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TCHAD

​N'Djamena devient invivable : des femmes utilisent des cartons pour préparer leur nourriture


Alwihda Info | Par Mbainaissem Gédéon - 22 Janvier 2023


N'Djamena devient de plus en plus invivable. Les couches vulnérables de la population, ne pouvant plus faire face à la cherté de la vie, sont contraints de parcourir les marchés pour trouver des cartons à utiliser pour préparer leur nourriture.


​N'Djamena devient invivable : des femmes utilisent des cartons pour préparer leur nourriture. © Mbaïnaissem Gédéon/Alwihda Info
​N'Djamena devient invivable : des femmes utilisent des cartons pour préparer leur nourriture. © Mbaïnaissem Gédéon/Alwihda Info
Une mère rencontrée au marché à milieu de journée, le 18 janvier 2023, s'est confiée à nous en disant que c'est grâce à ces cartons qu'elle ramasse tous les jours que ses enfants survivent.

"Quand je trouve beaucoup de cartons, comme aujourd'hui, je loue un porte-tout pour les transporter. Je vends une partie aux femmes qui fabriquent de l'alcool traditionnel et aux bouchers, et je garde le reste pour la cuisine", explique-t-elle.

La mère ajoute que lorsqu'elle ne trouve pas beaucoup de cartons, elle en garde seulement pour faire la cuisine. Ils représentent son bois de chauffage et son gaz butane, confie-t-elle. La mairie devrait aider ces femmes en ramassant les ordures qui devraient être ramassées par elles.

A l'allure où vont les choses, N'Djamena tend à devenir la ville la plus chère de la sous-région. La cherté de vie est accentuée par la mauvaise récolte céréalière qui menace de famine cette année. Les autorités sont en train de trouver des solutions pour améliorer la production céréalière pour éviter la crise alimentaire.

Selon le ministre d'État en charge de la transformation agricole, Laoukein Medard, "la famine de cette année sera grave" et "il est important que des mesures soient prises pour prévenir la situation".

La cherté de vie a de nombreuses conséquences négatives pour les citoyens. Certaines conséquences courantes incluent l'augmentation de la pauvreté (lorsque les coûts de la vie augmentent, les personnes qui vivent déjà en situation de pauvreté peuvent avoir encore plus de difficultés à subvenir à leurs besoins de base), l'augmentation de l'inflation (lorsque les prix des produits de base augmentent, cela peut entraîner une augmentation générale des prix, ce qui rend les biens et services plus chers pour tout le monde), l'augmentation des inégalités (lorsque les coûts de la vie augmentent, les personnes les plus riches peuvent être moins touchées que celles qui sont déjà en situation de précarité), l'augmentation des tensions sociales (lorsque les gens sont confrontés à des difficultés financières, cela peut entraîner des tensions entre les personnes et entre les groupes sociaux), l'abandon des études (les étudiants peuvent abandonner leurs études faute de moyens financiers pour payer les frais d'inscription et les frais de scolarité) et l'augmentation du chômage (lorsque les coûts de la vie augmentent, les entreprises peuvent avoir des difficultés à maintenir leurs marges bénéficiaires, ce qui peut entraîner des licenciements et une augmentation du chômage).

Une enquête de terrain menée par Alwihda Info en décembre 2022 dans des marchés démontre qu’il est de plus en plus cher de se nourrir à N'Djamena, la capitale du Tchad, en raison de l'augmentation des prix des céréales et des légumes. Il faut dépenser entre 500 et 1500 FCFA pour un repas de 4 à 10 personnes. Les commerçants de légumes affirment que cette hausse des prix est due à la rareté des potagers à N'Djamena, ce qui les oblige à acheter les légumes à Kousseri. Les transport, les formalités en route et la taxe communale ont entraîné une hausse des prix. Les clients se plaignent de cette hausse des prix et de la difficulté à joindre les deux bouts. La cherté des légumes est constatée dans plusieurs marchés de N'Djamena.

Dans son discours d’investiture pour la seconde phase de la transition, le président Mahamat Idriss Deby a reconnu la situation et a instruit le gouvernement d’agir pour faire face à la cherté de la vie. En milieu d’année, les autorités ont décrété l’état d’urgence alimentaire. Au moins cinq millions de personnes sont touchées par la malnutrition, selon les rapports humanitaires.

Selon les données de la Banque mondiale, le taux de pauvreté au Tchad était de 61,9% en 2019. Cela signifie que près de deux tiers de la population tchadienne vivent sous le seuil de pauvreté, qui est défini comme vivant avec moins de 1,90 dollar par jour. Le taux de pauvreté au Tchad est l'un des plus élevés au monde et il y a des défis importants à relever pour améliorer les conditions économiques et sociales de la population.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)