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INTERVIEW

Tchad : le procureur de la République irrité par les condamnés libérés en quelques mois


Alwihda Info | Par - 19 Juillet 2018


Après la présentation à la direction générale de la police nationale de deux présumés malfrats ce mercredi matin -le présumé auteur du tir mortel sur une commerçante chinoise et un faux commandant de police-, le procureur de la République, Youssouf Tom a indiqué que l’assassin de la femme d’affaire, Souleymane Ramadane Haggar, a joué un rôle primordial dans l’exécution et la planification du meurtre de la victime, mettant à mal les relations diplomatiques entre le Tchad et la Chine.


Tchad : le procureur de la République irrité par les condamnés libérés en quelques mois
Le procureur de la République, Youssouf Tom a martèle de faire appliquer rigoureusement la loi contre les deux malfrats afin de dissuader à ne pas commettre de tels actes délictueux.

AlWihda Info : Quelle est votre réaction face à la présentation du meurtrier de la commerçante chinoise ?

Youssouf Tom : Je remercie et félicite nos forces de défense et de sécurité qui n’ont pas découragé dans la recherche des co-auteurs du meurtre de la femme d’affaire chinoise.

C’est dans ce cadre qu’elles ont pu mettre la main sur Souleymane Ramadane Haggar qui était l’un des fugitifs et co-auteur du meurtre de la dame chinoise. Les premières investigations ont révélé qu’ils étaient au nombre de quatre. Maintenant, trois seulement ont été pris, d’autres disent qu’ils sont au nombre de cinq co-auteurs.

Le premier jour, deux seulement ont pu être pris mais lui, c’est maintenant, qu’il vient d’être arrêté. Il a joué un rôle primordial dans l’exécution, et je dirait même dans la planification du meurtre de la dame d’affaire chinoise, mettant en mal nos relations diplomatiques entre le Tchad et la Chine.

Heureusement, la vaillance de nos forces de sécurité, leur courage que je dois louer ici, a permis de mettre la main sur lui. Mais les des autres sont toujours en cavale, les recherches sont en train d’être menées pour les retrouver.

Souleymane Ramadane Haggar a déclaré qu’il fut déjà arrêté en 2015, donc récidiviste de son état, et transféré à la prison de Koro Toro. Il est ressorti radié de l’armée et continue d’exceller dans le grand banditisme, mettant à mal la sécurité de nos populations et des expatriés qui investissent dans notre pays.

Quelle est la garantie que la peine de prison infligée à ces personnes s’applique pleinement ?

Je pense que face à ces gens, la rigueur doit être appliquée. Cette fois-ci, les autorités judiciaires doivent être très vigilantes pour ne pas leur laisser une porte de sortie ou bien une brèche en vue, une fois encore, de ressortir de la maison d’arrêt. S’il y a une faille, je pense que ça doit être modifié. Il n’y a pas de raisons à ce que celui-là soit un récidiviste transféré à Koro Toro, et qu’en moins d’une année, il ressorte de la prison pour continuer à exercer son activité illégale de banditisme.

L’un de ses confrères déjà en détention qu’on avait présenté à la presse, disait être récidiviste et condamné à 20 ans. Après quelques mois de prison, il est ressorti de la maison d’arrêt pour continuer à exercer cette activité illicite, meurtrière et dangereuse pour notre population. La rigueur de la loi doit être appliquée.

Qu’en est-il de celui qui a usurpé le titre de la police ?

Youssouf Tom : Il a usurpé le titre de commandant de la police. Il porte illégalement la tenue. Il porte illégalement une arme. Cette activité lui permet d’arnaquer la population. Qui sait si de pareils énergumènes n’exercent pas de nuit ou de jour pour attenter à la vie des citoyens, pour attenter aux biens des citoyens ? C’est son for intérieur qui cache la vérité. Il dit que depuis qu’il a commencé à usurper le titre de commandant de police, il n’a posé aucun acte dangereux qualifié d’infraction par nos textes légaux, mais je pense qu’il est entrain de mentir.

Il a son complice au sein de la police puisqu’il affirme qu’une personne lui a dit d’exercer au niveau du commissariat.

Cet usurpateur du titre de commandant de la police se permet de venir tranquillement à la direction générale de la police nationale au vu et au su de tout le monde, arborant sa tenue, avec son grade de commandant de la police nationale, une arme à la hanche, en bandoulière avec son talkie-walkie pour prouver qu’il est officier de la police nationale. Pourtant c’est quelqu’un qui a usurpé le titre. C’est un danger. Il est entrain de ternir l’image de la police. Ce genre de personne mérite aussi qu’on lui applique la loi dans sa rigueur pour que les autres soient dissuadés de commette de tels actes.

Il porte même atteinte à l’autorité de l’Etat. Pour que l’autorité de l’Etat soit respectée, ce genre de comportement qui ne cadre pas avec notre loi doit être sanctionné et sévèrement.

Propos recueillis par Djimet Wiché.
Djimet Wiche Wahili
Journaliste, directeur de publication. Tél : +(235) 95415519 / 66304389 E-mail :... En savoir plus sur cet auteur



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