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AFRIQUE

Tchad : un risque d'instabilité si la Constitution avait été appliquée à la lettre, estime Bazoum


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 10 Juillet 2021



Le président du Niger, Mohamed Bazoum, a estimé vendredi qu'envisager le scénario prévu par la Constitution à la suite de la mort du Maréchal du Tchad présentait des risques pour la stabilité. S'exprimant au cours d'une conférence de presse à l'issue du sommet du G5 Sahel, M. Bazoum a assumé la "validation d'une situation de fait" et a indiqué que le cas du Mali est différent.

"Le Niger, membre du G5 Sahel, a validé la situation de fait qui a résulté de l'assassinat du Maréchal Idriss Deby Itno. Nous aurions pu nous dire, dans le cadre de l'Union africaine, qu'il s'agit d'un coup d'État mais ce serait simplifier les choses que de réagir comme ça. Lorsque le Maréchal a été tué, si le débat avait porté sur la mise en place d'une transition de 90 jours, appliquer la Constitution, faire en sorte qu'on ait un président élu dans les 90 jours prévus par la Constitution, alors que le pays était agressé de l'extérieur, on le sait, n'étant pas sûrs de la cohésion de l'armée, de l'état de son moral, de ses capacités à faire face à cette situation (...) si c'est la Constitution qui devait être appliquée à la lettre, il y avait des risques que ce pays, qui constitue un pôle de stabilité dans notre zone, bascule aussi dans l'instabilité", s'est justifié Mohamed Bazoum. Il a réagi à une question posée par un journaliste burkinabé au président français sur la différence d'appréciation pour les situations au Mali et au Tchad.

"Même si nous devions considérer qu'il s'agit d'un coup d'État, la raison commande que nous faisons le pari qu'à la faveur de cette transition pour laquelle nous avons exprimé notre point de vue et demandé de faire les choses conformément à un certain nombre d'objectifs, qu'on envisage une transition qui permette un dialogue et qui fasse en sorte que le Tchad ait peut être un nouveau départ. C'est le pari que nous avons fait pour la stabilité de notre région. Nous aurions pu être très à l'aise pour dire que c'est un coup d'État et nous le condamnons. Et après ? Qui va faire face aux colonnes de rebelles ? Et si elles venaient jusqu'à N'Djamena et qu'il y a une guerre civile ? quels vont en être les résultats ? Qui va appliquer la Constitution à ce moment ? C'est un ensemble de questions complexes que nous nous sommes posées et qui ont présidé à notre décision", a clarifié le président du Niger.
 



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