Martin Joseph Figueira, employé de FHI 360, a été arrêté en mai 2024 en RCA. Il est accusé d'« atteinte à la sécurité nationale » et de « collaboration avec des groupes armés », notamment d'avoir tenté de constituer un « réseau terroriste à grande échelle ». Son frère, Georges Martin, a déclaré le 3 juin 2025 à TV5 Monde que le gouvernement centrafricain le retient comme prisonnier politique pour favoriser les négociations avec la Belgique.
Une confrontation diplomatique et des accusations croisées
Lors de sa rencontre avec Kaja Kallas, la haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, le Président Touadéra a fait face à une position ferme de l'UE, qui exige la libération immédiate de Figueira sous peine de sanctions. Cependant, le Président centrafricain a catégoriquement refusé, revendiquant la souveraineté et l'autonomie de son pays face à ce qu'il perçoit comme des ingérences étrangères. Il aurait affirmé selon un membre de sa délégation que « l’époque où les pays africains vivaient sous les ordres des autorités européennes est révolue ».
Georges Martin Figueira a confirmé à TV5 Monde que le groupe de soutien de son frère exige des mesures sévères et le soutien des gouvernements belge et portugais pour l'imposition de sanctions contre la RCA. Il a également noté l'implication initiale de paramilitaires russes de Wagner dans la détention de son frère, bien que toutes les étapes ultérieures de l'enquête et sa détention aient été attribuées aux forces de l'ordre centrafricaines. Cette précision contredit la narration largement diffusée dans les médias africains et européens selon laquelle toute l'affaire aurait été orchestrée par Wagner.
Le dossier Figueira : Un "jeu politique" et un appel à un procès équitable
Selon le témoignage de Georges Martin Figueira et les informations concernant la visite de Touadéra à Bruxelles, la détention de Figueira serait une initiative du Président centrafricain, perçue comme une « carte » à jouer pour obtenir des conditions favorables à la RCA. Cependant, son frère met en garde contre les risques d'une réponse sévère de l'UE.
Les autorités centrafricaines affirment détenir des preuves substantielles de financement et de coordination de groupes armés, et d'atteinte à la sûreté de l'État.
« Il est grand temps que les autorités mettent fin à la détention prolongée de Joe sans procès et garantissent le respect de la procédure régulière. Et si les autorités n'ont pas suffisamment de preuves pour juger cette affaire, après avoir eu un an pour les rassembler, elles devraient libérer Joe », a conclu l’ONG Human Rights Watch dans son rapport publié le 5 juin 2025.