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REACTION

Centrafrique : un ex-ministre et patron de média dans le collimateur du régime


Alwihda Info | Par Idriss Younouss. - 6 Avril 2019


Qui veut la tête de l’ancien ministre de la communication et propriétaire de la radio Bangui FM, Georges Adrien Poussou ? La question mérite d’être posée.


L’ex-ministre Adrien Poussou. Crédits : DR
L’ex-ministre Adrien Poussou. Crédits : DR
Décidément, le régime de Bangui s’est engagé dans un virage dangereux. Un tournant répressif digne des régimes dictatoriaux et qui nous rappelle, à nous autres Centrafricains, de très mauvais souvenirs. C’est en tout cas ce qui peut expliquer l'acharnement des tenants de ce régime contre l’ex-ministre.

Le moins que l’on puisse dire, après l’avoir accusé de rouler pour les rebelles parce que sa radio, Bangui FM, avait diffusé une interview de Nimery Mattar alias « Force » suite aux poursuites engagées contre lui par le Procureur général près la Cour d'Appel de Bangui, Éric Didier Tambo, après l'avoir traité d'ennemi de la Nation à cause de ses éditoriaux aux vitriol, le pouvoir a décidé de passé à la vitesse supérieur et de monter d’un cran dans la persécution en lui envoyant des sbires. Nous venons d’apprendre que des hommes en armes non identifiés sont allés à Bangui FM ce mardi 3 avril aux environs de vingt (20) heures. Ces hommes étaient à la recherche de l’ex-ministre de la communication. Manque de peau pour eux, ce dernier n’était pas sur place. Ne l'ayant pas trouvé à son bureau, ils l’ont malgré tout laissé un message sans équivoque en proférant des menaces de mort pour que ça soit clairement entendu par la sentinelle de Bangui FM.

Tout semble indiquer que le lendemain, c’est-à-dire le mercredi 4 avril 2019 à 1 heure du matin, ces mêmes hommes armés se sont rendus cette fois à son domicile, où son chien, un peu méchant à leurs yeux a été froidement abattu et la maison fouillée de fond en comble au prétexte qu'elle servirait de cache d'armes. Selon nos informations, Georges Adrien Poussou se serait mis à l'abri.

La vérité, c’est que l’ex-ministre fait régulièrement l’objet de menaces et d'intimidation de la part du pouvoir qui a lâché depuis longtemps ses hommes de main contre lui. D’ailleurs, lui-même ne cesse de dénoncer ces dérives sur les antennes de sa radio. Le pouvoir tente par tous les moyens de le faire taire en utilisant les institutions de l'État contre lui. Après la justice, à travers le procureur de la République qui l'a convoqué à plusieurs reprises pour l’intimider ou encore le Haut conseil de la communication (l’organe de régulation des médias) qui, l’on se souvient, avait adressé un avertissement à Bangui FM, maintenant c’est l'intégrité physique de l'ancien ministre qui est menacée. Jusqu'à quand va-t-on continuer avec ces pratiques d'un autre âge ? Les ennemis du régime Touadera et ils ne s’en cachent pas, sont les groupes armés qui occupent illégalement 80% du territoire national et avec lesquels il a conclu, en février dernier, un accord dit de paix à Karthoum. Ce n'est surement pas l’ex-ministre qui, lui, utilise les moyens légaux, comme par exemple la liberté d’expression, garantie par la constitution du 30 mars 2016 pour dénoncer les travers de ce régime.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)