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INTERNATIONAL

Développement de l’Afrique : Le franc plaidoyer du Roi Mohammed VI


Alwihda Info | Par - 19 Novembre 2016


Le Roi Mohammed VI a déclaré que les bouleversements climatiques à l'échelle mondiale entravent fortement le développement de l’Afrique et menacent gravement les droits élémentaires de plusieurs dizaines de millions d’Africains, avant d'ajouter que le continent constitue donc un concentré de toutes les vulnérabilités.


Djimet Wiche, envoyé spécial au Maroc.

La COP22 à Marrakech. Alwihda Info/D.W.
La COP22 à Marrakech. Alwihda Info/D.W.
Le sommet africain de l'action s'est ouvert ce mercredi 16 novembre 2016 au Palais des Congrès de Marrakech, qui a vu la participation d'une dizaine des chefs d'État dont le président français et le secrétaire général des Nations-Unies. Étaient également présents les présidents de la Côte d'Ivoire, du Burkina Faso, du Sénégal, de la Guinée Conakry, du Niger, de la République du Rwanda, du Congo Brazzaville, du Ghana, le roi Mohammed VI, ainsi que d'autres dirigeants. 

L'objectif de ce sommet est de permettre au continent africain d'harmoniser la lutte contre les changements climatiques tout en menant une action en faveur du développement durable. Il vise aussi à concrétiser les projets régionaux et transnationaux structurants, tel est le défi que les pays africains devront s'atteler à relever à savoir la hausse des températures, le dérèglement des saisons, les sécheresses à répétition appauvrissant la biodiversité du continent, détruisant ses écosystèmes et hypothèquant son progrès, sa securité, sa stabilité. 

Le sommet a été ponctué par l'intervention de plusieurs chefs d'Etat africains présents pour faire un plaidoyer sur la portée de la menace du changement climatique sur leurs pays respectifs, en vue de coordonner leurs efforts pour réduire le dérèglement climatique sur le continent. 

Les chefs d'états africains ont adopté une déclaration commune visant à renforcer la résilience du continent face aux menaces du dérèglement climatique, à encourager et à faciliter la participation du secteur privé à la mobilisation des capacités et de financements supplémentaires pour relever le défi du changement climatique.

Le Roi Mohammed VI a déclaré que les bouleversements climatiques à l'échelle mondiale entravent fortement le développement de l’Afrique et menacent gravement les droits élémentaires de plusieurs dizaines des millions d’Africains, avant d'ajouter que le continent constitue donc un concentré de toutes les vulnérabilités. 

L'Afrique compte déjà 10 millions de réfugiés climatiques. A l'horizon 2020, près de 60 millions de personnes seront déplacées du fait de la rareté de l’eau, si rien n’est entrepris dans ce domaine. 

L'immense réserve d'eau douce que constituait jadis le Lac Tchad, a déjà perdu 94% de sa superficie, et est menacée d’assèchement définitif. Aussi, 4 millions d’hectares de forêts, soit deux fois plus que la moyenne mondiale, disparaissent chaque année. 

"Alors que l’agriculture, majoritairement de subsistance, emploie 60% de la main d’œuvre africaine, les récoltes sont fortement perturbées et la sécurité alimentaire hautement menacée. Les rendements agricoles de notre continent pourraient donc baisser de 20% à l’horizon 2050, au moment même où notre population aura doublé", s'alarme le souverain marocain. 

Le Roi du Maroc Mohamed VI se dit persuadé que la mutualisation des efforts entre les pays africains et le renforcement de la coopération avec les partenaires stratégiques, contribueront à mettre fin à l'injustice climatique, qui affecte le continent. 

Le président de la République du Niger Mamadou Issoufou, par ailleurs Président de la Commission du Bassin de Lac Tchad (CBLT), a souligné pour sa part que le bassin du Lac Tchad est confronté à une vive crise, à savoir une crise écologique, sécuritaire et socio-sanitaire. Par ailleurs, il a souligné que cette réduction drastique des eaux du Lac Tchad a engendré de conséquences énormes sur les milieux aquatiques et sur le plan humain. "S'agissant de la crise écologique, nous assistons à une réduction drastique de sa superficie de ce lac car de 25.000 kilomètres carrés dans les années 1960, elle a une superficie de 2.500 kilomètres carrés aujourd'hui, soit une perte de 90 % de sa surface. Nous assistons à une crise écologique sans précédent. La crise sécuritaire a entraîné une crise humanitaire majeure, caractérisée par le déplacement de population, le flux de réfugiés et la concentration de réseaux sociaux de base notamment l'accès à l'alimentation, aux besoins de santé, d'éducation, à l'eau et à l'assainissement". 

Le président du Niger a profité pour lancer un appel à l'égard de toutes les organisations humanitaires internationales afin de se mobiliser pour venir en aide aux réfugiés, tout en réaffirmant les engagments des Etats riverains d'agir collectivement pour sauver le Lac Tchad. 

Le président Français, François Hollande plaide pour une justice climatique en faveur de l'Afrique, qui est la moins émettrice de gaz à effet de serre, mais subit de plein fouet le changement climatique. 
Djimet Wiche Wahili
Journaliste, directeur de publication. Tél : +(235) 95415519 / 66304389 E-mail :... En savoir plus sur cet auteur



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