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INTERNATIONAL

Commission des Nations Unies pour le développement social : des défis mondiaux à relever


Alwihda Info | Par Dr Florence Akano, journaliste indépendant et humanitaire - 12 Février 2024


La 62ème session de la Commission du développement social (CSocD62) se concentrera sur l'accélération des progrès vers l'Agenda 2030 pour le développement durable et l'éradication de la pauvreté, grâce aux politiques sociales. Prévue du 5 au 14 février 2024, la CSocD62 s'est réunie au siège des Nations Unies à New York, et la première semaine a été marquante.


La 62ème session de la Commission du développement social (CSocD62) se déroule du 5 au 14 février 2024 dans la salle de conférence 4 du siège des Nations Unies à New York. Photo : globalinfosnews.com
La 62ème session de la Commission du développement social (CSocD62) se déroule du 5 au 14 février 2024 dans la salle de conférence 4 du siège des Nations Unies à New York. Photo : globalinfosnews.com
Jour 1
La séance d'ouverture de la 62ème session de la Commission des Nations Unies pour le développement social a débuté par un vibrant appel à l'action, alors que le président a accueilli les prestigieux participants, notamment le président de l'Assemblée générale, le vice-président du Conseil économique et social et d'autres distinguées personnalités et délégués.

Donnant le ton aux délibérations à venir, le président a exprimé sa profonde gratitude pour l'engagement inébranlable en faveur du développement social, soulignant son rôle central dans la réalisation du programme de développement durable à l'horizon 2030. Le thème prioritaire de la session, « Promouvoir le développement social et la justice sociale, par le biais des politiques sociales », s'inscrivait à juste titre dans le contexte de ces défis mondiaux urgents. Le président a articulé l'ordre du jour de la session, qui comprenait des tables rondes de haut niveau, des forums ministériels et des forums multipartites.

Les sujets abordés comprenaient des questions clés telles que l'impact de la transformation numérique sur la croissance et le développement inclusifs, soulignant la nécessité de politiques sociales, économiques et environnementales intégrées. Le président a souligné de manière cruciale l'opportunité de la session et le rôle indispensable des États membres, des organisations de la société civile et du système des Nations Unies, dans la conduite des progrès vers l'éradication de la pauvreté et le développement social.

Ayant confiance dans l’engagement collectif des parties prenantes, le président a envisagé un avenir marqué par l’inclusion, la justice et la durabilité. Après le discours du président, Son Excellence Dennis Francis, président de l'Assemblée générale, a fait écho à l'urgence de lutter contre la pauvreté, et a plaidé en faveur d'actions transformatrices à tous les niveaux. De même, le vice-président du Conseil économique et social a souligné l'impératif de solutions durables, résilientes et innovantes dans la poursuite de l'éradication de la pauvreté.

Le secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a attiré l’attention sur l’écart grandissant entre les économies développées et en développement, appelant à des changements systémiques vers l’inclusion et la résilience. En outre, le président du Comité des ONG sur le développement social a souligné la nécessité d'un contrat social renouvelé intégrant la justice sociale, économique et environnementale.

Dans un puissant message vidéo préenregistré, un jeune défenseur du Global Youth Health Caucus de Zambie a mis en lumière l'impact profond de la fracture numérique sur les jeunes mal desservis, plaidant en faveur de politiques de développement inclusives pour remédier aux disparités existantes. Des représentants de divers pays ont apporté leurs points de vue sur le développement social et l'inclusion.
La Roumanie a souligné son engagement en faveur de la réforme de l'éducation et de la protection sociale, à travers des initiatives telles que le programme « Roumanie instruite ».
Les Émirats arabes unis ont mis l’accent sur des politiques sociales holistiques, donnant la priorité au bien-être mental et physique, à l’égalité et à l’inclusion. Le Botswana a partagé sa stratégie d'éradication de la pauvreté, axée sur les programmes de protection sociale et les politiques inclusives.
Le Guyana a souligné l'importance de politiques de développement inclusives centrées sur l'éducation, l'égalité des sexes et le soutien aux groupes marginalisés.

Jour 2
La deuxième journée de l'événement a débuté par un appel retentissant à un engagement continu en faveur du développement social et de la justice sociale, par le biais de politiques sociales inclusives. Soulignant le rôle crucial de ces politiques dans la lutte contre les inégalités et la promotion du développement humain, les discussions ont porté sur les stratégies et initiatives clés visant à accélérer les progrès dans la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable.
Son Excellence Valérie Bedberer, responsable des affaires internationales du travail au secrétariat d'État à l'Economie de la Suisse, a souligné l'importance de la productivité et de conditions économiques solides pour stimuler le progrès social.

Bedberer a souligné les efforts de la Suisse pour créer des environnements propices à la fois à la vie familiale et aux activités professionnelles, y compris des mesures visant à faciliter l'emploi flexible et les opportunités d'apprentissage tout au long de la vie. Faisant écho à des sentiments similaires, Mme Elen Lio, directrice de la politique de coopération au développement chez Hellenic Aid du ministère grec des Affaires étrangères, a souligné l'engagement de la Grèce à investir dans l'éducation, les soins de santé et l'égalité des sexes.

Elle a souligné le rôle central d'une éducation et de soins de santé de qualité pour briser le cycle de la pauvreté et autonomiser les individus, tout en mettant en lumière les initiatives de la Grèce visant à promouvoir l'égalité des sexes aux niveaux national et international.
Mlle Gloria Reay, directrice générale du programme Superate à la présidence de la République dominicaine, a partagé de précieuses informations sur les efforts de son pays pour faire progresser le développement social. Reay a souligné l'importance de politiques et de programmes ciblés pour autonomiser les communautés marginalisées et favoriser l'inclusion sociale.

Elle a réitéré l'engagement de la République dominicaine à éliminer les obstacles structurels et à favoriser le dialogue et la coopération internationaux. Dans l'ensemble, la deuxième journée de l'événement a fourni une plate-forme de discussions approfondies et d'échanges fructueux, réaffirmant l'engagement collectif à faire progresser le développement social et la justice sociale à l'échelle mondiale.

Jour 3
La troisième journée de la 62ème session de la Commission du développement social a poursuivi ses discussions sur le point 3A de l'ordre du jour, en se concentrant sur le thème prioritaire : « Promouvoir le développement social et la justice sociale à travers des politiques sociales pour accélérer les progrès dans la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable ».

La séance visait à aborder l'objectif primordial de l'éradication de la pauvreté, et à promouvoir la coopération multilatérale pour atteindre les objectifs de développement durable. Le Forum ministériel sur le thème prioritaire a ouvert la session, avec la participation d'éminents panélistes venus d'Autriche, du Brésil, du Portugal, de l'Ouganda et du Costa Rica. Malgré les défis logistiques, le forum a fourni des informations et des perspectives précieuses sur la manière de relever les défis sociaux et de faire progresser la justice sociale grâce à des initiatives politiques.

● Point de vue autrichien : le ministre Johannes Ra a souligné l'impact des crises récentes sur les défis sociaux mondiaux, soulignant l'importance d'investir dans les services sociaux et les mesures proactives de l'Autriche pour lutter contre l'inflation et soutenir les populations vulnérables.
● Point de vue brésilien (via vidéo préenregistrée) : le ministre Wellington Diaz a souligné l'engagement du Brésil à lutter contre la faim, la pauvreté et les inégalités, en plaidant pour la coopération internationale et des mécanismes pratiques pour mobiliser les ressources.
● Point de vue portugais : la ministre Ana Mendes Ginho a souligné le rôle essentiel de l'investissement social dans la promotion de la prospérité économique et de la cohésion sociale, en décrivant les initiatives du Portugal pour investir dans l'enfance, soutenir les droits des travailleurs et lutter contre les inégalités croissantes.
● Point de vue ougandais : la ministre Betty Among a souligné l'engagement de l'Ouganda en faveur du développement inclusif et de la protection sociale, en présentant les réalisations en matière de réduction de la pauvreté et de promotion de l'égalité des sexes grâce à des politiques d'action positive et des investissements stratégiques.

À la suite du Forum ministériel, les délégués ont engagé une discussion approfondie sur la promotion de l'égalité économique et l'éradication de la pauvreté, soulignant l'importance de politiques sociales globales et de coopération internationale pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD).
● L'engagement de l'Ouganda en faveur du développement durable : l'Ouganda a réitéré son engagement envers les ODD, en les intégrant dans les cadres de planification nationale et en mettant en œuvre divers programmes sociaux pour lutter contre la pauvreté et promouvoir un développement inclusif.
● Approche multidimensionnelle du Costa Rica : les représentants du Costa Rica ont souligné l'importance du multilatéralisme et de l'action gouvernementale innovante, en soulignant l'intégration des considérations sociales dans les cadres de développement et l'utilisation des données et de la technologie numérique pour lutter contre les inégalités.
● Efforts de Chypre en matière de protection sociale : Chypre a démontré son engagement à intégrer les considérations sociales dans les cadres de développement mettant en œuvre des réformes visant à améliorer l'efficience et l'efficacité des interventions sociales.
● L'approche autrichienne du développement social : l'Autriche a mis l'accent sur les investissements dans les interventions auprès de la petite enfance et les programmes d'assistance sociale pour briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté.

Le dialogue interactif s'est terminé par les réflexions des panélistes, soulignant l'importance des actions sociales concrètes, de la coopération internationale et des stratégies de développement durable. Les ministres ont souligné les efforts déployés dans les domaines de la mobilisation des ressources intérieures, de l'éducation, de l'éradication de la pauvreté et des stratégies économiques mondiales visant à soutenir les politiques sociales nationales dans les pays en développement.

Jour 4
La 4ème journée de la 62ème session de la Commission du développement social s'est déroulée avec un accent particulier sur la commémoration du 30ème anniversaire de l'Année internationale de la famille. Parmi les diverses discussions, un panel de haut niveau s'est réuni pour analyser l'interaction complexe entre l'urbanisation, la migration et le changement climatique sur les structures familiales et la résilience sociétale.
Maria Franchesca Spano, sous-secrétaire générale à la coordination des politiques et aux affaires inter-institutions du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, a ouvert la voie en soulignant le rôle central des familles en tant qu'intervenantes de première ligne, face aux complexités de notre monde contemporain. Elle a attiré l’attention sur les impacts profonds des mégatendances telles que les progrès technologiques rapides, l’urbanisation, les changements démographiques et le changement climatique, appelant à des politiques globales et centrées sur la famille pour affronter ces défis de front.
Le Pr Bahira Tras de l'Université du Delaware a parlé de la nature transformatrice de l'urbanisation et de sa relation étroite avec les modèles de migration. Elle a souligné l'importance d'adapter les interventions aux contextes locaux et de répondre aux besoins uniques des populations migrantes, en particulier des groupes vulnérables comme les femmes et les personnes handicapées.
Le Pr Zita Moman, qui dirige le département de sociologie de l'université de Ptor, a mis en lumière les dimensions sexo-spécifiques de l'urbanisation et de la migration. Elle a souligné les vulnérabilités accrues auxquelles sont confrontées les femmes et les filles en milieu urbain. Elle a souligné l'impératif de politiques sensibles au genre et d'initiatives de planification urbaine inclusives pour préserver leur bien-être.
Le Pr Tras a parlé du déplacement croissant de populations dû aux événements météorologiques extrêmes et à la dégradation de l'environnement, soulignant le besoin urgent de réponses coordonnées pour soutenir les familles touchées. Elle a plaidé pour l'intégration d'une perspective de parcours de vie dans les stratégies d'adaptation climatique, en particulier pour les populations vulnérables telles que les personnes âgées et les personnes handicapées.

À la fin de la discussion, le modérateur John Wilmouth, responsable de la Division du développement social inclusif au Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, a réitéré l'importance d'intégrer les perspectives axées sur la famille dans les programmes de développement mondiaux. Il a souligné la nécessité d'une collaboration multipartite et d'une cohérence politique pour aborder l'interaction complexe de l'urbanisation, de la migration et du changement climatique sur la dynamique familiale et le bien-être sociétal.

Jour 5
La cinquième journée de l'événement a débuté par un focus sur les questions émergentes liées à l'influence de la transformation numérique sur la croissance et le développement inclusifs. Au titre du point 3C de l'ordre du jour, intitulé « Questions émergentes : l'influence de la transformation numérique sur la croissance et le développement inclusifs : une voie vers la réalisation de la justice sociale », d'éminents panélistes se sont réunis pour approfondir les dimensions multiformes de ce sujet crucial.

L'événement, présidé par un représentant estimé, a débuté par un accueil chaleureux réservé aux panélistes, parmi lesquels Son Excellence Gabriel Bastos, secrétaire d'État à la sécurité sociale du ministère du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité sociale du Portugal ; Mlle Heah Hagras, rapporteuse spéciale sur les droits des personnes handicapées ; Mlle Ursula Fin Hoven, chef du bureau de liaison de l'Union internationale des télécommunications (UIT) auprès des Nations Unies à New York ; Mlle Aida Opuku-Mensah, directrice générale de Centric Digital G ; et Mlle Julia Stanovic, Pr agrégée au Département d'informatique et d'ingénierie et directrice du Center for Responsible AI de l'Université de New York.

La modératrice, Mlle Cynthia Samuel, représentante spéciale auprès des Nations Unies et Directrice du Bureau de l'Organisation internationale du Travail (OIT) à New York, a dirigé le débat avec brio. Alors que les panélistes commençaient leurs présentations, ils ont fourni des informations éclairantes sur diverses facettes de la transformation numérique et son impact sur la croissance inclusive et la justice sociale.
Son Excellence Gabriel Bastos a souligné les approches innovantes du Portugal pour tirer parti de la technologie pour améliorer les services de sécurité sociale, citant des exemples concrets tels que le mécanisme d'attribution automatique des allocations familiales et le programme de retraite à temps.

Ces initiatives ont non seulement rationalisé les processus, mais ont également démocratisé l'accès à la protection sociale, favorisant ainsi l'inclusion et l'équité. Mlle Ursula Fin Hoven, représentant l'UIT (Union internationale des télécommunications), a expliqué la nécessité d'une connectivité significative pour une transformation numérique durable.

Elle a souligné que l’accès universel aux infrastructures et services numériques est fondamental pour tirer pleinement parti des avantages de l’économie numérique. Mlle Fin Hoven a souligné la nécessité d'efforts de collaboration pour remédier aux disparités existantes en matière de connectivité et promouvoir l'inclusion numérique, favorisant ainsi le développement socio-économique. Tout au long des tables rondes, des thèmes clés tels que l'importance des interventions politiques, le rôle des technologies numériques dans la promotion de l'inclusion et la nécessité d'une coopération internationale, ont fortement résonné.

Les panélistes ont souligné qu’il fallait veiller à ce que les principes d’équité, de droits de l’homme et de justice sociale guident la transformation numérique. L'un des thèmes centraux de la conférence était l'intersection de la technologie numérique avec diverses facettes de la société, notamment la médecine, l'éducation et l'assistance sociale. Mme Pookum Mena a souligné le potentiel transformateur de l'intégration numérique dans les soins de santé, tout en soulignant les défis associés à la propension aux erreurs de l'IA et ses implications dans différents contextes.

Son Excellence Yavu Sim Kiran, vice-ministre de la Famille et des Services sociaux de Turquie, a présenté le système d'information intégré sur l'assistance sociale de la Turquie comme un modèle d'excellence en matière de systèmes d'information sur la politique sociale. Représentée par son délégué jeunesse, la Suisse a fait part de ses inquiétudes quant aux effets néfastes de la numérisation sur la santé mentale, soulignant la nécessité d'un accès universel aux outils numériques, notamment pour l'éducation.
La Pologne a fait écho à l'importance de l'accessibilité numérique, soulignant la nécessité de lutter contre l'exclusion numérique, en particulier parmi les personnes handicapées et les personnes âgées. La République islamique d'Iran a posé des questions à Mme Mena concernant le lien entre les droits numériques et la liberté d'expression et le potentiel de partenariats tels que le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), pour obtenir des résultats tangibles en matière de justice sociale.
Cuba a souligné l'importance de la coopération internationale dans la transformation numérique, en particulier pour réduire la fracture numérique entre les pays développés et les pays en développement.
Le Mexique a souligné la nécessité d'un développement responsable et d'une utilisation éthique des technologies numériques, citant des initiatives telles que l'Alliance mondiale pour l'IA et la promotion des droits de l'homme dans le contexte numérique.

Le Fonds mondial pour les veuves a souligné l'impact sexo-spécifique de l'exclusion numérique, en particulier sur les veuves, en plaidant en faveur de politiques équitables en matière de genre et de programmes d'alphabétisation numérique pour lutter contre les disparités socio-économiques. L'Institut de synthèse plénière a proposé un plan en trois volets pour orienter la numérisation vers la justice économique et sociale, en mettant l'accent sur les économies numériques inclusives et le développement durable.

L'événement prend une pause le week-end après 5 jours remplis de discussions intelligentes et d'un public dynamique. On s’attend à ce qu’il y en ait encore davantage lorsque l’événement se poursuivra ce 12 février 2024.

Dennis Francis, le nouveau président de l'Assemblée générale des Nations Unies. Photo : Getty Images
Dennis Francis, le nouveau président de l'Assemblée générale des Nations Unies. Photo : Getty Images

Ana Mendes Godinho. Ministre du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité sociale du Portugal. Photo : Portugal.gov.pt
Ana Mendes Godinho. Ministre du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité sociale du Portugal. Photo : Portugal.gov.pt



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