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AFRIQUE

Tchad : le récit bouleversant d'une mère soudanaise, entre tragédie et espoir à Farchana


Alwihda Info | Par Hibé Ouadjouli Evarist - 12 Septembre 2023



Situé dans la province du Ouaddaï, Farchana est l'un des sites qui continue d'accueillir des réfugiés soudanais, fuyant le conflit qui sévit dans leur pays depuis son éclatement le 15 avril 2023. À ce jour, plus de 400 000 nouveaux arrivants ont été recensés sur le sol tchadien.

À cet effet, nous nous sommes rendus sur le nouveau site des réfugiés du camp de Farchana, où nous avons rencontré dame Fatna Adam Mahamat, une mère de cinq enfants, qui, au cours de son trajet vers le Tchad, a malheureusement perdu son époux, âgé d'une cinquantaine d'années, à la suite des combats sévissant au Soudan.

Dans un témoignage recueilli, elle accuse les belligérants au conflit d'avoir été à l'origine du décès de son mari. Avec un regard triste, Fatna Adam Mahamat s'est difficilement résolue à nous livrer son témoignage par rapport à ce drame qui depuis lors, lui hante l'esprit, affectant ainsi toute la famille. « Des individus se sont rendus à notre domicile, nous ont agressés, intimidés à l'aide de couteaux, puis ont dérobé notre argent.

On avait fui, dans un premier temps, pour aller trouver refuge dans une mosquée, mais ces derniers nous ont poursuivis, ils ont bombardé et saccagé les lieux. Nous avons donc décidé de nous rendre vers Adré. Au cours du trajet, une explosion a surgi, causant deux morts sur le coup, parmi lesquels, mon mari. Une troisième personne était gravement blessée, mais a fini par succomber à ses blessures.

C’était le mari de ma jeune fille (mon gendre) », s'est-elle confiée, larmes aux yeux. Plus loin, elle explique qu'après leur arrivée à Adré, ils ont été conduits à Farchana, où ils ont reçu de la nourriture et ont été logés également. Selon elle, depuis leur arrivée sur le site, la situation demeure déplorable et intenable pour elle et les autres.

« J'avais subi deux opérations au Soudan, l'une au niveau de la gorge et l'autre au gros intestin. Compte tenu de la situation qui prévaut là-bas au Soudan, je n'ai pas pu m'y rendre pour le suivi de l'opération, j'ai toujours des complications sanitaires. Ici à Farchana, nous sommes confrontés à un accès aux soins adéquats », affirme Fatna Adam Mahamat.

Fatna Adam Mahamat exhorte les organisations humanitaires ainsi que le gouvernement tchadien à construire un hôpital sur le site afin d'éviter de parcourir de longues distances pour se rendre dans un centre de santé, puis appelle à accroître les provisions alimentaires.

Elle affirme également avoir des craintes par rapport à la situation sécuritaire sur le camp car selon elle, à partir de 16 heures, les femmes ont peur de quitter le camp en raison des risques liés aux violences basées sur le genre. « Pour l'instant, tant que le calme ne revient pas au Soudan, nous préférons tout de même rester ici au Tchad », a-t-elle martelé.

Il faut le rappeler, la Banque mondiale, à travers le PARCA, travaille en étroite collaboration avec le gouvernement tchadien et le HCR, pour soutenir les réfugiés soudanais ainsi que les communautés d'accueil.

Grâce au projet PARCA, cinq écoles ont, par exemple, été construites et réceptionnées à Farchana, le 07 septembre dernier. 14 090 ménages de la province du Ouaddaï ont également bénéficié d'une injection de subventions productives.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)