REACTION

Mise au point sur "l’amalgame fait sur des anti-balakas désignés comme une milice chrétienne"


Alwihda Info | Par Jean-Gualbert TOGBA - 3 Janvier 2014



Jean-Gualbert TOGBA
Voue n’êtes pas sans ignorer que la Centrafrique est un pays Bantou bâtie sur un fond multi ethnique, expression d’une cohabitation pacifique de la diversité culturelle dans le respect de la liberté religieuse.

Nous observons avec stupéfaction que la République Centrafricaine héberge une crise d’absurdité, une crise d’intolérance depuis une année où l’importation de la violence avec un arrière gout de rancune contre tout ce qui ne ressemble pas à soi a été diffusée en large écho dans la communauté.

Vous constatez que toutes les crises en Centrafrique ont été l’émanation des gens dits hommes politiques qui, pour le pouvoir dressent une communauté contre une autre. A aucun moment une crise sur fond de divergence ethnique ou de clivage régional a un jour conduit à une guerre civile entre les communautés en Centrafrique.

L’amalgame entretenu par l’Agence France Presse, les medias occidentales et la Séléka autours des anti-balakas présentés comme étant une milice chrétienne a été la cause des représailles aveugles et sanglantes de la Séléka envers la population non musulmane y compris jusqu'à dans les églises, massacrant en trois jours plus de milles personnes.

Ce faisant, il est important de porter à l’attention de la communauté internationale et des observateurs que la communauté chrétienne de Centrafrique ne dispose pas d’une milice armée.

Si les marchands de la guerre et de la haine ont réussi a détourné l’attention sur la vraie nature de la crise pour en faire une guerre confessionnelle, la communauté chrétienne de Centrafrique n’entend pas se dévier de sa profession de Foi dans la pratique de l’Amour, la tolérance et la recherche de la Paix. La communauté chrétienne de Centrafrique, en dépit de sa supériorité numérique, a toujours affirmé le vivre ensemble dans un esprit de mixité, de tolerence et de partage mutuel envers toutes les communautés vivant en Centrafrique.

Des milices Anti-Balaka. Crédit photo : Sources
Certes, les anti-balakas sont des centrafricains. Du fait de leur non appartenance musulmane, ils sont systématiquement assimilés à des chrétiens. Leur existence depuis le temps des temps n’a aucun lien avec le christianisme en Centrafrique. Il faudrait aller chercher leur origine et leur explication dans l’arrière pays.

Nous rendons responsables les medias, la communauté internationale qui se sont volontairement d’une manière fallacieuse, dénaturées à fresque la nature de la crise politique pour en faire un conflit confessionnel avec comme conséquence les massacres par milliers de la population civile tant musulmane que chrétienne. Et tant que l’amalgame persistera, les massacres aussi persisteront et porte un regard erroné sur la vraie réponse à donner à la crise.

La communauté chrétienne de Centrafrique réfute l’assimilation des anti-balaka présentés à tort comme une milice chrétienne, exposant ainsi des vies humaines à la bestialité des hordes barbares.

L’intolérance sème la querelle; la tolérance élimine la querelle. La tolérance est la clef qui ouvre la porte à la compréhension et à l’amour réciproque.

Que le Seigneur de paix accorde sa miséricorde à la Centrafrique.

Jean-Gualbert TOGBA

Un officier chrétien de la Séléka

Un officier chrétien de l'ex-Séléka, à Bangui. Crédit photo : Al Jazeera
Un général centrafricain sort de son silence pour exprimer son ral bol contre la campagne de diabolisation orchestrée contre les soldats tchadiens et la Séléka. "Je suis moi même chrétien et il n'y a pas du tout un problème de religion entre chrétien et musulman", a déclaré l'officier à la télévision Aljazeera, devant ses éléments de l'ex-Séléka cantonnés dans un camps militaire.

Le général a accusé les hommes politiques de diaboliser la Séléka et d'attiser la haine entre les fils du pays.

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