La 68ème session de la Commission de la condition de la femme (CSW 68) qui se tient à New-York (Etats-Unis), du 11 au 22 mars 2024, a mis en lumière les progrès et les défis dans l’éducation des filles en Afrique.
Placé sous le thème « Des OMD aux ODD : Bilan d'une décennie de mise en œuvre des engagements en matière d'éducation des femmes et des filles en Afrique - Accélérer les progrès vers l'Agenda 2030 et l'Agenda 2063 », l’événement parallèle du mardi 19 mars s’est déroulé à la Mission permanente de l’Union Africaine auprès des Nations Unies à New York.
A cette occasion, l’on a enregistré la participation d’éminents intervenants du Système des Nations-Unies, de la Commission de l’Union Africaine et des États membres.
Au cours de cette conférence organisée par la Commission de l’Union Africaine en partenariat avec l’UNESCO et l’ONU Femmes, le Dr Ndolembai Sade Njesada, ministre de l’Education nationale de la République du Tchad a fait une intervention ce mardi 19 mars 2024. La séance d'ouverture a connu plusieurs interventions, entre autres, celles des personnalités suivantes : Dr Nyaradzai Gumbonzvanda, secrétaire générale adjointe, directrice exécutive adjointe d'ONU Femmes, Dr Rita Bissoonauth du Bureau de liaison de l'UNESCO auprès de l'UA et de la CEA, Mme Anne Githuku-Shongwe, directrice de l'équipe régionale d'appui de l'ONUSIDA pour l'Afrique orientale et australe, Ahunna Eziakonwa, directeur régional, PNUD, Dr Mohamed Belhocine, Commissaire à l'éducation, à la science, à la technologie et à l'innovation de la CUA.
Par ailleurs, une vue d'ensemble de la situation des femmes et des filles, dans l'éducation en Afrique, a été faite par Mme Simone Yankey-Ouattara, coordinatrice UA/CIEFFA. Dans les réflexions des parties prenantes, l’on a planché sur le thème : « Des initiatives, des opportunités et des défis prometteurs, pour faire progresser la mise en œuvre des engagements en matière de genre et d'éducation, y compris par le financement de l'éducation en Afrique ».
Et les participants ont suivi avec beaucoup d’attention, l’exposé présenté par le Dr Ndolembai Sade Njesada, ministre de l’Education nationale de la République du Tchad.
La scolarisation des filles : une priorité nationale
D’entrée de jeu, le ministre tchadien de l’Education nationale a rappelé que des situations d’ingérences, et de crises prolongées, empêchent les enfants d’avoir droit à l’éducation, à travers le monde. Pour ce qui est du Tchad, la scolarisation des filles d’une manière générale, est une priorité de la 5ème République, au point où le ministère de l’Education nationale a été élevé à un rang protocolaire appréciable, tandis que son budget a augmenté de 19%.
En effet, la scolarisation des filles est une priorité nationale, au regard des défis auxquels elles font face. Ces défis, selon le ministre de l’Education nationale du Tchad, sont entre autres : les pesanteurs socio-culturelles, les barrières financières, les barrières relatives à l’école et enfin, les conflits humanitaires et le dérèglement climatique. Il faut rappeler que les opportunités envisagées, pour le développement global du pays, sont contenues dans la politique nationale genre.
Elle a pour vision de débarrasser le Tchad, d'ici 2030, de toutes les formes d'inégalités et d'iniquités de genre, de toutes les formes de violences où les hommes et les femmes ont la même chance d'accès, et de contrôle des ressources, et participent de façon équitable, au niveau des instances de prise de décisions.
A terme, l’engagement du gouvernement tchadien conduira à mettre en place des instruments juridiques nationaux et internationaux en faveur des filles et des femmes. C’est ainsi que le minimum de 30% de postes a été accordé aux femmes dans les fonctions électives. Dans cette perspective, il est question de s’engager dans la politique nationale sur le genre, en favorisant le droit des filles à l’éducation.
A la longue, cette politique vise la prise en compte du genre dans la planification du secteur de l’éducation, l’implication active des leaders d’opinion (religieux et traditionnels), le maintien des filles à l’école, et surtout la disponibilité des financements pour accélérer l’éducation.
Conférence panafricaine sur l’éducation des filles et des femmes
Et dans le cadre le cadre des partenariats du Tchad, le ministre de l’Education nationale du Tchad a rappelé la réforme sur les croyances, tout en réfléchissant sur les bonnes stratégies pour atteindre les filles, mais aussi les garçons. Ceci indépendamment du lieu de résidence, le statut social ou la capacité physique. « Il est possible, non seulement de surmonter les obstacles à l’éducation, mais également d’accentuer la progression vers des sociétés plus égalitaires », a déclaré le Dr Ndolembai Sade Njesada.
Le ministre de l’Education nationale du Tchad a rappelé au cours de son riche exposé, des chiffres significatifs qui démontrent le niveau de progrès enregistrés sur le chantier de l’éducation des filles au Tchad.
Ainsi, dans le préscolaire, sur 33 000 élèves enregistrés, 15 900 environ sont des filles. Dans le primaire qui compte 3 millions d’élèves, environ 1,3 million sont des filles, alors que le taux de scolarisation à ce niveau d’enseignement est 92%, pour 82,3% des filles. Dans l’enseignement moyen, il y a 507 000 élèves pour 206 000 filles. En ce qui concerne l’enseignement secondaire général, il y a 23 657 élèves dont 1465 sont des filles, alors que le taux de scolarisation à ce niveau est seulement de 22%, ce qui nécessite des efforts à faire. Et dans l’enseignement technique, sur 7676 élèves, il n’y a que 2915 filles. Ainsi donc, de manière générale, 45% des filles sont scolarisées au territoire national.
Et le ministre de l’Education nationale de conclure son exposé par une réflexion d’un spécialiste : « Le meilleur moyen de réduire les inégalités, en matière de travail, est d’investir dans l’éducation. Car, l’éducation peut aussi être un facteur d’amélioration de l’égalité des sexes ».
Il s’agit là d’un programme de société ambitieux et plein d’espoir, que l’Etat tchadien s’attelle à mettre en application, dans le but de satisfaire aux exigences contenues dans son programme politique intitulé : « Vision 2030, le Tchad que nous voulons ». Enfin, il faut retenir la grande annonce faite par le ministre de l’Education nationale du Tchad : l’organisation par le pays de la première conférence panafricaine sur l’éducation des filles et des femmes, prévue du 20 au 23 mai 2024 à N’Djamena.
En effet, ces assises vont en droite ligne de la politique impulsée par les autorités tchadiennes, portant sur l’égalité des genres. Cette conférence se présente par ailleurs comme un moment privilégié de partage de bonnes pratiques, afin d’entrevoir des pistes d’actions et d’évaluation des progrès enregistrés, dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Placé sous le thème « Des OMD aux ODD : Bilan d'une décennie de mise en œuvre des engagements en matière d'éducation des femmes et des filles en Afrique - Accélérer les progrès vers l'Agenda 2030 et l'Agenda 2063 », l’événement parallèle du mardi 19 mars s’est déroulé à la Mission permanente de l’Union Africaine auprès des Nations Unies à New York.
A cette occasion, l’on a enregistré la participation d’éminents intervenants du Système des Nations-Unies, de la Commission de l’Union Africaine et des États membres.
Au cours de cette conférence organisée par la Commission de l’Union Africaine en partenariat avec l’UNESCO et l’ONU Femmes, le Dr Ndolembai Sade Njesada, ministre de l’Education nationale de la République du Tchad a fait une intervention ce mardi 19 mars 2024. La séance d'ouverture a connu plusieurs interventions, entre autres, celles des personnalités suivantes : Dr Nyaradzai Gumbonzvanda, secrétaire générale adjointe, directrice exécutive adjointe d'ONU Femmes, Dr Rita Bissoonauth du Bureau de liaison de l'UNESCO auprès de l'UA et de la CEA, Mme Anne Githuku-Shongwe, directrice de l'équipe régionale d'appui de l'ONUSIDA pour l'Afrique orientale et australe, Ahunna Eziakonwa, directeur régional, PNUD, Dr Mohamed Belhocine, Commissaire à l'éducation, à la science, à la technologie et à l'innovation de la CUA.
Par ailleurs, une vue d'ensemble de la situation des femmes et des filles, dans l'éducation en Afrique, a été faite par Mme Simone Yankey-Ouattara, coordinatrice UA/CIEFFA. Dans les réflexions des parties prenantes, l’on a planché sur le thème : « Des initiatives, des opportunités et des défis prometteurs, pour faire progresser la mise en œuvre des engagements en matière de genre et d'éducation, y compris par le financement de l'éducation en Afrique ».
Et les participants ont suivi avec beaucoup d’attention, l’exposé présenté par le Dr Ndolembai Sade Njesada, ministre de l’Education nationale de la République du Tchad.
La scolarisation des filles : une priorité nationale
D’entrée de jeu, le ministre tchadien de l’Education nationale a rappelé que des situations d’ingérences, et de crises prolongées, empêchent les enfants d’avoir droit à l’éducation, à travers le monde. Pour ce qui est du Tchad, la scolarisation des filles d’une manière générale, est une priorité de la 5ème République, au point où le ministère de l’Education nationale a été élevé à un rang protocolaire appréciable, tandis que son budget a augmenté de 19%.
En effet, la scolarisation des filles est une priorité nationale, au regard des défis auxquels elles font face. Ces défis, selon le ministre de l’Education nationale du Tchad, sont entre autres : les pesanteurs socio-culturelles, les barrières financières, les barrières relatives à l’école et enfin, les conflits humanitaires et le dérèglement climatique. Il faut rappeler que les opportunités envisagées, pour le développement global du pays, sont contenues dans la politique nationale genre.
Elle a pour vision de débarrasser le Tchad, d'ici 2030, de toutes les formes d'inégalités et d'iniquités de genre, de toutes les formes de violences où les hommes et les femmes ont la même chance d'accès, et de contrôle des ressources, et participent de façon équitable, au niveau des instances de prise de décisions.
A terme, l’engagement du gouvernement tchadien conduira à mettre en place des instruments juridiques nationaux et internationaux en faveur des filles et des femmes. C’est ainsi que le minimum de 30% de postes a été accordé aux femmes dans les fonctions électives. Dans cette perspective, il est question de s’engager dans la politique nationale sur le genre, en favorisant le droit des filles à l’éducation.
A la longue, cette politique vise la prise en compte du genre dans la planification du secteur de l’éducation, l’implication active des leaders d’opinion (religieux et traditionnels), le maintien des filles à l’école, et surtout la disponibilité des financements pour accélérer l’éducation.
Conférence panafricaine sur l’éducation des filles et des femmes
Et dans le cadre le cadre des partenariats du Tchad, le ministre de l’Education nationale du Tchad a rappelé la réforme sur les croyances, tout en réfléchissant sur les bonnes stratégies pour atteindre les filles, mais aussi les garçons. Ceci indépendamment du lieu de résidence, le statut social ou la capacité physique. « Il est possible, non seulement de surmonter les obstacles à l’éducation, mais également d’accentuer la progression vers des sociétés plus égalitaires », a déclaré le Dr Ndolembai Sade Njesada.
Le ministre de l’Education nationale du Tchad a rappelé au cours de son riche exposé, des chiffres significatifs qui démontrent le niveau de progrès enregistrés sur le chantier de l’éducation des filles au Tchad.
Ainsi, dans le préscolaire, sur 33 000 élèves enregistrés, 15 900 environ sont des filles. Dans le primaire qui compte 3 millions d’élèves, environ 1,3 million sont des filles, alors que le taux de scolarisation à ce niveau d’enseignement est 92%, pour 82,3% des filles. Dans l’enseignement moyen, il y a 507 000 élèves pour 206 000 filles. En ce qui concerne l’enseignement secondaire général, il y a 23 657 élèves dont 1465 sont des filles, alors que le taux de scolarisation à ce niveau est seulement de 22%, ce qui nécessite des efforts à faire. Et dans l’enseignement technique, sur 7676 élèves, il n’y a que 2915 filles. Ainsi donc, de manière générale, 45% des filles sont scolarisées au territoire national.
Et le ministre de l’Education nationale de conclure son exposé par une réflexion d’un spécialiste : « Le meilleur moyen de réduire les inégalités, en matière de travail, est d’investir dans l’éducation. Car, l’éducation peut aussi être un facteur d’amélioration de l’égalité des sexes ».
Il s’agit là d’un programme de société ambitieux et plein d’espoir, que l’Etat tchadien s’attelle à mettre en application, dans le but de satisfaire aux exigences contenues dans son programme politique intitulé : « Vision 2030, le Tchad que nous voulons ». Enfin, il faut retenir la grande annonce faite par le ministre de l’Education nationale du Tchad : l’organisation par le pays de la première conférence panafricaine sur l’éducation des filles et des femmes, prévue du 20 au 23 mai 2024 à N’Djamena.
En effet, ces assises vont en droite ligne de la politique impulsée par les autorités tchadiennes, portant sur l’égalité des genres. Cette conférence se présente par ailleurs comme un moment privilégié de partage de bonnes pratiques, afin d’entrevoir des pistes d’actions et d’évaluation des progrès enregistrés, dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).