Alwihdainfo : Vous rentrez de Johannesburg, où vient de se tenir le sommet Chine- Afrique. Et à cette occasion le gouvernement chinois a porté haut la coopération sino-africaine par un engagement financier de 60 milliards de dollars pour les trois prochaines années. Comment le Congo, partenaire historique de la Chine entend-il tirer profit de cette perspective heureuse, eu égard à son programme de modernisation et d’industrialisation ?
Denis Sassou N’Guesso : Effectivement, à Johannesburg nous venons de tenir, aux dires de tous les dirigeants africains et Chinois, un sommet historique. Parce qu’au cours de ce sommet il a été établi que la Chine et l’Afrique représentent à elles seules le tiers de la population du monde et qu’en établissant un partenariat entre elles, pour le développement, elles peuvent sérieusement marquer le cours des affaires du monde. Et il a aussi été établi que la Chine et l’Afrique ont connu un parcours similaire : les peuples qui ont été exploités, dominés et qui ont du lutter pour se libérer. Ce qu’ils réalisent ensemble, aujourd’hui, ne peut que représenter une force. Et que ces peuples ont les possibilités humaines, des ressources naturelles aussi, une certaine maîtrise des technologies. En Afrique, une population jeune, il ya aussi la volonté politique.
Ces derniers temps, on a vu que depuis le dernier sommet jusqu’à aujourd’hui, dans toute l’Afrique, la Chine est en train d’intervenir massivement et appuie les efforts de développement pays africains. Les statistiques ont été déclinées. Des projets ont été montrés, d’un pays à l’autre. L’aéroport de Brazzaville a été même exposé au cours du sommet parmi les projets emblématiques réalisés par la Chine en Afrique, dans plusieurs pays, pour ne pas dire dans tous les pays.
Donc au cours de ce sommet, la volonté politique d’amener le partenariat global stratégique entre la Chine et l’Afrique a été exprimée. Le Partenaire chinois a annoncé qu’au cours des trois prochaines années (2016, 2017 et 2018), il mobilisera 60 milliards de dollars, parfois en don pour aider les pays les plus pauvres, parfois en prêts préférentiels.
En fait, dans tous les cas, les 60 milliards de dollars vont être injectés en Afrique, principalement, dans le secteur des infrastructures. Vous voyez bien que dans notre pays nous n’avons pas eu tort d’engager nos forces dans la réalisation des infrastructures de base, sans lesquelles aucun développement n’est possible. Cela a été réaffirmé au cours du Forum à Johannesburg. Je pense que sur les 60 milliards de dollars 35 milliards de dollars seront consacrés à l’effort de réalisation des infrastructures de base, c'est-à-dire route, aéroport, chemin de fer, barrage, télécommunication, et j’en passe ; les infrastructures toujours pour soutenir l’effort de modernisation de l’agriculture, voilà un autre axe, industrialisation de l’Afrique. Vous voyez que tous ces axes ne sont pas loin de ce que nous même avons arrêté, ici, dans le cadre du projet « Chemin d’Avenir ».
Monsieur le Président, la coopération sino congolaise particulière dynamique dans le domaine de la santé. Est-ce que cette dynamique peut-elle être élargie à d’autres secteurs comme l’agriculture et l’élevage qui sont considérés comme des priorités pour le Congo ?
Cela a été même dit de manière explicite à ce sommet. Au fond, il vous suffit de lire la déclaration de Johannesburg. Lisez donc la déclaration de Johannesburg, décortiquez vous-même le discours prononcé par le président Xi Jinping à l’ouverture du forum, lorsque vous aurez lu ces deux documents, vous serez édifiés. Je parlais, tout à l’heure de modernisation de l’Agriculture. C’est un axe du programme des trois prochaines années : la modernisation de l’Agriculture en Afrique et l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Ce sont des axes retenus. Vous voyez dans tous ce programme, il y a, en toile de fond la question de l’emploi, parce que, là aussi, il a été clairement dit qu’il faut former des hommes compétents, qualifiés. Dans son discours le président Xi Jinping annonce comment la Chine va former des dizaines de milliers de cadres en Chine et des dizaines de milliers d’autres, ici en Afrique. La formation qualifiante a été retenue comme l’un des axes importants, parce qu’on ne peut pas exécuter tout ce programme sans les hommes. Et des hommes qualifiés.
Monsieur le Président, le Congo est impliqué dans question de la reforme du conseil de sécurité des Nations Unies. Est-ce que cette question a-t-elle été évoquée avec le partenaire chinois? Et dans quels termes ?
Dans les mêmes termes ! Dans les axes de coopération qui ont été retenus, il y a la coopération politique, les échanges, les soutiens mutuels au plan politique. Et, naturellement le partenaire chinois reconnait que l’Afrique, au niveau international, notamment au niveau des Nations Unies ne pourrait pas continuer de rester comme la cinquième roue du carrosse. L’Afrique se bat pour la reforme du système des Nations Unies. Surtout pour que l’Afrique ait sa place parmi les membres permanents du conseil de sécurité des Nations Unies avec droit de veto. Sur cette position l’Afrique a toujours été soutenue par la Chine.
Monsieur le Président, avant le sommet Chine-Afrique vous avez participé au sommet de la COP21 au cours duquel vous avez appelé à un accord contraignant. On sait que beaucoup de grands pays pollueurs sont frileux sur la question. Est-ce que la question a été évoquée en Afrique du Sud et que disent les deux partenaires : la Chine et l’Afrique sur la question ?
Nous ne pouvions plus ouvrir un autre débat sur les changements climatiques en Afrique du Sud. Les positions du partenaire Chinois ont été exposées par le président Xi Jinping à Paris. Et celles des dirigeants africains aussi. Comme la négociation se poursuit à Paris, nous ne sommes pas encore arrivés au 12 décembre, C’aurait été maladroit, à notre avis, d’ouvrir un autre débat sur la question à Johannesburg. Donc, les négociations se poursuivent à Paris. Les positions des parties sont connues. Suivons les négociations et nous verrons quel en sera le dénouement.
Après la promulgation de la nouvelle loi fondamentale, vos compatriotes sont dans l’attente de la poursuite du processus de mise en œuvre de cette constitution. A quoi faut-il s’attendre pour la suite Monsieur le président ?
J’aurai l’occasion de m’exprimer plus au fond sur cette question, sûrement, avant la fin de ce mois. En tout état de cause, la nouvelle constitution devrait être mise en œuvre pour qu’il ait des institutions, toutes les institutions au fur et à mesure, en adéquation avec l’esprit et la lettre de la nouvelle constitution. Mais, j’aurai l’occasion de m’exprimer sur cette question plus en profondeur avant la fin de l’année.
Propos recueillis par Juan Dacosta à Brazzaville
Denis Sassou N’Guesso : Effectivement, à Johannesburg nous venons de tenir, aux dires de tous les dirigeants africains et Chinois, un sommet historique. Parce qu’au cours de ce sommet il a été établi que la Chine et l’Afrique représentent à elles seules le tiers de la population du monde et qu’en établissant un partenariat entre elles, pour le développement, elles peuvent sérieusement marquer le cours des affaires du monde. Et il a aussi été établi que la Chine et l’Afrique ont connu un parcours similaire : les peuples qui ont été exploités, dominés et qui ont du lutter pour se libérer. Ce qu’ils réalisent ensemble, aujourd’hui, ne peut que représenter une force. Et que ces peuples ont les possibilités humaines, des ressources naturelles aussi, une certaine maîtrise des technologies. En Afrique, une population jeune, il ya aussi la volonté politique.
Ces derniers temps, on a vu que depuis le dernier sommet jusqu’à aujourd’hui, dans toute l’Afrique, la Chine est en train d’intervenir massivement et appuie les efforts de développement pays africains. Les statistiques ont été déclinées. Des projets ont été montrés, d’un pays à l’autre. L’aéroport de Brazzaville a été même exposé au cours du sommet parmi les projets emblématiques réalisés par la Chine en Afrique, dans plusieurs pays, pour ne pas dire dans tous les pays.
Donc au cours de ce sommet, la volonté politique d’amener le partenariat global stratégique entre la Chine et l’Afrique a été exprimée. Le Partenaire chinois a annoncé qu’au cours des trois prochaines années (2016, 2017 et 2018), il mobilisera 60 milliards de dollars, parfois en don pour aider les pays les plus pauvres, parfois en prêts préférentiels.
En fait, dans tous les cas, les 60 milliards de dollars vont être injectés en Afrique, principalement, dans le secteur des infrastructures. Vous voyez bien que dans notre pays nous n’avons pas eu tort d’engager nos forces dans la réalisation des infrastructures de base, sans lesquelles aucun développement n’est possible. Cela a été réaffirmé au cours du Forum à Johannesburg. Je pense que sur les 60 milliards de dollars 35 milliards de dollars seront consacrés à l’effort de réalisation des infrastructures de base, c'est-à-dire route, aéroport, chemin de fer, barrage, télécommunication, et j’en passe ; les infrastructures toujours pour soutenir l’effort de modernisation de l’agriculture, voilà un autre axe, industrialisation de l’Afrique. Vous voyez que tous ces axes ne sont pas loin de ce que nous même avons arrêté, ici, dans le cadre du projet « Chemin d’Avenir ».
Monsieur le Président, la coopération sino congolaise particulière dynamique dans le domaine de la santé. Est-ce que cette dynamique peut-elle être élargie à d’autres secteurs comme l’agriculture et l’élevage qui sont considérés comme des priorités pour le Congo ?
Cela a été même dit de manière explicite à ce sommet. Au fond, il vous suffit de lire la déclaration de Johannesburg. Lisez donc la déclaration de Johannesburg, décortiquez vous-même le discours prononcé par le président Xi Jinping à l’ouverture du forum, lorsque vous aurez lu ces deux documents, vous serez édifiés. Je parlais, tout à l’heure de modernisation de l’Agriculture. C’est un axe du programme des trois prochaines années : la modernisation de l’Agriculture en Afrique et l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Ce sont des axes retenus. Vous voyez dans tous ce programme, il y a, en toile de fond la question de l’emploi, parce que, là aussi, il a été clairement dit qu’il faut former des hommes compétents, qualifiés. Dans son discours le président Xi Jinping annonce comment la Chine va former des dizaines de milliers de cadres en Chine et des dizaines de milliers d’autres, ici en Afrique. La formation qualifiante a été retenue comme l’un des axes importants, parce qu’on ne peut pas exécuter tout ce programme sans les hommes. Et des hommes qualifiés.
Monsieur le Président, le Congo est impliqué dans question de la reforme du conseil de sécurité des Nations Unies. Est-ce que cette question a-t-elle été évoquée avec le partenaire chinois? Et dans quels termes ?
Dans les mêmes termes ! Dans les axes de coopération qui ont été retenus, il y a la coopération politique, les échanges, les soutiens mutuels au plan politique. Et, naturellement le partenaire chinois reconnait que l’Afrique, au niveau international, notamment au niveau des Nations Unies ne pourrait pas continuer de rester comme la cinquième roue du carrosse. L’Afrique se bat pour la reforme du système des Nations Unies. Surtout pour que l’Afrique ait sa place parmi les membres permanents du conseil de sécurité des Nations Unies avec droit de veto. Sur cette position l’Afrique a toujours été soutenue par la Chine.
Monsieur le Président, avant le sommet Chine-Afrique vous avez participé au sommet de la COP21 au cours duquel vous avez appelé à un accord contraignant. On sait que beaucoup de grands pays pollueurs sont frileux sur la question. Est-ce que la question a été évoquée en Afrique du Sud et que disent les deux partenaires : la Chine et l’Afrique sur la question ?
Nous ne pouvions plus ouvrir un autre débat sur les changements climatiques en Afrique du Sud. Les positions du partenaire Chinois ont été exposées par le président Xi Jinping à Paris. Et celles des dirigeants africains aussi. Comme la négociation se poursuit à Paris, nous ne sommes pas encore arrivés au 12 décembre, C’aurait été maladroit, à notre avis, d’ouvrir un autre débat sur la question à Johannesburg. Donc, les négociations se poursuivent à Paris. Les positions des parties sont connues. Suivons les négociations et nous verrons quel en sera le dénouement.
Après la promulgation de la nouvelle loi fondamentale, vos compatriotes sont dans l’attente de la poursuite du processus de mise en œuvre de cette constitution. A quoi faut-il s’attendre pour la suite Monsieur le président ?
J’aurai l’occasion de m’exprimer plus au fond sur cette question, sûrement, avant la fin de ce mois. En tout état de cause, la nouvelle constitution devrait être mise en œuvre pour qu’il ait des institutions, toutes les institutions au fur et à mesure, en adéquation avec l’esprit et la lettre de la nouvelle constitution. Mais, j’aurai l’occasion de m’exprimer sur cette question plus en profondeur avant la fin de l’année.
Propos recueillis par Juan Dacosta à Brazzaville