ANALYSE

Guinée : "La Logique des Présidentielles se poursuit pour ÉCRASER les bastions de l'Opposition par tous les moyens !"


Alwihda Info | Par Mamadou BARRY - 12 Octobre 2013



Après la publication des résultats provisoires par la CENI au compte gouttes et en attendant ceux de la plus grande circonscription électorale du pays, Matoto, objet de toutes les convoitises, nous allons procéder à l’analyse des chiffres de ces législatives.

Honneur à nos compatriotes de l’étranger pour le début de cette analyse des résultats. L’objet de cet honneur est tout simplement double :

1. Le combat de l’opposition pour le droit des guinéens de l’étranger ;
2. L’intérêt que ces compatriotes portent au devenir de leur pays tout en étant loin

Pour ce qui est de la première raison, il est important de rappeler que l’opposition en général et l’UFDG en particulier ont enregistré des morts ces trois dernières parce que le pouvoir en place n’a jamais voulu que les guinéens de l’étranger jouissent de leur droit constitutionnel. Nous avions assisté alors à de longs débats.

Finalement, le combat s’est retrouvé sur le terrain du « Deal » entre une opposition qui accède au vote des guinéens de l’étranger et un pouvoir qui installe confortablement Waymark. On s’est retrouvé alors avec le pire des démons. Les plus optimistes ont dit que l’opposition a gagné parce qu’on pourra maîtriser la société Sud Africaine en atténuant sa capacité de nuisance et les plus pessimistes ont dit qu’il valait mieux que les guinéens de l’étranger ne votent pas pour vue que l’on sorte cette société de malheur du processus. Je ne reviendrai pas ici sur qui a eu raison et qui a eu tort.

Avec l’obtention du vote des guinéens de l’étranger, le pouvoir devait trouver les moyens pour empêcher l’opposition et plus particulièrement l’UFDG de jouir de ses 75% de l’électorat à l’étranger. On rentre alors dans le processus qui a prévalu dans tout le pays et qui est celui de barrer la route par tous les moyens. Par faute de temps, dit-on, le pouvoir a réussi à ne pas permettre la révision pour les guinéens de l’étranger. Ensuite, on ne reviendra pas sur la gestion chaotique de tout le processus.

L’objectif était de perturber à suffisance le vote pour ne pas permettre à l’étranger aussi de bien voter. Jetez un petit coup d’œil sur les chiffres et on revient après pour l’analyse.

Dans un premier temps, il a été question de sortir les chiffres sortis des PV de la Centralisation de la CENI. C’est l’occasion de voir la conformité avec les PV issus des Bureaux de vote dans vos localités respectives vous qui avez voté à l’étranger.

Dans un second temps, il a été question de faire une petite étude comparative entre les données des Présidentielles de 2010 et celles des Législatives de 2013. Je pense que le détour ou le retour en arrière en vaut la peine.

Pour le premier constat, on se retrouve avec un nombre d’inscrits qui a varié entre 2010 et 2013 ! Je sais qu’à priori, vous allez me dire que c’est normal, mais cela, c’est lorsqu’il qu’il y a eu révision. Mais si on nous dit que les missions à l’étranger ne seront pas révisées comme en Guinée, il n’est pas normal de voir des variations au niveau du nombre d’inscrits entre 2010 et 2013.

Dans la même logique, on se rend compte de grands écarts par endroit, merci de voir en jaune les gros écarts. Vous verrez qu’il s’agit essentiellement de la Côte d’Ivoire avec – 4 631 personnes en moins d’inscrits entre 2010 et 2013, la Guinée Bissau avec – 5 193 personnes en moins et le Sénégal avec – 2 661 personnes en moins. Comme par hasard, ce sont des zones largement favorables à l’UFDG. Au total, on a plus de 13 000 personnes en moins dans les inscrits entre la Présidentielle et ces législatives.

Le second constat est celui du taux de participation lors de ces législatives par rapport aux Présidentielles. Là aussi la situation est dramatique. A première vue, je me suis dit, comme il peut y avoir un si dur combat en Guinée, avec le nombre de morts que l’on connaît pour que nos compatriotes puissent voter et que le moment venu, on ait un si faible taux de participation.

Mais à y regarder de plus près, on se rend compte que la machine est la même partout avec un objectif clair qui est celui d’empêcher, par tous les moyens possibles les guinéens qui sont proches de l’opposition en général et de l’UFDG en particulier d’exercer pleinement leur droit civique. Encore une fois, on ne reviendra pas sur les inscrits qui ont disparu entre les deux élections, la mauvaise distribution des cartes d’électeurs et la confusion et surtout l’éloignement des Bureaux de Vote. En un mot, tout faire pour décourager l’électeur proche de l’opposition de voter contre le pouvoir.

La conséquence de toutes ces démarches contre l’opposition à l’étranger, c’est qu’avec simplement les chiffres de 2010, nous serions en mesure d’avoir entre deux et trois députés sur la liste nationale. Le pouvoir a réussi à nous ramener cette situation à juste 0 députés obtenus par les guinéens de l’étranger sur la liste nationale.

Après l’humiliation que lui ont infligé les guinéens de l’étranger lors de la dernière Présidentielle, il fallait que l’opposant historique prenne sa revanche. Mais cette nouvelle action montre encore une fois que ce régime tire vers sa fin inéluctable.

Nous avons franchi ensemble une nouvelle étape dans le vie de notre pays. Une nouvelle échéance est en perspective pour 2015, d’ici là, la mobilisation se fera pour prendre toutes les dispositions tant au sein de l’UFDG qu’à celui de l’opposition, afin d’assure l’alternance dans notre pays.

Cela est possible et surtout nécessaire pour l’honneur de nos illustres martyrs !

Mamadou BARRY, Analyste Financier mamadoubiro@yahoo.fr
628-28-09-09 (Orange – 28 – Septembre – 2009)

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