TCHAD

Baccalauréat au Tchad : Les candidats sont-ils meilleurs qu'il y a 10 ans ?


Alwihda Info | Par - 12 Juillet 2015


Si les résultats révèlent encore des lacunes évidents chez les candidats, l'examen du baccalauréat en lui-même acquiert une valeur sûre au fil des années.


Depuis 2008 jusqu'à 2015, le nombre de candidats au baccalauréat est passé de 43.000 à 78.625 personnes, soit 35.625 candidats supplémentaires en sept ans, tandis que le taux de réussite, est passé de 30% à 19,32%, alors qu'en 2006, le total des candidats s'élevait à 36.686 personnes. Le nombre de centres d'examens a également augmenté, passant de 28 centres d'examens en 2006, à 92 centres de participation du territoire dont l'Arabie Saoudite, en 2015.

Entre 2011 et 2013, on note une diminution du taux d'admis au baccalauréat, chutant de 18.163 admis en 2011, à  9.544 admis en 2012, pour tomber à 6.156 admis en 2013, avant de remonter la pente en 2014 avec 14.118 déclarés admis, soit un pourcentage de 18,47%.

Le taux de candidats au baccalauréat a considérablement augmenté, mais ce n'est pas le cas pour le taux de réussite qui ne dépasse par le cinquième de participants.

En 2008, 5 000 élèves tchadiens candidats sur les 43 000 en lice ont été déclarés définitivement admis au baccalauréat. A côté de ces 5000 heureux élus, 17 000 autres candidats ont été déclarés admissibles pour passer la seconde série des épreuves. Deux cents autres candidats ont été éliminés pour tricherie. Admis et admissibles font au total un taux de réussite brut de 40 % environ. Les années précédentes, le taux de réussite brute au baccalauréat tournait autour de 50%.

En 2009, sur près de 51 000 inscrits, 4375 sont admis d’office soit 8,9% de candidats ; 12 113 autres sont ajournés soit 24, 78%. A cette époque, le Dr Makaye Hassan Taïsso, directeur général de l’office national des examens et concours du supérieur, déclarait que ‘‘plus de 20 000 candidats n’ont pas le niveau de la classe de terminale’’. 

En 2010, il faut rappeler que sur les 52 928 candidats, le nombre des admis d’office et des admissibilités confondus est de 18 163, soit 34,32%. 5 246 sont déclarés définitivement admis, soit un pourcentage de 9,91 et 12 917 admissibles, soit 24,40%.

Pour l'année 2011, sur un peu plus de 60 000 candidats ayant subi les épreuves il y a un mois et demi, seuls 9 544 sont déclarés admis cette année au Tchad, soit 15,73% de candidats admis au baccalauréat 2011.

Au titre de l'année 2012, sur 69 919 candidats toutes séries confondues, 6267 sont déclarés admis, soit un pourcentage de 8,96%. C'est les résultats du baccalauréat révisés, session de juin 2012, rendus publics par le jury, le 14 août 2012. Il faut rappeler que le 31 juillet 2012, le jury a proclamé 19 307 candidats admis sur le même effectif. Mais le gouvernement a annulé partiellement ces résultats pour cause d'incohérences et d'irrégularités. 

En 2013, seulement 6156 admis sur 70711 candidats, soit un pourcentage de 8,71%.

En 2014, sur 76 433 candidats, 14 118 ont été déclarés admis soit un pourcentage de réussite de 18,47%.

Cette année, ce sont  15.192 candidats qui sont admis au baccalauréat et 15.894 admissible pour la session 2015.

En dix ans, le baccalauréat tchadien est devenu plus sûr, le taux de triche a considérablement baissé et la possibilité d'acheter un baccalauréat réduite à néant, la sélection des correcteurs a été affinée, les rémunérations élevées, et la surveillance accrue, l'obtention des résultats élargie sur plusieurs supports et plateformes (radios, télévision, internet, téléphone, SMS), la communication entre l'ONECS et les candidats améliorée, le retrait du diplôme simplifié et les conditions pour passer le baccalauréat renforcées, notamment avec la carte biométrique unique, délivrée par l'Office Nationale des Examens et Concours.

Si les résultats révèlent encore des lacunes évidents chez les candidats, l'examen du baccalauréat en lui-même acquiert une valeur sûre au fil des années, de part les mesures prises, le renforcement de la qualité de l'examen, l'élaboration des sujets d'examens, mais aussi de la correction, et de la transparence de l'ONECS qui tend à décrisper les accusations de combine autour du baccalauréat lors de l'affichage des résultats, après plusieurs controverses, notamment en 2012 lorsque le gouvernement a annulé partiellement les résultats pour cause d'incohérences et d'irrégularités. 

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