Advienne que pourra...

L'ABACO rejette les conclusions du Dialogue national au profit des pourparlers véritablement républicains et inclusifs en RDC

Les assises du Dialogue national initié par le président de la République Démocratique du Congo ont abouti à la signature d'un accord prévoyant l'élection présidentielle au mieux en avril 2018, confiant la primature à la frange très minoritaire de l'opposition et mettant en place un comité de suivi national issu dudit dialogue. Au titre de cet accord, contrairement aux dispositifs constitutionnels, le président de la République en fin de mandat restera au pouvoir jusqu'à l'élection de son successeur.

 

Au-delà du fait que la plus grande majorité de l'opposition politique et de la société civile ne se sent pas concernée par les résolutions d'un forum auquel leurs membres n'ont pas participé, la Direction Europe de l'Alliance de Base pour l'Action Commune (ABACO) constate qu'elles violent les articles 70, 71, 73, 74 et 75 de la Constitution du 18 février 2006 relatifs aux mandats du président de la République, à l'organisation de l'élection présidentielle, à la vacance et à l'intérim de la présidence de la République.

 

L'ABACO constate également l'absence de garantie, s'agit de la non-candidature du président de la République sortant au prochain scrutin et de la non-préservation de la limitation du nombre de mandats. En effet, même si le texte voté fait appel au respect des articles de la Constitution, rien ne garantit que les kabilistes et leurs complices de l'opposition ne profiteront pas du vide sciemment voulu par les participants à ce Dialogue national dans l'optique de maintenir ad vitam eternam Joseph Kabila au pouvoir.

 

Au vu des arguments évoqués ci-dessus, la Direction Europe de l'ABACO rejette avec force et vigueur l'accord signé par la majorité présidentielle et une infime minorité de l'opposition, ainsi qu'une société civile peu représentative de la réalité militante, et demandera au Gouvernement qui sera en place de saisir la Cour constitutionnelle dès le 20 décembre 2016, conformément à l'article 76 de la Constitution, en vue de la déclaration de la vacance de la présidence de la République.

 

D'ores et déjà, l'ABACO en appelle aux populations congolaises afin d'éviter le coup d’État constitutionnel fomenté par le président de la République sortant et ses affidés. Ainsi le peuple congolais doit-il recourir aux voix légales, notamment à l'article 64 de la Constitution, pour rétablir l'ordre constitutionnel et exiger un Dialogue républicain et inclusif dans l’optique d'une transition politique pacifiée.

 

Fait à Paris, le 19 octobre 2016

 

Pour la Direction Europe de l'ABACO,

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

Premier Vice-Président de l'Alliance de Base pour l'Action Commune


Pour une transition pacifiée en RDC
La République Démocratique du Congo est en train de vivre l’un des moments les plus décisifs de son existence, en tant que pays jouissant de la reconnaissance internationale. Les difficultés, lesquelles risquent d’hypothéquer à jamais la cohésion nationale, sont dues à l’incapacité du gouvernement en place à Kinshasa à organiser les élections dans le délai constitutionnel et la volonté manifeste du président de la République sortant se maintenir au pouvoir en violation de la Constitution il doit être le garant. 

Un Dialogue faussé d’avance 

Pour parvenir à ses fins, au risque de braver des populations congolaises enclines à une vraie alternance politique, le président de la République sortant a initié les assises d’un Dialogue politique national, composées de ses affidés et des opposants ne représentant nullement l’opposition dans toute sa diversité, dont les résolutions finales lui permettront de contourner la Loi fondamentale. En effet, fruit des concertations à caractère exclusif, celles-ci ne pourront qu’amplifier davantage l’impasse politique dans laquelle se trouve la République Démocratique du Congo. Pis encore, à court ou moyen terme, le désaccord sur l’interprétation des dispositifs constitutionnels relatifs à l’organisation de l’élection présidentielle et à la situation du président de la République sortant risquerait d’aboutir à un soulèvement populaire avec tout ce que cela pourrait comporter comme dégâts collatéraux néfastes à l’Afrique centrale et à la région des Grands Lacs. 

Une bipolarité contre-productive 

Pris en otage par l’affrontement bipolaire mettant en scène les partisans du président de la République sortant et ceux du Rassemblement réunissant quelques partis politiques de l’opposition, les populations congolaises risquent d’être les éternels dindons de la farce. N’est-ce pas l’herbe qui en souffre lors deux deux éléphants se battent ? Pour épargner la souffrance au peuple congolais et sauver la démocratique, il faut mettre en urgence un terme à cet affrontement contre-productif pour tendre vers une voie salutaire, l’objectif étant une transition pacifiée en vue des élections crédibles et de la stabilisation de la République Démocratique du Congo. Ainsi une troisième voix s’impose-t-elle d’emblée, l’objectif étant une complémentarité constructive. 

Une transition pacifiée 

Déjà partisan d’un dialogue républicain inter-congolais, l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) propose une Feuille de route et une Charte pour la transition en République Démocratique du Congo (voir la pièce jointe). Ainsi, fort de son passé historique, l’ABACO se propose de jouer son rôle en vue de la réconciliation des populations congolaises, de la stabilité du pays, d’un État de droit et d’une démocratie garante des institutions républicaines. 

Gaspard-Hubert LONSI KOKO 
Premier Vice-Président de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) 
 

L’ABACO Europe contre la tentative d’officialisation d’un coup d’État constitutionnel en RDC
En République Démocratique du Congo, selon une estimation de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l’enregistrement des électeurs s’achèverait le 31 juillet 2017. Date à partir de laquelle il faudrait compter 504 jours pour accomplir le processus devant conduire aux élections couplées : la présidentielle, les législatives nationales et les provinciales. Cela aurait pour conséquence le report de la tenue des élections à la fin de l’année suivante, soit en 2018. Un groupe de travail ferait des propositions de dates, sur la base de l’agenda proposé par la Céni, pour les futures élections, ainsi que pour l’accord politique qui déboucherait sur la formation d’un nouveau gouvernement.

Force est de constater que l’estimation de la Céni n’est pas conforme aux délais constitutionnels. Pis encore, aucune allusion n’est faite sur la présidence du gouvernement en gestation. Quid de la limitation du mandat présidentiel et de son intérim par le président du Sénat en vue de l’organisation de l’élection présidentielle dans un délai minimum de 90 jours ou maximum de 120 jours ? Quid de la résolution 2277 des Nations Unies ?

Au vu des arguments évoqués ci-dessus, la Direction Europe de l’Alliance de Base pour l’Action Commune (ABACO) accuse avec force et vigueur les participants au Dialogue national politique, sous la Facilitation d’Edem Kodjo et le soutien de la Communauté internationale, de fouler cyniquement aux pieds la Constitution de la République Démocratique du Congo – bafouant ainsi l’honneur et la dignité des populations congolaises.

Par conséquent, les résolutions du Dialogue national politique n’étant pas au-dessus des dispositifs constitutionnels, l’ABACO Europe interpelle le peuple congolais, qui plus est le souverain primaire, en vue du triomphe du patriotisme – l’objectif étant de faire échec au coup d’État constitutionnel en cours de préparation en République Démocratique du Congo.

Fait à Paris, le 2 octobre 2016

Pour la Direction Europe de l’ABACO,
Gaspard-Hubert Lonsi Koko,
Premier Vice-Président de l’Alliance de Base pour l’Action Commune

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