POINT DE VUE

RCA| 'Forfaiture contre le peuple centrafricain et africain'


Alwihda Info | Par - Җ - - 27 Octobre 2008


Camarade MBOLI GOUMBA vous êtes coupable de trahison. Votre culpabilité ne peut être innocentée, au nom du changement que doit porter comme un devoir impérieux, la génération sacrifiée que nous sommes. Celle qui a dû imaginer et faire fonctionner le concept de boubanguérés pour survivre, s’exiler pour s’émanciper, de peur de mourir quand elle n’a pas eu les moyens d’échapper aux conséquences de l’impuissance politique des régimes successifs. Oui, tu es coupable et responsable de ce rapprochement avec le pouvoir qui ne dit pas son nom.


J’ACCUSE LE CAMARADE MBOLI GOUMBA DE FORFAITURE CONTRE LE PEUPLE CENTRAFRICAIN  ET AFRICAIN

Cayenne, le 3 octobre 2008



« Mon devoir est de parler, je ne veux pas être complice. Mes nuits seraient hantées par le spectre de l'innocent qui expie là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis » Emile ZOLA dans « J’accuse, lettre au Président de la République » 13 janvier 1898, paru dans L’AURORE. Au lieu du capitaine DREYFUS, mes pensées vont tout droit à mon peuple en insécurité sur son propre terroir, du fait de ses propres fils, qui  ont pour seule envie, se maintenir ou de prendre le pouvoir par tous les moyens. Ca s’appelle un peuple opprimé !


Ici et maintenant j’accuse camarade MBOLI GOUMBA de forfaiture et récidives de forfaiture, devant vous, et demande au tribunal de l’histoire de le reconnaître coupable. Je l’accuse de forfaiture à l’égard de notre peuple et des militants du PATRIE.  Point besoin de nuire au camarade, car il s’est déjà mis dans le sillage « puant » de l’aplaventrisme, de la jeunesse qui tourne le dos à son propre avenir, de la jeunesse qui abandonne son peuple souffreteux. Camarade, tu sais en ton fort intérieur que je ne m’associerais jamais à ton entreprise de l’Union des Autres Partis UAP. Notre génération ne devrait t’elle pas refuser de s’associer au bal des conspirateurs contre les besoins vitaux de notre peuple ! Ces besoins sont encore aujourd’hui les 5 verbes du MESAN de BOGANDA : loger, nourrir, vêtir, soigner et instruire. Mon horizon politique ne se limite pas aux miettes qui tombent par inadvertance de la table ou de l’assiettée du prince du moment ; ou encore rechercher des strapontins de pouvoir comme l’on toujours pratiqué nos anciens depuis BOGANDA. Nous devons rompre avec cela, tel est le sens originel du PATRIE. Que de trahisons camarade, ouvrons tous les yeux !

Tu as trahis l’Afrique et les africains, parce que le PATRIE s’inscrivait au début dans une dynamique panafricaine à laquelle nous croyions, comme paradigme d’une présence affirmée, dans le concert des nations de ce monde. Tu as trahis de l’idéal panafricain dont la substance est le respect de la parole donnée et la crédibilité du chef de file, qui tire sa légitimité et son autorité de toute décision émergeant de l’arbre à palabres. Vous savez et vous devez savoir camarades, que la démocratie interne n’a pas été mise en œuvre dans notre parti! Nous avons observé que le Président du PATRIE excelle dans la gestion solitaire doublé d’un nanisme politique déconcertant. Jamais sa priorité n’a été d’impulser un mouvement politique digne de ce nom, fort, structuré et s’imposant arithmétiquement sur le terrain. Nous sommes un parti comme les autres aujourd’hui.


Trahison aussi du peuple centrafricain, car le PATRIE que nous avons créé ensemble a pour idéal l’indispensable transformation radicale de la société centrafricaine. Cette orientation urgente et cardinale n’a pas été assumée convenablement : clientélisme et culte du chef qui a valu la candidature en indépendant du camarade Euloge GOYEMIDE aux législatives dans le 8éme arrondissement, alors que ce dernier était un des fondateurs majeurs du PATRIE. Je souligne aussi l’abandon du camarade PABINGUI Guy Ruffin, candidat aux législatives dans le 5éme arrondissement de Bangui. Ce dernier s’est retrouvé seul du jour au lendemain pour assumer sa candidature qui avait reçu « l’investiture » du parti. Tous les moyens étaient mobilisés à ce moment là uniquement et exclusivement pour la candidature aux législatives du camarade MBOLI GOUMBA, président du PATRIE.

Je pense pour ma part que l’engagement politique est une chose sérieuse, pour se taire devant des dérives aussi graves.  Je dénonce en passant l’incapacité manifeste du bureau politique dont je suis solidaire, de n’avoir pas entretenu l’engouement populaire pour notre parti après le dialogue national de 2003. J’assume ma part de responsabilité. Le réseau de relations émergeant après ces assises aurait dû permettre au PATRIE d’asseoir sa base dans tout le pays. Au lieu de cela, ce sont les accoquinages avec la galaxie présidentielle, débouchant sur la mise en place d’un cache sexe, l’Union des Autres Partis UAP. C’est cela l’axe de travail du président du PATRIE. Ce qui est à vrai dire, un appendice de la majorité présidentielle, qui ne trompe personne, sauf celles et ceux qui refusent la réalité. Les instances et des militants du PATRIE n’ont jamais, au grand jamais décidé de cela ! Le 1er vice président fondateur du PATRIE, que je suis, encore moins. Ceci est un  manquement grave et répété devant l’histoire. Trahison de nos camarades étudiants morts au combat syndical, ou  broyés par la paupérisation. Trahison inadmissible pour les camarades qui se sont joints à nous au domicile REDJEKRA pour mettre en route la machine de la Transformation Radicale et de l’Intégration des Etats, en  août 2003. Les intéressés se reconnaîtront et ont le droit de s’exprimer sur la place publique.

Camarade MBOLI GOUMBA vous êtes coupable de trahison. Votre culpabilité ne peut être innocentée, au nom du changement que doit porter comme un devoir impérieux, la  génération sacrifiée que nous sommes. Celle qui a dû imaginer et faire fonctionner le concept de boubanguérés pour survivre, s’exiler pour s’émanciper, de peur de mourir quand elle n’a pas eu les moyens d’échapper aux conséquences de l’impuissance politique des régimes  successifs. Oui, tu es coupable et responsable de ce rapprochement avec le pouvoir qui ne dit pas son nom. Cette option n’est pas celle de tes camarades, tu le sais. A la suite des camarades qui ont posé leur démission : GOYEMIDE  Euloge, KONGA Bruno, PABINGUI Guy Ruffin et EREDOUPE Eric Ghislain pour ne citer que ceux-là, tous membres du bureau politique, je demande par le présent acte d’accusation, ta destitution de la direction politique, morale et historique de notre parti.

J’encourage celles et ceux qui ont quitté les instances et les fonctions de façades de notre organisation politique que tu as dévoyée. Je dénonce énergiquement la logique du congrès précipité et organisé tout aussi solitairement. D’où proviennent les fonds pour financer le congrès ? Je refuse aussi publiquement le marché que tu me proposes, celui de conserver la Vice Présidence du PATRIE. Je n’ai pas besoin d’une fonction politique pour dire ce que je pense. Je ne te dois pas cette responsabilité qui m’a été déléguée par les camarades. Mes convictions sont le carburant de mon engagement politique depuis 19ans, elles ne varieront pas sauf dans le cas d’une décision collective. Là où la vie m’a mené j’honore mon pays et mon continent par mon abnégation et mon efficacité professionnelles. Je suis absolument convaincu de l’urgence de débattre et d’adopter une position commune pour l’avenir. J’y prendrais toute ma part. Je pense que l’idéal de notre organisation politique est vivace et c’est pourquoi je vous demande de ne pas l’abandonner. Boycottons le congrès de façade du 10 octobre 2008 organisé avec les devises provenant des poches gouvernementales. Cette même source d’argent a permis l’achat d’un local destiné à être le siège du PATRIE illustrant définitivement ainsi, les compromissions dont nous fûmes ensemble autrefois « à contre courant » !


Jean-Pierre REDJEKRA- Membre fondateur du PATRIE- Cayenne, Guyane française. 


Dans la même rubrique :