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Tchad : African Parks renforce son lien avec les médias tchadiens autour de la conservation et du développement communautaire


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 6 Juillet 2025


Le mardi 1er juillet dernier, l’organisation non gouvernementale African Parks (« AP ») a organisé un déjeuner de presse au sein de ses locaux à N'Djamena s’inscrivant dans une stratégie de sensibilisation du public à la biodiversité et au tourisme écologique, réunissant plus de 45 participants issus de la presse et des médias nationaux, de l'administration publique et partenaires techniques.


Les objectifs du déjeuner de presse

Directeur Pays d'African Parks, Ahmat Brahim Siam
Directeur Pays d'African Parks, Ahmat Brahim Siam
Pour le Directeur Pays, Monsieur Ahmat Brahim Siam, l’objectif était de favoriser un dialogue ouvert entre AP et les acteurs de la presse et des médias locaux tout en rapprochant davantage les journalistes des réalités de la conservation et valoriser, par leurs rôles clés liés à la sensibilisation et à la diffusion de l’information, la protection de l’environnement, de la biodiversité, et des aires protégées tout en mettant l’accent sur le développement communautaire.

C’est à ce titre que lors de son discours d’ouverture, M. Ahmat Brahim Siam, a souligné que : « Protéger nos parcs est une responsabilité collective. Les médias ne sont pas de simples observateurs : ils sont des relais essentiels pour informer, éduquer et mobiliser nos concitoyens ».

Zoom sur les 4 aires protégées gérées d’African Parks

Cette rencontre a permis de présenter les actions menées par African Parks dans les quatre aires protégées qu’elle gère au Tchad en partenariat avec le gouvernement tchadien sous un modèle de « mandat de gestion » :

1)     Le Parc National de Zakouma (3.054 km2) ;
2)     La Réserve Naturelle et Culturelle de l’Ennedi (50.141 km2) ;
3)     Le Parc National de Siniaka Minia (4.158 m2) ; et
4)     Le Paysage Aouk-Keïta (33.120 km2).
 
Une biodiversité à protéger et à faire découvrir

A titre de rappel, le Parc National de Zakouma a l’une des rares particularités de conserver les cinq (05) plus gros animaux sauvages à savoir des lions, des léopards, des buffles, des rhinocéros et des éléphants, autrement appelés communément le « Big five » suscitant un intérêt particulier dans le monde du tourisme animalier et safaris.

Chiffres édifiants, entre 2002 et 2010, pas moins de 4.000 éléphants ont été braconnés pour leurs défenses prisées.
De plus, en raison des migrations des animaux lors des inondations et de l’importance de conserver les aires protégées pour les générations futures, une révision de l’accord de gestion du mandat entre AP et le gouvernement tchadien a été actée afin de protéger, non plus seulement les parcs, mais l’ensemble de l’écosystème s’étendant sur la majeure partie du territoire national.

Le Parc National de Siniaka Minia a quant à lui connu un transfert historique de plus de 900 buffles en provenance du Parc National de Zakouma. Les animaux clés se voient déployés des colliers afin d’assurer un meilleur suivi par système de géolocalisation (07 buffles, 05 girafes, et 02 éléphants de Bousso).

Concernant le paysage de Aouk-Keïta situé au sud-est du Tchad, la beauté de l’aire protégée se remarque par une présence continue d’eau et une présence d’animaux rares tels que des potamochères et céphalophes à dos jaune. Au-delà d’une riche biodiversité qu’offre ce paysage, African Parks a rappelé la mise en place d’une zone de gestion concertée incluant plusieurs acteurs dont la CNPCIC, comme instrument de cogestion dans la prise de certaines initiatives et mesures en faveur du développement de la zone.

Enfin, la Réserve Naturelle et Culturelle de l’Ennedi (« RNCE »), identifiée comme un site mixte à la fois naturel et culturel inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est brillamment parvenue à réintroduire des autruches et addax par un taux de succès évalué à 90%. Culturellement, on y trouve de nombreux sites archéologiques datant de 9.000 ans avec différentes typologies permettant de crédibiliser l’existence passée de différentes civilisations dans l’Ennedi marquant une socialisation avérée de l’espace.

En raison d’une superficie très large de la réserve naturelle, une cinquantaine de « rangers » accompagnée de la garde nationale nomade et des patrouilles chameliers issues des localités avoisinantes, assurent collectivement la surveillance et le contrôle dans les massifs de l’Ennedi, puisque difficilement accessibles par des moyens roulants. Cette surveillance s’opère ainsi sur des missions de deux mois avec des rotations régulières de deux semaines.

Un volet communautaire fort

Si le duo « conservation-gestion » demeure le cœur d’activité d’African Parks à travers les quatre (04) aires protégées ainsi exploitées au Tchad, l’autre pilier tout aussi important pour l’organisation demeure le développement communautaire.

Lors de la présentation illustrée des activités de l’organisation, les différents intervenants d’African Parks ont mis en évidence plusieurs actions sociales réalisées :

Tout d’abord, sur le volet éducatif, l’organisation a su se démarquer par son investissement dans la construction d’écoles et établissements scolaires, dans la formation d’éducateurs, mais aussi par l’octroi de bourses aux élèves très vulnérables.

Aussi, poursuivant ses initiatives, African Parks a procédé à de nombreux investissements dans la construction de plusieurs centres de santé et dans le développement de partenariats avec les hôpitaux de Melfi et de Mongo.

Sur le volet socio-économique, le gestionnaire des aires protégées tchadiennes a appuyé de nombreuses coopératives agricoles (soit 19 en 2025) afin qu’elles puissent s’approprier des outils liés à la transformation, conditionnement et commercialisation de produits issus de la gestion durable. On y trouve par exemple de l’huile de balanites, du beurre de karité, du miel du chébé et quelques autres produits localement valorisés. L’objectif étant d’accompagner les communautés locales à une autonomie plus importante par le biais des activités génératrices de revenus (AGR).

Elle a également réhabilité 390 kilomètres de routes principales et 372 kilomètres de pistes périphériques.
A pied d’œuvre aussi scientifiquement, outre les procédés de « translocation » de certaines espèces animales, African Parks a mené des recherches sur des études récentes portant sur les babouins en partenariat avec une université américaine. Une première pour l’ONG selon son Directeur Pays.

Les défis du tourisme durable

Concernant les quelques chiffres communiqués sur l’aspect touristique, beaucoup reste à faire pour que les tchadiens et touristes étrangers puissent mieux s’approprier cet héritage à la fois naturel et culturel constituant une richesse disséminée presque aux quatre coins du pays.

Si plusieurs camps existent pour accueillir les touristes (Tinga, Nomade et Dari), les chiffres n’atteignent qu’une bagatelle de 1.000 visites touristiques sur la saison 2024/2025, révélant l’immense potentiel touristique encore largement sous-exploité sur l’ensemble des quatre (04) aires protégées à condition d’y apporter d’une part, une réponse infrastructurelle pour mieux désenclaver les routes accédant aux différents sites naturels, à l’exemple du Parc National de Zakouma se situant à près de 800 kilomètres de N’Djamena et restant laborieusement accessible par voie terrestre bien que l’accès par la companie aérienne Royal Airways (à 15 minutes du Camp Tinga pour le Parc National de Zakouma) reste la seule alternative possible. Et d’autre part, mieux vulgariser le patrimoine national auprès du public.

Le Responsable du Département Tourisme d’African Parks, Monsieur Bienvenu, a toutefois tenu à rassurer que l’expérience en vaille tout de même la chandelle. Les visites sont généralement réalisées sur des périodes clés prenant en considération les intempéries et aléas climatiques d’un site à un autre.  

La préservation de la biodiversité passe aussi par quelques Tips présentés pour mieux communiquer sur l’événement : maîtriser et vérifier les concepts et distinctions entre une aire protégée, réserve et parc national, ne pas jeter les déchets dans la nature afin d’éviter de polluer l’environnement, respecter la faune et la flore, aidez à préserver la patrimoine en évitant de toucher aux peintures rupestres sujettes à dégradation, et suivre les consignes des responsables des aires protégées.

Bien sûr, afin de mieux atteindre ses objectifs et d’assurer la durabilité écologique, sociopolitique et financière des aires protégées, si African Parks s’appuie sur un modèle de mandat éprouvé et d’une gestion d’expertise, le soutien et la fiabilité des flux financiers constituent assurément les poumons de l’organisation. Les bailleurs de fonds sont nombreux bien que le premier d’entre eux soit l’Union Européenne qui accompagne et croit au projet d’African Parks au Tchad.

Un plaidoyer pour les médias engagés

Enfin, Mme Halime Moussa Fanami, Responsable de la communication d’African Parks au Tchad, a rappelé l’importance d’un journalisme engagé pour inspirer une nouvelle génération à préserver le patrimoine naturel du Tchad : « la conservation n’est pas seulement l’affaire d’une ONG ou du gouvernement ; c’est l’affaire de chacun de nous. Grâce à vos récits, nous pouvons inspirer un mouvement national en faveur de la nature » a-t-elle ajouté.
Cette rencontre marque ainsi une étape importante dans la mobilisation collective autour de la préservation du patrimoine naturel et culturel tchadien.

A propos d'African Parks : 

African Parks Network (« APN ») est une ONG de conservation active dans 13 pays africains, gérant 23 parcs couvrant plus de 20 millions d’hectares. Présente au Tchad depuis 2010, elle œuvre pour une gestion durable des ressources naturelles en étroite collaboration avec les communautés locales et le gouvernement.



Contact presse :


Halime Moussa Fanami
Email : moussa.h@africanparks.org
Téléphone : +235 63 70 70 53



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)