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EDITORIAL

Tchad : la réforme de l'armée ne se limite pas au départ de quelques « vieux généraux »


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 15 Juin 2023


Bien que le départ à la retraite de ces 47 généraux puisse être justifié par le décret 1602, dans le cadre de l'application de l'ordonnance n°002 portant statut général des militaires des forces de défense et de la sécurité, le véritable problème réside dans la réforme de l'armée tchadienne.


Tchad : la réforme de l'armée ne se limite pas au départ de quelques « vieux généraux »
Cette question n'a pas été suffisamment discutée lors des assises du Dialogue national inclusif et souverain. Il est évident que l'armée tchadienne a joué un rôle central dans toutes les crises politiques traversées par le pays. Il n'est pas un secret que tous les présidents ayant dirigé le Tchad sont arrivés au pouvoir de manière illégale, notamment par des coups d'État militaires.

Comment peut-on espérer une paix durable lorsque l'armée est manipulable ? Depuis 2011, la question de la retraite des généraux était gelée pour des raisons connues de tous. Dans une armée aussi clanique, il est difficile d'aborder facilement la question de la retraite. Cependant, ce décret prévoit les droits de départ et les pensions.

Il est également connu que les généraux au Tchad bénéficient de privilèges tels que l'électricité et l'eau gratuites. C'est pourquoi Mahamat Idriss Deby Itno doit être conscient que de tels décrets risquent de susciter des réactions. Cependant, il est nécessaire de le faire, car il est inacceptable de continuer à dépenser des milliards pour entretenir autant de généraux, alors que ces fonds pourraient être investis dans d'autres domaines pour le développement du pays.

Il est néanmoins difficile d'obtenir un chiffre exact du nombre de généraux au Tchad. Selon Jeune Afrique, leur estimation se situe entre 400 et 600. Se débarrasser d'une cinquantaine d'entre eux ne constitue pas une réforme, mais plutôt une manière de rajeunir les rangs.

C'est une véritable perte, que de se séparer d'un si grand nombre de généraux, y compris de leurs familles. Comment peut-on comprendre qu'un pays qui n'arrive pas à nourrir ses fonctionnaires compte plus de cinq cents généraux ?

Pour réformer cette armée, il est nécessaire de se débarrasser de ces généraux nommés en fonction de leurs affinités, de leur appartenance ethnique, de leur idéologie politique, et bien d'autres critères.

Comme le dit un adage tchadien : « Celui qui a attaché un lièvre saura le détacher ». Il est vraiment crucial de réorganiser cette armée. Quoi qu'on en dise, les vrais ennemis du Tchad sont ces généraux notoires. Le Tchad n'a pas d'ennemi qui justifie de nourrir autant de militaires.

Il suffit d'une bonne gouvernance pour ne plus avoir à parler de « rébellion ».



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