ANALYSE

Tchad : Les communes face à leurs destins


Alwihda Info | Par - 5 Aout 2012



Le rapprochement des autorités et les peuples gouvernés est un processus relativement vital pour le bon fonctionnement d’un État. N’importe lequel ! Impliquer les populations dans la gestion de la chose publique permet d’avoir la confiance de celles-ci afin d’envisager ensemble des perspectives pour un développement réussi ou plutôt durable. Et donc pour cette voie, notre pays le Tchad n’a pas opéré le mauvais choix mais un choix qui s’avère porteur surtout qu’il s’est concrétisé par l’élection des autorités communales dans presque toutes les communes qui ont prouvé leur capacité à s’auto prendre en charge. Les habitants de ces communes ont porté leur choix sur des hommes et des femmes qu’ils ont jugés capables de diriger leurs communes. Les élus ont partout pris service mais qu’ont-ils hérité des anciennes autorités qui les ont précédés ? Un legs vraiment honteux qu’il ne faudrait même pas en parler.

Partout dans ces communes, les plaintes et les attentes des populations sont les mêmes. Pour les dix arrondissements de la commune de N’Djamena par exemple, le constat est amer et la tâche qui attend les élus est largement grande. De Gassi à Milezi en contournant par Kamnda, Diguel Ngabo voir Paris-congo et Ardep-djoumal, l’on n’a pas besoin des explications pour comprendre la situation dans laquelle vient les habitants de ces quartiers. Les ordures entassées dans les rues, l’impraticabilité des routes pendant les moindres pluies qui tombent sur la ville et bien d’autres problèmes auxquels fait face la population s’exposent à la première vue. La canalisation des eaux souillées est lamentablement insuffisante et empêche ainsi la bonne circulation des habitants. Les ordures ménagères ont rempli les poubelles et trouvent refuge dans les caniveaux qui naturellement n’étaient pas destinées pour recevoir les ordures. Les espoirs sur N’Djamena Nadif (société chargée de la collecte des ordures) se sont taris depuis que celle-ci préfère mieux collecter des saletés « propres » et éviter certains quartiers dont les rues sont impraticables.

Face à ces problèmes, le désespoir de ces habitants est presque total. Difficile de croire à la détermination des nouveaux élus quant à la lutte contre les maux socio-économiques qui minent ces communes. Les raisons du doute sur la gestion de ces nouvelles communes sont prévisibles et agaçantes du point de vue d’aménagement. Le vrai maçon ne se fait connaître qu’au coin du mur. Surtout qu’il fallait ne pas juger tout le monde selon la même sentence. Les habitants, pour l’instant, tiennent leur souffle et observent minutieusement leurs élus pour pouvoir les évaluer à la fin de la mission qui leur a été assignée. L’un des nouveaux élus en est conscient, pour lui, tout début est difficile mais les attentes des habitants de sa commune sont colossales. À moindre dérapage, la censure sera immédiate et beaucoup plus forte. La population a fait son devoir, celui de porter sa voix à ceux qu’elle juge mieux confier le destin de sa commune. Les élus doivent en faire autant en tenant leur promesse si bien que certaines sont faramineuses et fallacieuses.

Un pas est fait, mais un autre pas s’impose pour que les choses avancent pour le mieux comme le disent les politiciens. Il s’agit pas de faire un pas, il est question de marcher et peut être courir à toute vitesse pour atténuer les soifs de ces habitants. La population est impatiente. Elle veut un changement et tout de suite. Les séquelles de nombreuses années de souffrance restent un fardeau à s’en débarrasser au plus vite possible. Le sort de ces communes dépend de leurs gestions et la confiance de ses habitants. La confiance, un mot difficile à prononcer en ce moment précis où tout le monde attend un changement magique de la part des autorités communales. Mais pour commencer, du courage à nos nouveaux élus communaux et bon début de mandat.
Journaliste-reporter Alwihda Info. Tél : +(235) 63 38 40 18 En savoir plus sur cet auteur

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