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Tchad : lutte contre l’illettrisme en milieu urbain, c’est l’affaire de tous


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 23 Novembre 2022



Tchad : lutte contre l’illettrisme en milieu urbain, c’est l’affaire de tous
Trop de jeunes illettrés en pleine capitale, un phénomène qui semble tabou. Contrairement à un analphabète qui ne sait pas lire et écrire pour la simple raison que celui-ci n'a jamais été à l'école, un illettré est celui qui a été scolarisé, mais cet apprentissage n'a pas conduit à la maîtrise des compétences de base nécessaires en lecture, écriture et calcul, selon la définition du dictionnaire Larousse.

Cependant, ce phénomène s'explique du fait que beaucoup de jeunes ont quitté le chemin de l'école très tôt, cela à cause de plusieurs raisons. Difficile de quantifier, mais un tour dans les différents quartiers de la ville laisse comprendre que beaucoup de ces derniers souffrent d'illettrisme. Bien que le Tchad fasse partie des pays à faible taux d'alphabétisation, le phénomène d'illettrisme en milieu jeune est un sujet peu évoqué.

Pourtant, c'est l'un des éléments les plus dangereux du vivre-ensemble, même si certains illettrés ont occupé des postes de responsabilité dans ce pays. Le bon vivre-ensemble passe par un minimum de compréhension de savoir lire et écrire.

Selon Patalem Frédéric, diplômé en lettres modernes à l'université de N’Djamena, par ailleurs enseignant vacataire au lycée champ de fil, « ce phénomène des jeunes illettrés dans la capitale est dû au découragement de leurs aînés, face au chômage d'une part. Et d'autre part, c'est la pauvreté des parents qui empêche les autres de quitter l'école au bout du chemin », explique-t-il. Être illettré n'est pas une honte, même si beaucoup ne veulent pas se prononcer. Hadjida Oumar, à cœur ouvert explique pourquoi elle a quitté l'école pour se lancer dans les activités commerciales.

« L'école c'est trop dur, je suis obligée de faire du commerce, de la vente des produits cosmétiques. Aujourd'hui, je regrette quand les autres parlent en français », explique-t-elle. Selon Hadre Dounia, prometteur culturel, « l'afflux des campagnes vers la ville, l'avenir incertain des diplômés et l'alcoolisme, c'est ce qui peut expliquer la présence des jeunes illettrés en ville ». Il semble impossible de reprendre le chemin de l'école à un certain âge, mais faire recours à l'apprentissage de lecture, à l'écriture et au calcul, permet d'être autonome dans certaines situations.

« La présence massive des jeunes illettrés est aussi un danger car ces derniers ont du mal à accéder aux emplois », souligne Bapetel, sociologue de formation. Toutefois, il est important de combattre l'illettrisme en milieu urbain. Avec la bonne volonté de tous, c'est possible d'aider les siens à mieux lire et écrire, malgré leur âge. « À l'ère des nouvelles technologies où certains illettrés possèdent des téléphones Android, c'est possible d'installer des applications les aidant à maîtriser les lettres », suggère Haroun Bichara, étudiant au site universitaire de Farcha.

La lutte contre l’illettrisme des jeunes en milieu urbain devient alors une affaire de toute la communauté nationale.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)