lucratif auprès des partenaires", a-t-il clamé. Pour d'autres, ces propos sont déplacés. Le coordonnateur Nanga Thierry, dans une colère terrible, a décidé de suspendre la réunion pour se retirer définitivement. La réunion a repris après une dizaine de minutes car la majorité a décidé de poursuivre la séance.

Le coordonnateur Nanga Thierry a rappelé que le gouvernement ne prendra pas tout le monde à la fonction publique. Il a informé que "les portes de l'École nationale supérieure (ENS) viennent d'ouvrir et que le concours pour la formation professionnelle de l'éducation s'annonce dans les grandes villes du Tchad comme Sarh, Moundou, Bongor, Abéché, N'Djamena, pendant qu'il y a 10.000 lauréats professionnels qui chôment dans les quartiers".

"Pourquoi le gouvernement forme des gens et ne les utilise pas ?", s'interroge Nanga Thierry. Pour lui, le gouvernement lance les formations professionnelles dans le but de plaire aux partenaires sociaux qui investissent dans l'éducation afin d'avoir des fonds. Au lieu de créer de l'emploi dans les petits métiers, le gouvernement ne fait que former des chômeurs qui vadrouillent ci et là, analyse-t-il.

Il poursuit en se penchant sur l'organisation du forum : "aller au forum, c'est l'occasion de faire un brassage et à l'issue du forum, les recommandations seront remises au gouvernement et aux partenaires sociaux du Tchad car les réalités seront débattues à cette grande messe des jeunes chômeurs. Et la question de l'emploi après la formation sera mise sur la table. C'est l'occasion de contraindre le gouvernement à absorber ces millions des jeunes qui demandent l'emploi".

La date du forum n'est pas encore fixée car aucun local n'a été trouvé.