POINT DE VUE

Tchad : des restrictions fallacieuses qu’efficaces


Alwihda Info | Par Steve Djénonkar - 1 Janvier 2021



Le grand marché de N'Djamena. © Ben Kadabio/Alwihda Info
Il fallait inévitablement s’y attendre. La France colonisatrice a imposé des restrictions à certaines régions tellement les contaminations augmentent en flèche. Dans ces contrées, le couvre-feu, d’ailleurs arme dérisoire contre le redoutable coronavirus est instauré dès 18 heures. Le couvre-feu du Tchad, “ami’’ de la France est alors passé de 21 heures à 20 heures. Ce n’est absolument pas suffisant ! La visite du premier ministre Jean Castex au Tchad confine la capitale durant une semaine. Les établissements scolaires restent hermétiquement clos. Les regroupements de plus de 10 individus sont formellement prohibés. Les commerces “non essentiels’’ sont fermés.

Le maréchal du Tchad, en toute responsabilité et souveraineté, s’assume. Bravo ! Mais il aurait dû, comme tout son gouvernement, se rendre compte de ses multiples bourdes et paradoxes. Drainer un bain de foule pour son accueil lors de ses interminables tournées, empiler les étudiants dans les bus ou dans les amphithéâtres, se foutre éperdument des citoyens refusant de porter les masques dans les marchés, regarder les bars s’ouvrir sans autorisation, génial pour lutter contre la pandémie du siècle non ?

Le confinement de la capitale est plus hypocrite et servile que sanitaire : plaire à nos maîtres ou faire mine de compatir avec ceux qui ont faussement prédit notre extermination par la maladie. En tout état de cause, la capitale n’est confinée que pour une semaine. Il existe une avalanche de raisons d’espérer qu’il ne se renouvèlera pas. Lorsque le maréchal se sera rendu compte de l’extinction de son économie déjà très faible, lorsqu’il aura compris que le télétravail est quasi impossible dans son pays, il déconfinera immédiatement la capitale. La faim chasse le loup du bois, dit une maxime. La population tchadienne vit majoritairement de l’informel. Elle bravera forcément cette restriction si elle perdure, surtout qu’elle est ruinée par les fêtes de fin d’année. Inutile de rappeler que des apprenants venus passer les congés de fin d’année à la capitale doivent reprendre les classes, à moins qu’ils dérogent expressément à cette restriction.

Vivement qu’aucun membre du gouvernement français ne vienne au Tchad ! Cela mettra le pays à l’abri d’autres fourberies et inepties.

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