ANALYSE

Constitution ivoirienne: Appel de l'Alliance démocratique africaine Cote d'Ivoire en faveur du report du referendum‏


Alwihda Info | Par Alpha Diallo - 20 Octobre 2016



Abidjan, le 19 octobre 2016 - L’alliance démocratique africaine-Cote d’Ivoire (ADA-CI) vient d’adresser au Président de la République de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara une demande solennelle de report du référendum prévu le 30 octobre 2016 sur le projet de Constitution révisée. L’objectif de cette initiative est d’éviter une « confiscation du débat public » et de favoriser un dialogue ouvert, afin d’aboutir un texte de compromis.  L’ADA-CI invite les ivoiriens de toutes tendances à rejoindre son appel pacifique sur le site ada-ci.org   

 

 « Un groupe d’experts en lieu et place d’une constituante, un texte caché jusqu’au dernier moment, des parties prenantes empêchées de critiquer les options retenues, une campagne référendaire d’une semaine : personne ne peut croire que ce débat soit vraiment démocratique », s’est alarmé Alpha Diallo, Président de l’ADA-CI. Les modalités de vote, qui remplacent le bulletin unique habituellement utilisé par deux bulletins de couleur différente, sont un autre sujet d’inquiétude, car elles pourraient encourager les fraudes et enlever toute crédibilité  à ce scrutin.

 

Au-delà du processus, c’est le contenu du texte soumis à referendum qui suscite des interrogations. L’ADA-CI voit dans cette réforme précipitée une opportunité manquée pour la Côte d’Ivoire. Pour Alpha Diallo, « on passe à côté de l’essentiel : donner un cadre à la Côte d’Ivoire qui lui permette de se moderniser en profondeur ; à l’ADA-CI nous voulons proposer la création de provinces avec des pouvoirs politiques et économiques, afin de soutenir le développement du pays». Outre cette proposition, l’ADA-CI propose 9 réformes constitutionnelles  destinées à favoriser la séparation et l’équilibre des pouvoirs et à donner aux pays une stabilité politique durable.

 

Appel à mobilisation et lettre solennelle demandant le report du referendum en Cote d’Ivoire

ada-ci.org

FB : alliance démocratique africaine - Côte d’ivoire

 

Contacts

contact.ada.cotedivoire@gmail.com

 

A propos de l’Alliance démocratique africaine

Créée en 2012, l’Alliance démocratique africaine-Côte d’Ivoire (ADA-CI) est un parti politique ivoirien qui s’est fixé pour mission d’apporter une réponse vivante aux problèmes réels qui affectent aujourd’hui les ivoiriens. Revendiquant aujourd’hui 2000 adhérents, l’ADA-CI est surtout présent en zone rurale et travaille activement aux côtés des jeunes et des communautés locales avec comme priorité l’accès à l’éducation et aux commodités essentielles pour tous, la mise en place d’une réelle égalité des chances et le développement de l’entrepreneuriat local et de l’initiative privée.  D’inspiration libérale, l’ADA-CI défend les valeurs de responsabilité collective et individuelle, d’éthique républicaine, de liberté, de primauté du droit et des institutions et de tolérance et veut encourager l’autonomie politique et économique des citoyens.

L’ADA-CI est dirigée par Alpha Diallo, entrepreneur ivoirien actif sur le continent africain dans le secteur de la valorisation foncière et de l’aménagement urbain et dans le développement de services publics. Son engagement politique poursuit son engagement social avec l’association Demain t’appartient, pour aider les jeunes en difficultés.

 

Note : Lettre ouverte au Président de la République de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara

 

Nous, citoyens ivoiriens,

 

Considérant que la révision de la Constitution ivoirienne est l’affaire de toute la nation, c’est-à-dire notre affaire à tous, afin précisément que le texte fondateur de notre République puisse effectivement garantir libertés et droits pour chacun et favoriser le progrès démocratique dans notre pays,

 

Considérant que le processus de révision constitutionnelle choisi, préférant à la création d’une assemblée constituante le recours à un groupe d’experts peu représentatifs de la diversité de notre pays et ne rendant compte qu’au Président de la République de ses travaux, s’apparente de facto à une confiscation du débat public,

 

Considérant que les ivoiriens, dans toutes les régions du pays, et dans la diaspora, sont en mesure de faire connaitre leurs attentes sur le rôle dévolu aux autorités nationales et locales, et de formuler des propositions utiles afin que ces autorités fassent avancer le pays politiquement et économiquement,  rendent compte de leur travail et puissent être sanctionnées en cas de manquement,

 

Considérant que le projet de Constitution ivoirienne révisée, en dépit des propositions nouvelles et de possibles avancées,

·         Renforce par trop le pouvoir exécutif en lui donnant un contrôle direct ou indirect sur de nombreuses autres institutions,

·         Ignore l’intérêt des territoires et les pistes institutionnelles susceptibles de favoriser le développement économique du pays,

·         Porte en germe de risques d’instabilité politique et sociale, notamment en raison de la constitutionnalisation de la propriété de l’Etat sur la terre et des conditions assouplies de révision de la Constitution, qui la rendraient otage des majorités politiques

 

Considérant que les conditions d’un débat serein sur le texte ne sont pas réunies ; la décision unilatérale de limiter la campagne référendaire à une semaine  entre le 22 et le 30 octobre 2016 revient à nous insulter en tant que citoyens,

 

Inquiets du risque de débordements possibles, voire d’éventuelles violences pendant la campagne, à cause du refus systématique (et incompréhensible) des autorités d’autoriser les réunions organisées par les partis et associations remettant en cause le contenu du projet de Constitution révisée,

 

Désireux, enfin, d’avoir l’opportunité de formuler et de défendre des propositions alternatives sur le projet de Constitution

 

Demandons solennellement au Président de la République de Côte d’Ivoire et à la Commission électorale indépendante d’organiser le report du référendum portant sur la révision constitutionnelle ; cette réforme importante pour le pays doit se dérouler dans un climat apaisé, et favoriser l’adoption d’un texte garantissant effectivement paix et stabilité de long terme, selon le souhait même du Président de la République, qui est aussi le nôtre.

 

Notre voix compte et nous voulons la faire entendre.

Un gouvernement démocratique ne saurait passer en force.

 

 

Alpha Diallo, Président de l’Alliance démocratique africaine - Côte d’Ivoire


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