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ANALYSE

Tchad : à N’Djamena, l’indépendance financière des femmes fait fuir les prétendants au mariage


Alwihda Info | Par Barra Lutter - 7 Mai 2025



Le célibat tardif des femmes, notamment celles qui ont assez de moyens financiers est un sujet complexe, qui soulève des questionnements sociaux et culturels, d'où l'intérêt d'en parler. Au fait, il manque des études et données sur le célibat tardif des femmes financièrement indépendantes, mais le constat n'est pas à voiler, visible dans notre société.

Elles sont nombreuses à vivre seule, sans une union officielle et jugées négativement par leur entourage. Et font face aux attentes familiales, qui sont celles de voir leur fille se marier, et faire des enfants.

Cependant, sur le marché matrimonial, l'apparence de ces femmes n'attirent pas les hommes, la raison semble être autant liée à une question culturelle où ces derniers se considèrent comme maître de la maison et gestionnaire du foyer.

En effet, le mariage est un choix fondé sur l’amour et non par intérêt, mais il est sans doute que l'indépendance économique des femmes ne facilite pas le choix d'une épouse. Bien que le célibat ne soit pas valorisé dans notre société, la crainte des hommes de se marier avec ces femmes aisées financièrement demeure un débat de complexité.

Selon Mélodie Deneram, mère et vendeuse de pagne, « il est bien vrai que la réussite financièrement d'une femme est mal perçue par beaucoup des hommes. La seule peur de ces hommes, est de se mettre en couple avec des femmes financièrement indépendantes, parce qu’ils peuvent perdre leur autorité au foyer. Donc, ils préfèrent étouffer l'amour au détriment de préjugé », a-t-elle justifié.

Cet avis est partagé par Irène Ramadji, enseignante : « tout est lié à la culture et à l'éducation de l'époque de nos grands-parents. C'est l'homme qui donne l’argent, assure les besoins de sa femme et ses enfants. Mais de nos jours, les femmes ont aussi de moyens financiers pour se prendre en charge, ce qui dérange certains hommes qui préfèrent prendre pour femme, celle qui n'a pas plus de moyens financiers qu’eux. Il faut que cette mentalité change, on se fait du mal pour rien. Ils considèrent ces femmes qui ont des moyens comme leur deuxième bureau », réagi-t-elle d'une aire mécontente.

Contrairement à Ismaël, « une femme financièrement indépendante ne peut pas faire un foyer, puisque l'homme a besoin d'une femme et en même temps une ménagère, qui doit s'occuper de la maison, des enfants, de membre de la famille et autres. Par contre, celle qui a des moyens ne doit pas accepter de tout faire, si elle est une entrepreneuse par exemple », a-t-il souligné.

Pourtant, plusieurs études ont démontré que l'instabilité financière d'un couple repose en grande partie sur la femme, si cette dernière a un revenu. Car la femme en dehors de la ration alimentaire, de la scolarité, son côté esthétique constitue une source de dépenses.

Toutefois, la réussite d'une femme dans notre société n'est pas financière, mais réside dans le mariage. Il est temps pour les hommes de se débarrasser de cet égo, un frein au bonheur. La femme est créée par Dieu pour être un apport dans la vie d’un couple. Car, dans nos mœurs, le mariage est perçu comme une étape nécessaire à l’épanouissement.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)