ANALYSE

Tchad : le berceau de la tuerie ?


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 21 Février 2022


La sauvagerie tchadienne ne date pas d’aujourd’hui, l'on attend toujours les occasions meurtrières pour montrer aux yeux du monde sa solidarité et pourtant, la notion de dignité humaine qui renvoie au respect que mérite une personne humaine n’est jamais inculquée à cette génération actuelle.


Des femmes expriment leur colère après le massacre de Sandana. © DR
Dès l’enfance, l’on est habitué à se venger dans la violence ou dans le sang  par une action considérée comme acte de bravoure. Comment ne pas être surpris de voir le sang de nos frères couler ? Étant donné que dans tous les domaines de la vie, c’est le manque de dignité humaine qui cause problème.

Les scènes répétitives des conflits éleveurs et agriculteurs est le reflet d’un peuple dont un groupe a le monopole de la violence. Comment comprendre que les deux mamelles de l’économie du Tchad qui sont complémentaire ne s’entendent pas ? Aussi longtemps que le bétail a raison de traverser les champs et que l’éleveur détient les armes pour protéger son bétail, Sandana ne serait que partie remise des conflits entre éleveurs et agricultures.

Sur les réseaux sociaux, chacun défend sa localité. Hier c’était Abéché, aujourd’hui Sandana, demain ce sera quelle ville ? Mais au finish, c’est le Tchad qui perd ses filles et fils. Les politicards de la localité font d'un tel évènement un moment de propagande. D’ailleurs ils sont nombreux à ne jamais investir dans leur village tandis que certains jeunes lancent des messages visant à diviser le Tchad pendant qu’il est impossible à deux aveugles de se montre la direction.

A fortiori, le Tchad est une terre des croyants dont les mosquées et les églises sont visibles dans toutes les grandes villes. Comment peut-on semer de la désolation dans les communautés ? Les tchadiens sont-ils des croyants de façade ou des fidèles d’Ares (dieu de la violence dans la mythologie grecque) ?

La monté en puissance des cas d'assassinat au Tchad, quel que soit sa nature, met en avant la défaillance de l’État. Aujourd’hui on parle de l’interdiction du port d’arme comme gage de sécurité. Quelle honte ! Comment peut-on expliquer la flambée des armes entre les mains de certains tchadiens ? Autant ce qui devait arriver, arriva. Car, les tchadiens pensent qu’il suffit d’esquiver les problèmes pour qu’ils se résolvent d’eux-mêmes, la justice est entachée d'insécurité des personnes et les religieux accusent Dieu de tous leurs maux. Il n’y a pas de croyants. Il est temps que les tchadiens se disent la vérité sans parti pris. Car la paix n’est pas un vain mot, c’est l’absence de violence ou de guerres humains. C’est aussi un état d’esprit personnel, exempt de colère, de crainte et de sentiment négatif. Sans cela, la valeur d’humanité sera bouffée et la sauvagerie prendra toujours le dessus.

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