Comme le reste des producteurs de pétrole africains, la Guinée équatoriale a vécu une année pas comme les autres. Les restrictions de voyage imposées par la pandémie de Covid-19, associées à un effondrement historique des prix du pétrole, ont plongé son industrie des hydrocarbures dans une profonde crise d'incertitude. Cependant, l’industrie du pays s’est montrée résiliente et un dialogue fort entre les autorités gouvernementales et les entreprises a déjà jeté les bases d’une reprise en 2021.
Le premier signal positif provient des dernières prévisions en matière d'investissement issues de l'évaluation des programmes de travail et budget 2021 des opérateurs en amont. Ils comprennent en effet plus de 1,1 milliard de dollars d'investissements : 832,4 millions de dollars d'engagement d'investissement et 370 millions de dollars d'investissements conditionnels. Ces chiffres sont extrêmement encourageants pour le secteur en amont du golfe de Guinée et entraîneront inévitablement une augmentation de la production de pétrole et de gaz de la Guinée équatoriale l'année prochaine. 2020 a déjà réussi à maintenir la production autour de 282 700 b / j, dont 115 250 b / j de pétrole et 31 000 b / j de condensats, selon les derniers chiffres du ministère des Mines et des Hydrocarbures (MMH).
Alors que la Guinée équatoriale renoue avec des flux d'investissements plus importants, elle verra également de nouvelles activités de forage. Trois puits devraient notamment être forés par Trident Energy sur le bloc G : ALON A, ALON B et ALON C, la campagne devant démarrer au deuxième trimestre 2021. Par ailleurs, des opérations de reconditionnement sont également prévues sur les puits 5P et WI-1 à Aseng, exploité par Noble Energy.
Mais la reprise sera également le résultat de plusieurs initiatives gouvernementales prises au cours des deux dernières années. La première est la campagne globale lancée par le ministère des Mines et des Hydrocarbures, connue sous le nom d'Année de l'énergie (2019) et Année de l'investissement (2020). Ces campagnes ont réussi à communiquer la vision et les ambitions du pays en matière d’expansion des infrastructures intermédiaires et en aval, de stimulation de la monétisation du gaz, de développement de l’activité à terre et de diversification grâce à l’exploitation minière et aux minéraux. Malgré les crises de 2020, plusieurs projets de ce type avancent, notamment l'élaboration d'un nouveau plan directeur gazier, les préparatifs d'une nouvelle raffinerie modulaire à Punta Europa, l'exploration à terre dans le Rio Muni et enfin l'achèvement par le Saipem Castorone des opérations de pose de la ligne d'exportation de gaz Alen fin 2020.
Deuxièmement, le ministère des Mines et des Hydrocarbures a également agi rapidement en offrant des mesures de soutien à l'industrie tout au long de l'année. Celles-ci comprenaient notamment des extensions indispensables des programmes de travail afin que toute activité d'exploration qui ne pouvait pas avoir lieu en 2020 soit reprogrammée pour 2021 et 2022.
Alors qu’elle s’embarque sur la voie de la reprise en 2021, l’industrie des hydrocarbures de la Guinée équatoriale a de fortes aspirations. Au fur et à mesure que les plans d’investissement sont remis sur la table, les projets dont les fondations ont été mises en place dès 2019 seront de puissants catalyseurs de la reprise du pays. « Le calendrier de nos projets a peut-être été retardé en raison de la pandémie de Covid-19, mais nos plans n'ont pas changé. Afin de soutenir la reprise de notre industrie, nous devons viser encore plus haut et nous continuerons de promouvoir une monétisation plus forte de notre gaz tout en développant des infrastructures de prélèvement supplémentaires », a déclaré S.E. Gabriel Mbaga Obiang Lima, ministre des Mines et des Hydrocarbures.
C'est notamment le cas avec le mega hub offshore du gaz en. Avec l'achèvement du pipeline d'exportation Alen en décembre 2020, une route directe est désormais établie pour transporter le gaz d'Alen à Punta Europa, garantissant un approvisionnement durable en matière première pour le terminal d’exportation de GNL d’EG LNG. Au démarrage, les exportations de gaz naturel du champ Alen devraient se situer entre 200 et 300 millions de pieds cubes d'équivalent gaz naturel par jour (Mpi3 / j), la capacité totale du pipeline étant fixée à 950 Mpi3 / j. Celles-ci représentent des quantités potentiellement énormes de gaz qui non seulement assureront la poursuite des opérations à Punta Europa, mais pourraient également soutenir de nouvelles industries de traitement et de monétisation basées sur le gaz à l'avenir.
Des capitaux importants seront nécessaires pour transformer la vision de la Guinée équatoriale de construire un méga hub gazier offshore en réalité. Le projet ambitionne d'offrir une opportunité de monétisation pour plusieurs champs de gaz bloqués à travers le golfe de Guinée, y compris des actifs situés dans les eaux camerounaises et nigérianes et dont le développement nécessitera des négociations habiles et des investissements substantiels. À l'heure où tout le continent se tourne vers le gaz pour alimenter ses économies et soutenir l'industrialisation, un tel projet pourrait offrir d'énormes opportunités de création d'emplois et de reprise à travers l'Afrique centrale.
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