PARIS (Reuters) - Le secret-défense sur l'intervention de l'armée française pour délivrer deux jeunes Français enlevés au Niger et tués le 8 janvier au Mali a été levé vendredi à la demande du parquet de Paris.
Le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, et la police mènent une enquête sur la mort des deux otages français, que l'armée et le ministère de la Défense imputent aux ravisseurs, mais dont les conditions restent partiellement floues.
L'organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l'enlèvement et dit n'avoir tué qu'un seul des deux hommes, imputant la mort du second à l'armée française.
A la suite de l'avis rendu par la commission consultative du secret de la défense nationale, le ministre de la Défense, Alain Juppé, a décidé de déclassifier les documents demandés par le procureur, a-t-on appris auprès du ministère.
Le ministère de la Défense va donc remettre à la justice des éléments sur cette intervention.
On ignore si le procureur a demandé les rapports d'intervention, les éventuels enregistrements vidéo de l'assaut ou la totalité des pièces aux mains de l'armée.
"À BOUT TOUCHANT"
Les autopsies ont montré qu'un des deux otages, Antoine de Léocour, était mort d'une balle dans la tête tirée "à bout touchant" par les ravisseurs.
Quant à la mort du second Français, Vincent Delory, Aqmi assure que les militaires français en sont responsables. Son corps présentait de graves brûlures et des traces de balles en cinq endroits, selon l'autopsie réalisée à Paris.
Le ministre de la Défense, Alain Juppé, a déclaré que les balles provenaient d'un fusil-mitrailleur Kalachnikov, arme utilisée a priori par les ravisseurs.
Cependant, le procureur a souligné la semaine dernière lors d'une conférence de presse que Vincent Delory avait pu mourir de ses brûlures ou d'une asphyxie provoquée par l'incendie d'éléments toxiques dans une voiture. Il est donc possible que l'assaut français ait entraîné indirectement sa mort.
La confusion règne aussi sur les circonstances exactes de l'intervention armée française, décidée peu après l'enlèvement le soir du 7 janvier dans un restaurant de Niamey des deux jeunes Français par cinq ou six hommes armés.
Alain Juppé avait affirmé dans un premier temps que l'armée française avait fait prisonniers deux des ravisseurs. Le procureur a contredit ces déclarations, expliquant que les six policiers français envoyés sur place avaient établi que ces deux hommes étaient en fait des gendarmes nigériens.
Ces derniers avaient été pris en otages par les ravisseurs lors d'un accrochage précédant l'intervention armée française et il y a donc eu confusion, a dit le procureur.
Par ailleurs, selon le magistrat, plusieurs ravisseurs ont pu s'échapper, un point que l'armée ne mentionne pas.
L'opposition a soutenu la décision d'intervenir, prise par Nicolas Sarkozy, chef des armées. Mais certains élus écologistes ont ensuite émis des critiques, estimant qu'on avait pris le risque de provoquer la mort des otages français.
En marge de leur enterrement, lundi dernier, des proches des victimes ont mis en cause l'intervention armée et demandé dans une lettre ouverte la démission d'Alain Juppé.
Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse
Le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, et la police mènent une enquête sur la mort des deux otages français, que l'armée et le ministère de la Défense imputent aux ravisseurs, mais dont les conditions restent partiellement floues.
L'organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l'enlèvement et dit n'avoir tué qu'un seul des deux hommes, imputant la mort du second à l'armée française.
A la suite de l'avis rendu par la commission consultative du secret de la défense nationale, le ministre de la Défense, Alain Juppé, a décidé de déclassifier les documents demandés par le procureur, a-t-on appris auprès du ministère.
Le ministère de la Défense va donc remettre à la justice des éléments sur cette intervention.
On ignore si le procureur a demandé les rapports d'intervention, les éventuels enregistrements vidéo de l'assaut ou la totalité des pièces aux mains de l'armée.
"À BOUT TOUCHANT"
Les autopsies ont montré qu'un des deux otages, Antoine de Léocour, était mort d'une balle dans la tête tirée "à bout touchant" par les ravisseurs.
Quant à la mort du second Français, Vincent Delory, Aqmi assure que les militaires français en sont responsables. Son corps présentait de graves brûlures et des traces de balles en cinq endroits, selon l'autopsie réalisée à Paris.
Le ministre de la Défense, Alain Juppé, a déclaré que les balles provenaient d'un fusil-mitrailleur Kalachnikov, arme utilisée a priori par les ravisseurs.
Cependant, le procureur a souligné la semaine dernière lors d'une conférence de presse que Vincent Delory avait pu mourir de ses brûlures ou d'une asphyxie provoquée par l'incendie d'éléments toxiques dans une voiture. Il est donc possible que l'assaut français ait entraîné indirectement sa mort.
La confusion règne aussi sur les circonstances exactes de l'intervention armée française, décidée peu après l'enlèvement le soir du 7 janvier dans un restaurant de Niamey des deux jeunes Français par cinq ou six hommes armés.
Alain Juppé avait affirmé dans un premier temps que l'armée française avait fait prisonniers deux des ravisseurs. Le procureur a contredit ces déclarations, expliquant que les six policiers français envoyés sur place avaient établi que ces deux hommes étaient en fait des gendarmes nigériens.
Ces derniers avaient été pris en otages par les ravisseurs lors d'un accrochage précédant l'intervention armée française et il y a donc eu confusion, a dit le procureur.
Par ailleurs, selon le magistrat, plusieurs ravisseurs ont pu s'échapper, un point que l'armée ne mentionne pas.
L'opposition a soutenu la décision d'intervenir, prise par Nicolas Sarkozy, chef des armées. Mais certains élus écologistes ont ensuite émis des critiques, estimant qu'on avait pris le risque de provoquer la mort des otages français.
En marge de leur enterrement, lundi dernier, des proches des victimes ont mis en cause l'intervention armée et demandé dans une lettre ouverte la démission d'Alain Juppé.
Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse