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ANALYSE

Tchad : le secteur informel, un levier négligé dans la lutte contre la pauvreté


Alwihda Info | Par Hassan Abderamane - 11 Juillet 2025



En Afrique subsaharienne, une grande partie de la jeunesse fait face à un défi majeur : le chômage, notamment après l’obtention de leurs diplômes.

Faute d’opportunités dans le secteur formel, certains diplômés se tournent vers des activités génératrices de revenus pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles, contribuant ainsi, souvent sans reconnaissance, au développement économique du pays.

En effet, le secteur public, limité en matière d’offre d’emplois, ne parvient pas à absorber tous les jeunes diplômés, ce qui accentue le taux de chômage. Cette précarité pousse une frange de la jeunesse à sombrer dans l’oisiveté, les jeux de hasard, les réseaux de parrainage douteux, ou encore l’alcoolisme.

Cependant, de nombreux jeunes refusent de baisser les bras. Pleins de courage, ils s’orientent vers le secteur informel : petits commerces, kiosques de vente de boissons, vente ambulante d’articles en centre-ville, activité de moto-taxi (clando), couture, etc. « Je suis titulaire d’un Master 2 en droit privé. Faute d’emploi, je me suis lancé dans la vente d’articles. C’est une activité informelle, certes, mais elle me permet de bien m’occuper de ma famille », confie Éric Djikoloum, la trentaine révolue.

Aux côtés de ces jeunes hommes battants, de nombreuses femmes se mobilisent également chaque jour pour subvenir à leurs besoins. Elles s’engagent dans des activités commerciales telles que la vente de poissons frais, de chaussures, de légumes, de fruits, de pagnes, de savons, ou encore de boissons alcoolisées au bord des routes goudronnées. Ces femmes, à travers leur détermination, participent activement à la réduction de la pauvreté, notamment au sein des ménages.

Certaines d’entre elles parviennent même à réaliser des chiffres d’affaires importants. En économisant sur plusieurs années, elles investissent dans des biens de valeur tels que des bijoux, des terrains, ou encore des moyens de transport. « Je fais le commerce d’oignons et d’ail depuis près de vingt ans.

Grâce à ce travail, j’ai pu économiser et acheter un terrain à la sortie sud de N’Djamena », raconte fièrement Khadidja Abdelkerim, rencontrée au marché à mil. Bien que souvent ignoré dans les politiques publiques, le secteur informel représente un pilier essentiel de l’économie, notamment en matière d’emplois et de revenus.

Il joue un rôle crucial dans les pays en développement comme le Tchad. Toutefois, l’Office National pour la Promotion de l’Emploi (ONAPE), structure placée sous la tutelle du ministère de la Fonction publique, s’emploie à favoriser l’insertion socioprofessionnelle des jeunes. Elle appuie également l’autonomisation des femmes, à travers l’octroi de microcrédits et de crédits agricoles pour le financement de leurs projets.

Ces actions s’inscrivent dans une dynamique de lutte contre la pauvreté au Tchad.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)